le vélo électrique hybride parfait ?

le vélo électrique hybride parfait ?


Le Turbo Tero est la nouvelle terreur de Specialized. VTT électrique en apparence, il est tout aussi adapté à la ville. Mais peut-il vraiment jouer sur les deux terrains ? Pour répondre à cette question, rien de mieux que de le tester.

Dévoilé un peu plus tôt cette année, le Turbo Tero est un nouveau venu chez Specialized. Mais c’est surtout un vélo un peu à part dans un catalogue qui était très classique jusqu’ici. En effet, le Tero n’appartient pas à une famille de vélo traditionnelle. À mi-chemin entre VTT et VAE (Vélo à Assistance Electrique) urbain, il se la joue hybride. Or, actuellement, le vélo hybride à la mode, c’est le gravel. Un vélo typé route capable d’aller sur les chemins. Specialized fait donc le pari inverse en proposant un autre type de vélo polyvalent dérivé du VTT cette fois. Sa promesse : un vélo confortable et performant pour le quotidien et notamment pour le vélotaf, mais aussi capable de vous balader en forêt ou dans les sentiers le week-end… voire de voyager ! Avec ce Tero, un seul mot d’ordre : polyvalence !

Fabrication, design et finitions : de la haute couture

Pierre Thieulin-Pardo – 01net.com – Le Tero sur les sentiers.

La forme du Tero fait invariablement penser à un VTTAE semi-rigide (suspendu à l’avant). Quelques éléments et autres accessoires permettent tout de même de deviner le caractère hybride de la bête. En effet, le cadre est truffé de supports et autres points de fixation pour les accessoires. Qui plus est, il dispose de l’équipement idoine pour la ville : porte-bagages, larges gardes-boue et béquille, sans oublier des bacs en plastique pour le transport qui remplacent les habituelles sacoches latérales. Un VTT donc, mais aussi un vélo de ville.

Pierre Thieulin-Pardo – 01net.com – Le Specialized Turbo Tero 4.0 tout équipé.

Notre version de test est un modèle à cadre haut, mais Specialized ne s’y est pas trompé et offre également la possibilité d’opter pour un cadre ouvert qui facilite l’enjambement. Comme souvent avec Specialized, la qualité de finition est exemplaire, avec un grand soin apporté aux détails. Preuve en est, l’intégration soignée de la batterie dans le tube diagonal. Son maintien est d’ailleurs renforcé par un levier. Autre petite coquetterie qui donne un aperçu du niveau de finition : le cache de protection du port de recharge de la batterie est aimanté, ce qui change des embouts en caoutchouc particulièrement pénibles à ré-emboiter.
Les passages de câble sont soignés, les soudures inspirent la confiance… en résumé, c’est un travail sérieux et un vélo de qualité que présente Specialized qui se permet, en plus, de s’afficher dans un coloris certes sobre, mais qui lui donne une sacrée allure.

Un sans faute sur l’équipement

Pierre Thieulin-Pardo – 01net.com – Une qualité de finition exemplaire.

Malgré l’exercice délicat que peut constituer la conception d’un vélo hybride, le constructeur américain présente une fiche technique sans défaut en matière d’équipement. Notre version 4.0 n’est pas la plus accessible, il est vrai, mais même en regardant du côté des finitions inférieures, les choix effectués méritent d’être salués. Ainsi, pour le freinage et la transmission, c’est SRAM qui est à la manœuvre. Les freins à disque hydrauliques à quatre pistons reposent sur un disque de 200 mm à l’avant et 180 mm à l’arrière. Leur freinage progressif demande un léger temps d’adaptation, mais il ne faut que quelques minutes sur le Tero pour leur donner toute confiance.

Pierre Thieulin-Pardo – 01net.com – La selle télescopique du Tero.

La transmission SRAM NX à 11 vitesses (cassette 11-42) est évidemment associée à une chaîne (malgré l’orientation semi-urbaine du vélo, le choix d’une courroie aurait été étonnant). Enfin, la suspension avant est une RockShox Recon Silver de 110 mm de débattement. Pas de quoi s’emballer dans une descente, mais largement de quoi amortir la plupart des aspérités de la route tout en s’amusant un peu en forêt. Enfin, notre coup de cœur, que nous aimerions voir sur tous les vélos électriques : la tige de selle télescopique. Dans le cas précis du Turbo Tero, elle est on ne peut plus indiquée puisque le passage de la ville aux sentiers nécessite un ajustement de la position qui se fera ici en un coup de gâchette.

Un moteur bien connu

Pierre Thieulin-Pardo – 01net.com – Le moteur Brose 2.0 est le même que celui du Turbo Vado.

Sur la partie moteur, le Tero offre peu de surprises, dans la mesure où il reprend le moteur Brose 2.0 que nous avions essayé lors de notre test du Turbo Vado, le spécialiste du vélotaf du fabricant américain. Avec ses 70 Nm de couple et son assistance tout en souplesse, celui-ci colle parfaitement à la pratique qu’on imagine sur le Tero. Très silencieux, le moteur offre une assistance progressive, bien dosée et qui permet de passer tous les obstacles en ville.
Il en va de même sur les sentiers ou son assistance s’avère suffisante pour des chemins même escarpés. Bien évidemment, il ne faudra pas espérer du Tero un véritable comportement All Mountain, mais c’est le propre d’un vélo hybride, il n’excelle nulle part, mais peut être assez bon partout. En définitive, le comportement de ce Brose 2.0 est plutôt intéressant, le naturel au pédalage se ressent même si ce n’est pas sur ce terrain que la motorisation de Specialized est la plus performante. Selon nous, Bosch reste légèrement supérieur en matière de motorisation, grâce à son assistance plus naturelle, son mode auto ou encore son ABS intégré…
Du côté de la batterie, c’est tout aussi sérieux. D’une capacité de 710 Wh, elle est assez conséquente, mais surtout efficace et très bien intégrée. Elle vient se loger dans le tube diagonal par le dessous et est sécurisée par un levier de verrouillage très solide. Ainsi, elle est complètement protégée de la pluie. Quant à son autonomie, il faut compter environ 80 km avec une charge, ce qui est vraiment intéressant.

Mission Control : Specialized prend l’appli au sérieux

Pierre Thieulin-Pardo – 01net.com – Un afficheur simple mais efficace.

Nous avions découvert Mission Control, l’application pour smartphone de Specialized lors de notre test du Turbo Vado. Celle-ci est incontestablement l’une des meilleures du marché. Elle ne se contente pas de donner quelques statistiques sur l’utilisation ou les parcours effectués, elle permet réellement de paramétrer son vélo (ses menus), d’ajuster l’assistance et même d’avoir un diagnostic sur l’état général du vélo.
Pour un aperçu complet des capacités de Mission Control, nous vous invitons vivement à relire le paragraphe que nous lui avions consacré dans notre test du Turbo Vado.

Bon partout, excellent nulle part, hybride par excellence ?

Pierre Thieulin-Pardo – 01net.com – Oui, c’est un (petit) saut !
Pierre Thieulin-Pardo – 01net.com – La position de conduite en Turbo Tero.

Le Tero tient sa promesse. Confortable en ville, assez joueur sur les sentiers, il remplit sa mission sans exceller dans l’un ou l’autre des aspects. Pour le dire autrement, c’est un très bon vélo de vélotaf, mais il ne pourra concurrencer un vélo de route niveau performances. En revanche, il lui sera largement supérieur niveau confort sans évidemment égaler les meilleurs vélos urbains. En forêt, sur les sentiers, il est logiquement plus à l’aise sur les chemins de randonnée que dans les singles boueux, mais sa nature de VTT lui permet de passer presque partout, et d’aller au-delà du gravel sur ce point-là. Attention, ces dispositions n’en font pas un VTT d’enduro, mais, très clairement, il est vraiment possible de s’amuser en Tero.
Outre l’équipement, ce qui le limite dans sa pratique VTT, c’est sa géométrie. La position de conduite est un peu droite pour un pur vététiste, mais c’est tout sauf anodin, c’est pour permettre au Tero de briller… en ville. En effet, cette position est nettement plus confortable lorsqu’il s’agit de rouler dans un environnement urbain, de garder la tête bien relevée et de scruter tous les mouvements sur la route. C’est l’ingrédient de base d’une recette particulièrement réussie sur l’aspect vélotaf. Car c’est la grosse surprise du Tero, derrière cette allure de VTT, c’est un très bon rouleur.

Prix : à partir de 3 400 euros

Pierre Thieulin-Pardo – 01net.com – En mode baroudeur.

La gamme Tero de Specialized débute à 3 400 euros. Notre version tout équipée, la 4.0 est l’une des plus chères du catalogue à plus de 5 000 euros, mais ici, c’est le prix de certains équipements et accessoires qui fait gonfler la facture. Le cadre et l’équipement de base sont identiques quel que soit le niveau de finition, le couple moteur lui peu varier de 50 Nm à 90 Nm, selon le vélo. Pour une utilisation majoritairement urbaine, la version de base pourrait convenir malgré son couple limité. En revanche, si vous envisagez une utilisation plus typée VTT, il faudra sans doute opter pour un niveau de motorisation supérieur.



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