le rêve du monde virtuel est-il révolu ?

Meta veut révolutionner notre relation à la tech d'ici à 2027.


Mardi 3 octobre pourrait être le jour où Meta se détache, officiellement, du métavers. Le groupe se sépare de salariés de Reality Labs, sa division en charge de ce monde virtuel. Pour l’instant, on ignore l’ampleur de cette vague de licenciements. Mais cette information s’ajoute à de nombreux autres signes qui montrent un Mark Zuckerberg de moins en moins convaincu par « Horizon Worlds ».

C’était son champ de bataille, ce sur quoi misait Mark Zuckerberg sur le long terme : le métavers, brandi en 2021 comme un emblème pour faire oublier Facebook et toutes ses casseroles dont la plus bruyante fut Cambridge Analytica, a reçu un sacré coup. Mardi 3 octobre, Reuters révélait que la maison mère de Facebook, WhatsApp et Instagram, licenciait une partie des 600 salariés d’une branche de Reality Labs, sa division en charge de développer ce monde virtuel. Les salariés concernés ont reçu un e-mail mercredi 4 octobre, dans la matinée.

Combien sont-ils ? Pour l’instant, on ignore l’ampleur de ce nouveau plan de licenciement. Plus il sera large, et plus Meta se détachera de son métavers. Selon Reuters, les équipes spécialisées dans la création de puces de haute technologie pour les appareils de réalité virtuelle seraient concernées. Une restructuration était attendue depuis des mois. Meta ne serait pas parvenu, pour l’instant, à fabriquer des puces capables de rivaliser avec celles de Qualcomm, son actuel fournisseur.

Jusqu’au début de l’année 2023, Zuckerberg tenait face aux critiques

Mark Zuckerberg avait investi dans cet univers virtuel des sommes abyssales – 10 milliards en 2022 – pour construire un monde où évolueraient nos jumeaux numériques. Il avait opté pour une vaste campagne de communication qui avait fini dans nos journaux et sur nos panneaux publicitaires.

Sauf que la sauce n’a, finalement, jamais pris – du moins, pour l’instant. Les investisseurs n’ont jamais cessé de voir d’un mauvais œil ces investissements pour « Horizon Worlds » et ces dollars qui ne cessaient de s’envoler. Mais pendant longtemps, le fondateur de Facebook a tenu. Et même au début de l’année, lorsqu’il s’est engagé à faire mieux avec moins en réduisant la voilure dans ses effectifs et ses budgets, il n’avait pas touché à sa division Reality Labs. Le trentenaire expliquait qu’il faudrait du temps pour construire le métavers, qu’il s’agissait d’un investissement à long terme nécessaire, avec ses réseaux sociaux comme Facebook et Instagram délaissés par les jeunes.

Lors du Meta Connect, un changement d’approche ?

Les mois passant, l’IA a pris de plus en plus de place dans les budgets et les discours du fondateur du groupe. Mais jusqu’à peu, Mark Zuckerberg semblait persister dans sa stratégie du métavers, à laquelle s’était ajoutée l’IA. Problème, la « révolution » (ou l’engouement, selon les points de vue) n’a pas été celle du métavers, mais celle de l’IA générative. « Horizon Worlds », le métavers de Meta, est resté « sombre, vide, triste et ennuyant », expliquait ce professeur britannique au mois de mars. Avec des équipes qui semblaient presque sceptiques, à qui on reprochait de ne pas être assez convaincues du projet… et des bugs qui n’échappaient à personne, le métavers était dans une zone de hautes turbulences depuis des mois.

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Et la semaine dernière, lors de la conférence Meta Connect du 27 septembre, tout le monde a compris que la donne était en train de changer. Mark Zuckerberg n’a prononcé le mot « métavers » qu’à la 33ᵉ minute. Ce projet de monde virtuel est-il réellement enterré ? La plus ou moins grande ampleur des licenciements pourrait apporter un début de réponse. Mark Zuckerberg a-t-il fait une erreur avec le métavers ? Comme souvent pour les innovations numériques, il est difficile, voire impossible, de prévoir ce qui va marcher. Et si le patron de Meta a eu raison de parier sur autre chose que les réseaux sociaux, il aurait peut-être misé sur le mauvais cheval.

Source :

Reuters



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