Le Paris Saint-Germain soupçonné d’avoir mis en place une « armée numérique » pour nuire à des personnalités

Le Paris Saint-Germain soupçonné d’avoir mis en place une « armée numérique » pour nuire à des personnalités


Le Paris Saint-Germain aurait chargé, entre 2018 et 2020, une agence de communication de créer une « armée » de faux comptes Twitter pour mener des raids numériques contre de nombreuses cibles hostiles au club, selon des révélations de Mediapart publié mercredi 12 octobre. Selon le site d’information, qui a eu accès à un rapport de la société Digital Big Brother (DBB), contrôlée par l’homme d’affaires franco-tunisien Lotfi Bel Hadj, ces « trolls » avaient pour mission de discréditer des personnalités, des journalistes et même des joueurs de l’équipe.

Parmi les cibles privilégiées par ces faux comptes figuraient, selon le rapport, « des médias jugés hostiles au PSG comme Mediapart et L’Equipe, le supporteur giflé par Neymar [après la défaite du PSG en finale de la Coupe de France de 2019], la jeune fille qui a accusé la star brésilienne de viol, mais aussi des personnalités du club comme le joueur Adrien Rabiot et l’ancien directeur sportif Antero Henrique ». Mediapart ajoute que « même l’icône Kylian Mbappé a été égratigné lorsqu’il a laissé entendre qu’il pourrait quitter le club en 2019 ».

Selon ce rapport de DBB, qui fait le bilan de son activité pour le compte du PSG pour la saison 2018/2019, cette armée numérique « était supervisée par le service communication du PSG, dirigé à l’époque par Jean-Martial Ribes ». Ce dernier a quitté le club en mai pour le service de communication d’une filiale du géant du luxe LVMH.

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Protéger la réputation de Neymar

Contacté par Mediapart, le PSG assure n’avoir « jamais contracté avec une agence afin de nuire à des individus et à des institutions ». Toutefois, selon les informations du site, « s’il n’y a en effet pas eu de contrat avec le club, c’est bien le PSG qui payait les prestations d’influence numérique réalisées par Digital Big Brother ».

La stratégie de DBB s’articulait autour d’un compte « de référence », « Paname Squad », qui se présente sur Twitter comme un « collectif de passionnés du Paris Saint-Germain », et autour duquel gravitent des comptes « partenaires », chargés d’amplifier ces posts.

Mediapart explique que « Paname Squad » « a ainsi fait du lobbying sur des sujets stratégiques, notamment en bataillant contre le fair-play financier (FPF), cette règle de discipline budgétaire édictée par la Fédération européenne de foot, que le PSG a violée de façon massive ». Il faut « faire sauter le FPF », écrit notamment « Paname Squad ».

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Autre exemple : l’« armée numérique » du club a œuvré à plusieurs reprises pour protéger la réputation de l’attaquant brésilien Neymar. « Après que la superstar a giflé un supporteur du Stade rennais, le compte Paname Squad a publié l’identité complète de la victime et tenté de le faire passer pour un délinquant », détaille Mediapart. Par ailleurs, lorsqu’une ex-petite amie du joueur l’a accusé de viol (l’enquête a finalement été classée sans suite), les trolls ont entrepris de salir la réputation de la plaignante.

Le site d’information ajoute que les attaques les plus fréquentes de ces comptes sont menées contre les médias, avec deux cibles prioritaires, Mediapart et L’Equipe : « Fin 2018, “l’armée numérique” a lancé une opération spéciale contre Mediapart, rebaptisé “Mediapartouze”, pour contrer les révélations de la seconde saison des Football Leaks ».

Le Monde



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