Windows 10, c’est la fin… ou presque. Certes, Microsoft ne livrera plus de mises à jour de sécurité aux utilisateurs de Windows 10 à compter du 14 octobre, marquant ainsi la fin du support logiciel pour cette version du système d’exploitation lancée en juillet 2015. Si l’éditeur pousse les réfractaires vers Windows 11, voire un nouveau PC, il propose également un suivi d’une année supplémentaire en Europe sans frais supplémentaires — gratuit donc, même si tout est toujours un peu compliqué avec Microsoft.
Windows 10 tirant (plus ou moins) sa révérence, c’est une occasion comme une autre pour se remémorer dix versions de Windows restées dans les mémoires, pour de bonnes comme pour de mauvaises raisons !
Windows 1.0 (1995) : fenêtres sur un nouveau monde
- Meilleure fonction : la naissance des fenêtres
Windows 1.0 n’était pas encore un véritable système d’exploitation mais une surcouche de MS-DOS. Sa principale nouveauté était un environnement graphique où l’on pouvait manipuler plusieurs programmes dans des fenêtres… qui ne se chevauchaient pas encore. L’arrivée de la souris comme périphérique central — comme sur le Macintosh de 1984 — a aussi marqué une étape majeure dans l’histoire de l’informatique personnelle.
- Pire fonction : un système limité et lourd
Le gros défaut de Windows 1.0, c’était sa lenteur et son manque de maturité — mais après tout, quoi de plus normal pour un système pionnier. Les applications préinstallées (bloc-notes, calculatrice, Paint, calendrier…) étaient très basiques et l’impossibilité de superposer les fenêtres nuisait à l’ergonomie. Autre privilège de la jeunesse : peu de logiciels compatibles, ce qui limitait fortement les possibilités de cette première version.
Windows 3.1 (1992) : 22, v’là les polices
- Meilleure fonction : la police TrueType
Avec Windows 3.1, Microsoft a intégré pour la première fois les polices TrueType, développées par Apple. Cela a permis aux utilisateurs d’imprimer des documents qui ressemblaient vraiment à ce qu’ils voyaient à l’écran, une avancée énorme pour la bureautique. C’est aussi cette version qui a démocratisé des jeux absolument cultes comme le Démineur ou encore Solitaire, indissociables de l’histoire de Windows.

- Pire fonction : la forte dépendance à MS-DOS
Même si Windows 3.1 se montrait plus stable que ses prédécesseurs (et plus populaire), il restait une interface graphique par-dessus le vieillissant MS-DOS. Les limitations de l’architecture faisaient que le système tournait vite au ralenti, il se montrait instable en multitâche, et très dépendant des ressources matérielles. Les plantages étaient fréquents, et la gestion de la mémoire restait un casse-tête pour les utilisateurs.
Windows 95 (1995, et oui) : la base instable
- Meilleure fonction : le menu Démarrer et la barre des tâches
Windows 95 a inauguré deux éléments devenus emblématiques, pour le pire comme pour le meilleur : le menu Démarrer et la barre des tâches. Pour la première fois sur Windows, l’utilisateur avait un point central pour lancer ses applications, gérer ses fichiers et naviguer dans le système. Cette ergonomie a marqué un tournant dans l’informatique grand public, au point que Microsoft l’a conservée, avec quelques variations, pendant près de trois décennies. Windows 95 a également popularisé le support du Plug and Play, facilitant l’installation de périphériques (quand ça voulait bien marcher).

- Pire fonction : une instabilité notoire
Malgré son succès phénoménal, Windows 95 souffrait d’une réputation tenace : celle d’être instable. Les écrans bleus (le fameux BSoD, « Blue Screen of Death ») et les plantages système faisaient partie du quotidien. Le système reposait encore en partie sur une base 16/32 bits hybride, d’où une robustesse limite. Résultat : un environnement certes convivial, mais parfois capricieux, où sauvegarder fréquemment son travail était une règle de survie.
Windows 98 (1998) : Explorer envers et contre tous
- Meilleure fonction : le support de l’USB et du multimédia
Windows 98 a été pensé comme une version améliorée de Windows 95. Il a amélioré le support de l’USB, ce qui a ouvert la voie à une nouvelle génération de périphériques (clés USB, webcams, imprimantes « plug and play »). C’était aussi un système plus orienté multimédia qui a contribué à l’essor du jeu vidéo sur PC. Windows 98 a également proposé des fonctions pratiques comme la barre de lancement rapide et le mode veille.

- Pire fonction : l’intégration forcée d’Internet Explorer
Microsoft a fait le choix controversé d’intégrer Internet Explorer directement dans l’interface de Windows 98, en mélangeant l’explorateur de fichiers et la navigation web. Cette fusion (Active Desktop) était lourde, lente, et souvent inutile pour beaucoup d’utilisateurs. Elle a aussi été au cœur des enquêtes antitrust contre Microsoft aux États-Unis, marquant au passage le début des accusations d’abus de position dominante.
Windows Me (Millenium, 2000) : Mistake Edition
- Meilleure fonction : la restauration du système
S’il est resté dans l’histoire comme un échec, Windows Me a quand même introduit une nouveauté utile : la restauration du système. Cette fonction permettait de revenir à un état antérieur du PC en cas de problème logiciel, une sécurité précieuse qui a perduré dans les versions suivantes de Windows. Le système misait aussi davantage sur le multimédia, avec l’arrivée de Windows Movie Maker, un logiciel simple pour monter des vidéos.

- Pire fonction : une instabilité catastrophique
Windows Me s’est rapidement taillé une réputation de cauchemar pour les utilisateurs. Surnommé « Mistake Edition » par ses détracteurs, il accumulait les plantages, les incompatibilités matérielles et les bugs. Basé encore sur le vieux noyau hybride 16/32 bits hérité de Windows 9x, il était fragile, lent, et rarement fiable. Beaucoup d’entreprises et de particuliers ont préféré rester sous Windows 98 en attendant la sortie de Windows XP.
Windows XP (2001) : la foire aux failles
- Meilleure fonction : stabilité et convivialité
Windows XP a marqué une rupture en réunissant le monde professionnel (Windows NT/2000) et le grand public (Windows 95/98/Me) autour d’un même noyau solide. Résultat : un système bien plus stable et robuste que ses prédécesseurs. L’interface « Luna », avec ses couleurs vives et son fameux fond d’écran « Bliss » (la colline verdoyante), a donné un coup de jeune à Windows. XP a aussi introduit une meilleure gestion du Wi-Fi, un support matériel étendu et une expérience utilisateur plus simple, ce qui l’a rendu extrêmement populaire auprès du grand public.

- Pire fonction : une sécurité défaillante
Malgré ses qualités, Windows XP a souffert d’un gros point faible : la sécurité. Lors de ses premières années, le système était une cible facile pour les virus et autres vers informatiques qui pouvaient se propager sans aucune action de l’utilisateur. Ce n’est qu’avec le Service Pack 2 (en 2004) que Microsoft a réellement corrigé le tir, en intégrant un pare-feu activé par défaut et de meilleures protections. Mais la réputation de vulnérabilité a longtemps collé à la peau d’XP.
Windows Vista (2007) : Liquid Glass avant l’heure
- Meilleure fonction : une base technique modernisée
Vista a posé les fondations de l’avenir de Windows, même si ça n’était pas forcément évident à l’époque. Microsoft a mis au point un nouveau noyau plus sécurisé, un moteur graphique moderne avec l’interface Aero Glass (effets de transparence bien avant le Liquid Glass d’Apple, fenêtres animées), une meilleure gestion du réseau et des droits utilisateurs. C’est aussi avec Vista que sont apparus Windows Defender et le moteur de recherche intégré dans le menu Démarrer, des fonctions qui allaient devenir standard par la suite.

- Pire fonction : lenteurs et compatibilités désastreuses
Vista est surtout resté dans les mémoires pour sa lourdeur. L’OS exigeait des ressources matérielles que beaucoup de PC de l’époque n’avaient pas, ce qui entraînait des performances médiocres. À cela s’ajoutaient de graves problèmes de compatibilité logicielle et matérielle au lancement, ainsi que l’UAC (User Account Control) : une boîte de dialogue intrusive qui demandait sans cesse des confirmations, au point d’exaspérer les utilisateurs. Résultat : Vista a été rapidement boudé et beaucoup sont restés sous Windows XP en attendant Windows 7.
Windows 7 (2009) : le GOAT
- Meilleure fonction : rapidité et ergonomie
Windows 7 a été accueilli comme une bouffée d’air frais. Basé sur les fondations techniques de Vista, il en a corrigé les lenteurs et les lourdeurs. Le système démarrait plus vite, gérait mieux la mémoire et fonctionnait sans problème sur des machines modestes. Côté interface, Microsoft a inauguré la barre des tâches revisitée, avec ses vignettes d’aperçu et la possibilité d’épingler les applications, une évolution qui a durablement amélioré l’ergonomie de l’OS.

- Pire fonction : quelques ratés hérités de Vista
Même si Windows 7 a été salué presque unanimement, tout n’était pas parfait. Certaines fonctions restaient des héritages mal intégrés de Vista, comme l’UAC, toujours jugé intrusif, même s’il avait été assoupli. De plus, Microsoft avait commencé à complexifier les éditions (Starter, Home, Professional, Ultimate…), créant beaucoup de confusion pour les utilisateurs. Mais dans l’ensemble, Windows 7 reste l’une des versions les plus appréciées de l’histoire de Windows.
Windows 8 (2012) : c’est la tuile
- Meilleure fonction : un démarrage plus rapide et l’Explorateur amélioré
Windows 8 a inauguré un temps de démarrage nettement réduit grâce à une nouvelle gestion de la veille et du noyau. Le système bénéficiait aussi d’un Explorateur de fichiers modernisé avec le ruban (Ribbon), inspiré de la suite Office, qui rendait certaines fonctions plus accessibles. Sous le capot, Windows 8 apportait une meilleure prise en charge du matériel moderne, comme l’USB 3.0 et les écrans tactiles.

- Pire fonction : l’interface Metro
C’est le choix qui a fait couler le plus d’encre : l’interface Metro, pensée avant tout pour les tablettes, a dérouté des millions d’utilisateurs sur PC de bureau. Le menu Démarrer disparaissait au profit d’un écran d’accueil en tuiles colorées inspiré de Windows Phone, peu adapté à la souris et au clavier. Résultat : un rejet massif du grand public, contraignant Microsoft à réintroduire un menu Démarrer « hybride » dans Windows 8.1, avant de revenir aux fondamentaux avec Windows 10.
Windows 10 (2015) : redémarrage intempestif
- Meilleure fonction : le retour du menu Démarrer et la convergence
Avec Windows 10, Microsoft a entendu les critiques et ramené le menu Démarrer sous une forme modernisée : un mélange entre la liste classique d’applications et les tuiles dynamiques héritées de Windows 8. Le système lançait aussi Cortana, l’assistant vocal intégré, et un nouveau navigateur web, Microsoft Edge pour remplacer le vieillissant Internet Explorer. Windows 10 a aussi apporté une meilleure compatibilité entre PC, tablettes, Xbox et mobiles, dans l’idée de créer un écosystème unifié.

- Pire fonction : les mises à jour forcées
Le point noir de Windows 10 a été sa politique de mises à jour automatiques, parfois imposées au pire moment. De nombreux utilisateurs se sont plaints de redémarrages inopinés ou de bugs liés à des correctifs installés sans prévenir. De plus, certaines nouvelles fonctions (Cortana, télémétrie) ont provoqué des inquiétudes sur la vie privée. Malgré tout, Windows 10 est resté une version largement adoptée et saluée pour sa stabilité à long terme.
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Par : Opera