le superbe pied-de-nez d’un étudiant à la censure d’Elon Musk

Cette image d'illustration n'indique pas la position du jet d'Elon Musk en temps réel...


ElonJet suivait en temps presque réel les vols du jet privé du milliardaire. Censuré par Twitter sur demande d’Elon Musk, pour des raisons de sécurité, le compte renaît de ses cendres et introduit un petit délai, pour que l’information reste accessible à tous.

@ElonJet est mort ! Vive @ElonJetNextDay ! Jack Sweeney, étudiant de 20 ans et créateur du compte Twitter, qui affichait les déplacements du jet privé d’Elon Musk, récidive. Mais cette fois, et comme le nom du nouveau compte l’indique, il affiche les déplacements avec un délai de… 24h.

Pourquoi 24 heures ? Pour répondre aux restrictions imposées par Twitter. Il y a deux semaines, @ElonJet avait été suspendu car Elon Musk indiquait qu’il violait les règles en vigueur sur la plate-forme de micro-blogging en diffusant sa position en temps réel. Twitter a alors mis à jour ses conditions d’utilisation pour interdire de traquer en live la position d’une personne.

 

Dans un tweet publié le 15 décembre dernier, Elon Musk indiquait ainsi : « N’importe quel compte qui publiera en temps réel la localisation de quelqu’un sera suspendu, puisqu’il s’agit d’une violation de la sécurité physique. Cela inclut la publication de liens vers des sites avec des informations de localisation en temps réel. » Le milliardaire continuait : « Publier la localisation vers laquelle quelqu’un a voyagé avec un certain décalage n’est pas un problème de sécurité, donc c’est ok ».

Évidemment, les tweetos se sont émus du risque de voir bloquer le compte @SantaTracker qui suit le déplacement du Père Noël en temps réel dans la nuit du 24 au 25 décembre. Car tout cela est éminemment sérieux.

Quoi qu’il en soit, on peut objecter quatre points à l’argument d’Elon Musk pour son cas spécifique. Tout d’abord, que ce n’est pas totalement du temps réel. Ensuite, que les données indiquent la position d’un avion, conformément à réglementation aérienne et non d’une personne – le jet peut voler à vide ou avec quelqu’un d’autre à bord. Puis, que les données sont disponibles publiquement et légalement – même si Elon Musk a payé certaines plates-formes qui mettaient à disposition ces données pour qu’elles ne le soient plus. D’ailleurs, avant de censurer le compte @ElonJet, Elon Musk avait proposé 5 000 dollars à son propriétaire pour qu’il cesse son activité. Enfin, et surtout, qu’Elon Musk s’était engagé en novembre dernier à ne pas bannir ce compte dans le cadre de ses engagements sur la liberté d’expression.

Car, Elon Musk est pour la liberté d’expression, sauf quand cette liberté d’expression ne lui convient pas. Ce qui revient à dire qu’Elon Musk n’est pas pour la liberté d’expression, vous l’aurez compris. Une élasticité de principe qui le classe directement dans une catégorie bien peu sympathique faite de milliardaires, d’extrémistes de tout bord, et d’autocrates légèrement glaçants.

Non seulement Elon Musk a censuré le compte qui publiait les informations sur le déplacement de son jet privé, mais aussi ceux de journalistes qui s’étaient fait écho de cette affaire. Il est depuis revenu sur ces mises au ban après qu’un sondage sur Twitter lui a confirmé qu’une majorité des plus de trois millions de votants voulait leur réinstauration immédiate. Une vision un peu simpliste de la démocratie directe et surtout de la liberté d’expression, donc.

Le nouveau compte @ElonJetNextDay est en tout cas un bon moyen de voir que l’homme qui prône le passage à la voiture électrique pour moins polluer ne s’inquiète pas de la pollution de son propre avion. En attendant d’avoir trouvé un moyen d’automatiser les publications avec un décalage, Jack Sweeney va se charger de les publier manuellement. Peut-être pas tant parce que l’information est vitale, que parce que les tyrans en puissance ont besoin qu’on leur rappelle qu’ils ne sont pas au-dessus de la mêlée, même à bord d’un jet privé.

Source :

The Verge





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