Le gouvernement a annoncé le contrôle automatisé des ZFE (Zones à faibles émissions) dès le second semestre de 2024.
Les interdictions de circulation automobile dans les ZFE seront bientôt sanctionnées de manière automatique. En effet, les ZFE ou zones à faibles émissions sont des espaces essentiellement urbains dans lesquels il est nécessaire de disposer d’une vignette Crit’Air 1 ou 2 pour circuler. Le « comité de suivi des zones à faibles émissions » qui a réuni les différents ministres concernés ainsi que les responsables des agglomérations qui doivent mettre en place le dispositif a abouti hier à une mesure qui devrait faire grand bruit. En effet, des radars automatiques permettront de verbaliser les contrevenants dès lors qu’ils franchissent la frontière d’une ZFE s’ils ne sont pas autorisés à y circuler. Jusqu’ici, la verbalisation était possible, mais elle était consécutive à un contrôle des forces de l’ordre. La sanction d’une infraction constatée à distance, par un radar, pourrait faire exploser le nombre d’amendes.
Les ZFE sont pour l’instant déployées dans dix grandes agglomérations, mais leur généralisation a déjà été actée par l’exécutif. Ainsi, d’ici à 2024 ce sont pas moins de 43 petites et moyennes agglomérations qui seront concernées par ces zones… et par les radars « anti-pollution » qui seront censées les surveiller. Jusqu’ici, ce sont les villes concernées qui choisissaient le périmètre concerné par les ZFE et le type de véhicules bannis. Cela pourrait aussi changer dans la mesure où le ministre de la Transition énergétique, Christophe Béchu, a annoncé la création d’un groupe de travail avec un référent interministériel, dont l’objectif sera d’harmoniser la mise en place et le fonctionnement de ces zones de circulation particulières.
ZFE : une mesure injuste socialement ?
Quant à la verbalisation à distance, elle sera plutôt classique puisqu’elle fonctionnera grâce à la plaque d’immatriculation du véhicule. Ce procédé permet notamment d’intégrer des dérogations pour quelques voitures (véhicules d’urgences ou de personnes handicapées par exemple),
Cette mesure de restriction de circulation vise essentiellement les véhicules les plus anciens, considérés comme plus polluants. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne fait pas l’unanimité. En plus de critiquer les ZFE sur le fond, l’association 40 millions d’automobilistes déplore aussi le manque d’informations à leur sujet, évoquant « une mesure encore mal connue des Français, puisque 60% d’entre ignorent encore de quoi il s’agit ». Du côté de l’exécutif, Christophe Béchu a rappelé à quel point le sujet était sensible. Conscient qu’il pourrait donner lieu à une gronde sociale, et qu’il pourrait pénaliser les ménages les plus modestes, qui ne peuvent changer de voiture facilement, le ministre invite les agglomérations à réfléchir à des solutions pour le rendre plus acceptable. Il évoque notamment l’exemple de Strasbourg qui a mis en place un « pass » permettant aux véhicules bannis d’avoir accès à la ZFE quelques fois par an.
Source :
Automobile Propre