C’est le retour des QR codes. Les autorités ont dévoilé, lundi 13 mai, la plate-forme Pass Jeux, qui doit permettre de demander un laissez-passer pour accéder à certaines zones parisiennes pendant les Jeux olympiques.
Pour l’heure, les requêtes d’accès aux zones rouges autour des sites olympiques, où la circulation automobile sera interdite, ne sont pas encore ouvertes. Il est en revanche déjà possible de demander un titre d’accès pour la période du 18 au 26 juillet, c’est-à-dire pour la cérémonie d’ouverture et la semaine qui la précède.
Ce laissez-passer sera délivré sous la forme d’un QR code à présenter lors de contrôles pour accéder à la « zone grise », périmètre autour de la Seine. En sont exemptées les personnes disposant d’un billet ou d’une accréditation, uniquement le jour de la cérémonie. Pour l’obtenir, il faudra fournir certains justificatifs, ce qui pose quelques questions en matière de données personnelles.
Vais-je faire l’objet d’une enquête administrative si je fais une demande ?
Oui. Les demandes de QR codes réalisées sur la plate-forme Pass Jeux pour accéder à une zone grise donnent lieu à une enquête administrative en vertu du code de la sécurité intérieure. Concrètement, cela veut dire que, pour chaque requérant, une recherche est faite dans certains fichiers des autorités, comme celui des casiers judiciaires.
Compte tenu de ce « criblage », la réponse à la demande d’accès au périmètre de sécurité défini pour la cérémonie d’ouverture prendra « quelques jours », a prévenu le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, le 10 mai. Il n’y aura en revanche pas d’enquête administrative systématique pour les demandes d’accès aux zones rouges, a-t-il également précisé.
Quelles données sont collectées ?
Le Pass Jeux s’appuie principalement sur un arrêté du 2 mai 2011 établissant des « fichiers des résidents des zones de sécurité ». Ce texte encadre la collecte de données personnelles pour pouvoir émettre des laissez-passer dans des zones où se tiennent des événements de grande ampleur, avec des enjeux forts en matière de sécurité.
Dans le cadre du Pass Jeux, les autorités ont modifié l’arrêté pour étendre la liste des données personnelles pouvant être récoltées. En plus des nom, prénom et coordonnées qui pouvaient déjà être requises, il faudra fournir une copie d’un document d’identité (passeport, carte nationale d’identité ou permis de conduire), là où le texte initial ne demandait que le numéro de votre titre d’identité.
De même, il est demandé à toute personne souhaitant un laissez-passer de fournir une photographie, sur laquelle le visage doit être pleinement visible et identifiable, comme pour les photos d’identité. Là aussi, il s’agit d’un ajout fait à l’arrêté du 2 mai 2011 pour les Jeux olympiques. A quoi sert-il ? Principalement à gagner du temps au moment des contrôles dans les zones très fréquentées, selon les justifications données par le ministère à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).
La plate-forme ordonne également aux utilisateurs de donner un motif d’accès au périmètre de sécurité ainsi qu’un justificatif. Pour les gens qui vivent dans une zone concernée, il peut s’agir d’un justificatif de domicile (facture d’électricité ou quittance de loyer par exemple), mais la demande de justificatif concerne aussi les personnes souhaitant pénétrer le périmètre pour toute autre raison, comme un rendez-vous médical, aller chez le coiffeur ou se rendre à son hôtel, par exemple.
Combien de temps sont-elles conservées ?
L’arrêté du 2 mai 2011 prévoit que les données collectées soient conservées jusqu’à trois mois après la fin de l’événement – dans ce cas précis théoriquement après la fin des Jeux olympiques et paralympiques, le 8 septembre. Il devrait cependant cette fois-ci y avoir une exception à cette règle : les copies des pièces d’identité.
Le Monde
Offre spéciale étudiants et enseignants
Accédez à tous nos contenus en illimité à partir de 9,99 €/mois au lieu de 11,99 €.
S’abonner
En effet, sachant que le numéro de passeport ou de permis permet déjà d’identifier les personnes, la CNIL a émis des réserves sur le fait de demander en plus une copie d’un document d’identité. En guise de compromis, l’arrêté prévoit que ces copies seront supprimées une fois les QR codes générés.
Que se passe-t-il lors d’un contrôle ?
Les policiers et agents de sécurité qui scannent le QR code d’une personne verront s’afficher plusieurs informations : le nom, le prénom et la photo de la personne contrôlée.
Les autorités pourraient-elles dès lors savoir qui est contrôlé à proximité de tel ou tel site ? Interrogée par Le Monde, la CNIL explique que, « selon les précisions apportées par le ministère [de l’intérieur], une journalisation des contrôles effectués est mise en œuvre ». En clair : les informations relatives aux contrôles seront bien stockées puis, comme l’ensemble du fichier, effacées trois mois après la fin des jeux.
Notre sélection d’articles sur les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024
Retrouvez tous nos contenus sur les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 :
Dérogation, QR code : ce que contiendra le site pour pouvoir se déplacer pendant les JO de Paris
Le déploiement de la lutte antidrone pour les Jeux face aux incertitudes sur l’efficacité du système
Les périmètres de sécurité de la cérémonie d’ouverture à la loupe
La médecine d’urgence aussi se prépare pour les Jeux olympiques
Le risque de cyberattaques durant les Jeux « fait vraiment peur » au système de santé francilien
Les aéroports de Roissy et d’Orly face au défi des Jeux olympiques et paralympiques
Faut-il craindre le pire dans les transports en Ile-de-France ?
Les transports pendant les JO 2024 à Paris : de l’euphorie des promesses au choc de la réalité
Paris 2024 : relever le défi des transports, une épreuve avant l’heure
Deux chantiers pour les Jeux olympiques sont encore suivis de « très, très près »
Le village olympique de Paris 2024 prend ses quartiers en Seine-Saint-Denis
Un contre-la-montre logistique au village olympique pour le Comité d’organisation
- La préparation des athlètes
« En ce moment, Léon Marchand s’entraîne mieux que jamais », selon Bob Bowman, son coach
Le nageur Léon Marchand, la plus grande chance de médailles de la France
Janja Garnbret, « meilleure grimpeuse de tous les temps » et icône en Slovénie
Le parcours du marathon chamboule les habitudes d’entraînement des athlètes
La France a-t-elle vraiment les moyens de briller au classement des médailles ?
Simone Biles en route vers Paris 2024 : « Je me fais vieille et j’ai plus à perdre »
- La question de la présence des athlètes russes et biélorusses
En Russie, le mouvement sportif se déchire sur sa participation aux JO
La billetterie populaire de l’Etat et des collectivités locales au défi de la logistique
Le Comité d’organisation assure avoir bouclé plus de 90 % du budget de ses recettes
En quête d’économies, les organisateurs des Jeux sollicitent l’aide de collectivités partenaires
- Les enquêtes judiciaires en cours
Tony Estanguet, le patron des Jeux, à son tour dans le viseur de la justice
Les « quatre mousquetaires » du comité d’organisation ciblés par le PNF
- Le relais de la flamme olympique
Certaines communes s’irritent des exigences et des coûts liés à l’accueil du relais de la flamme
Le gouvernement appuie sur l’accélérateur pour combler les retards d’accessibilité
- La Seine-Saint-Denis et les Jeux
Le centre aquatique olympique, une piscine XXL pour la Seine-Saint-Denis
La Courneuve entre enthousiasme et inquiétude vis-à-vis de la transformation du parc Georges-Valbon
Le Red Star Rugby de Saint-Ouen privé de stade à cause des Jeux
Une île, un maire écolo et « la chance » de bénéficier des Jeux
- Paris à l’heure des Jeux
Après la réquisition de leurs logements, des étudiants pas encore fixés sur leur sort
Inauguration enthousiaste pour l’Adidas Arena, la nouvelle salle de la porte de la Chapelle
- Les Jeux, ce n’est pas seulement Paris et la Seine-Saint-Denis
À Marseille, les politiques se disputent la lumière olympique
Les quartiers nord de Marseille, si près, si loin des Jeux
L’arrivée de la flamme olympique pour les JO de Paris 2024 « ne pouvait pas se passer ailleurs qu’à Marseille »
L’arrivée de la flamme olympique « ne pouvait pas se passer ailleurs qu’à Marseille »
A J-55, la Meuse essaye de mobiliser ses habitants avant le passage de la flamme olympique
A la Martinique et à la Guadeloupe, la fièvre olympique monte à distance
En Polynésie, Teahupoo se réjouit d’accueillir les Jeux olympiques 2024 mais redoute le surtourisme
- Les enjeux environnementaux
Le bassin d’Austerlitz, dispositif-clé pour rendre la Seine baignable, inauguré
Les risques d’un été caniculaire font craindre des Jeux olympiques suffocants
Diviser par deux l’empreinte carbone des repas servis aux Jeux : l’autre défi de Paris 2024
Comment les organisateurs des JO comptent faire face à une canicule cet été
- Les enjeux sociétaux que les Jeux mettent en exergue
Des difficultés de recrutement persistantes à moins de trois mois des Jeux olympiques
L’Etat lance un guide d’accessibilité des Jeux pour les personnes en situation de handicap
Les anti-JO peinent à mobiliser
Loin du faste des JO, la réalité des cours d’EPS dans un collège de Montreuil
A l’heure du sport grande cause nationale, la situation préoccupante des piscines en France