Libre et open source express: «Piège Microsoft» pour les armées, Versailles numérisé, Eiffel précurseur

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Image: « Keep calm and use open source » (MedithIT/CC by)

Microsoft en Saas, «une épée de Damoclès sur notre souveraineté»

Un rapport sur les défis de la cyberdéfense a été déposé le 17 janvier par la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale, a relevé le site Opex360.com. Présenté par les députés Anne Le Hénanff (Horizons, le parti d’Edouard Philippe) et Frédéric Mathieu (LFI), ce rapport s’est intéressé notamment aux conséquences de l’emploi de logiciels Microsoft.

«S’agissant […] de Microsoft, son rôle se limite à fournir des logiciels. Les infrastructures sur lesquelles [ceux-ci] tournent sont propriété de l’État et les tâches de configuration et d’administration sont assurées entièrement par des personnels étatiques ou des sociétés de confiance de la Base industrielle et technologique de défense. À date, il n’est pas envisagé d’apporter de changement majeur à cette doctrine», indiquent les rapporteurs. Mais, souligne Opex360.com, « cette pratique pourrait ne pas durer étant donné que Microsoft envisage de commercialiser ses logiciels «en tant que services» [« Software as a Service  » – SaaS]. En clair, les applications ne seraient plus stockés sur le disque dur d’un ordinateur mais hébergées par un serveur distant.

«Ce risque est une véritable épée de Damoclès qui pèse sur la protection des données des services de l’État mais surtout sur notre souveraineté. Cela est dû au fait que le modèle émergent consiste au seul achat de droits d’utilisation de solutions hébergées à l’étranger. D’ailleurs, Microsoft a indiqué que d’ici 2030, voire 2027, il n’y aura plus que des logiciels sous forme de SaaS», a expliqué Mme Le Hénanff, lors de l’examen du rapport en commission. «Le ministère des Armées, compte tenu de ses exigences en matière de sécurité et de souveraineté, ne peut accepter cette situation, et aujourd’hui, il est difficile d’estimer l’ampleur des risques…», a-t-elle continué. »

Le rapport évoque un «piège Microsoft» et plaide pour «explorer» « les possibilités offertes par les logiciels libres, comme Linux, note Opex360.com. Mais, visiblement, la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information [DIRISI] est prudente sur ce sujet.

«Contrairement à certaines idées reçues, libre ne veut pas dire gratuit et l’utilisation […] des logiciels libres a un coût. Réduire la dépendance à Microsoft poserait des problèmes de compatibilité, aurait un coût équivalent et serait chronophage en termes de formation et de maintien en compétence des administrateurs», a en effet expliqué la DIRISI aux deux députés. «Cela demanderait surtout de disposer d’un minimum de ressources humaines internes dédiées et expertes sur un large panel de logiciels libres, ce qui semble inaccessible à court ou moyen terme compte tenu des tensions actuelles en termes de ressources humaines dans le domaine du numérique », a-t-elle ajouté. »

Le château de Versailles modélisé

«D’ici à quelques années, près de 10.000 dessins, correspondants à 20.000 images numériques du château de Versailles (Yvelines) et de son domaine, seront entièrement mis à disposition du public. Les documents sont aussi bien des plans généraux, des coupes, des élévations, des dessins de détails d’architecture ou de décoration», rapporte le journal Les Echos. «Tout est disponible en open source et utilisable par les chercheurs aussi bien pour des travaux sur Versailles que sur des sujets plus larges comme l’architecture au XVIIIe siècle», poursuit un responsable du projet. »

Le projet Verspera de «numérisation et modélisation des plans de Versailles sous l’Ancien Régime», lancé en 2013, « vise à rendre accessibles à tous les plans du domaine de Versailles sous l’Ancien Régime et à en restituer certains espaces grâce à la numérisation et à la modélisation 3D.»

Il est piloté par le Centre de recherche du château de Versailles, en partenariat avec les Archives nationales, la Bibliothèque nationale de France et le laboratoire ETIS (Équipes Traitement de l’Information et Systèmes, UMR8051, CY Cergy Paris Université / ENSEA Cergy / CNRS), avec le soutien financier de la Fondation des sciences du patrimoine et du ministère de la Culture. Les archives départementales des Yvelines et de la bibliothèque municipale de Versailles viennent de les rejoindre, précise Les Echos.

Gustave Eiffel, en avance sur son temps

Gustave Eiffel a trouvé la gloire universelle pour ses ouvrages métalliques dont la tour à laquelle a été donné son nom, puis il s’est passionné pour l’étude aérodynamique, rapporte l’AFP. Il a créé une soufflerie, le laboratoire aérodynamique Eiffel, toujours en fonctionnement plus d’un siècle après, qui se trouve dans l’ouest parisien. L’installation appartient maintenant au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). «Après avoir testé des avions mono ou biplans jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, puis des voitures, la soufflerie s’oriente vers l’étude de la conception bioclimatique des bâtiments et la lutte contre les îlots de chaleur urbains.»

On apprend dans cette dépêche que «Eiffel lui-même était très attaché à ce que l’on nommerait aujourd’hui l’open source. Selon Jean-Marie Franco, directeur opérationnel de la soufflerie, « lors des tests réalisés en soufflerie pour le compte d’industriels, il accordait la gratuité s’il pouvait publier les résultats dans le public ».»

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