L’intelligence artificielle générative s’attaque aux ressources humaines

L’intelligence artificielle générative s’attaque aux ressources humaines


« Le recrutement se fera de manière proactive grâce à des algorithmes capables d’identifier les candidats compatibles avant même qu’ils ne postulent, tant qu’ils se sont déclarés en veille active ou en recherche. » Voici l’une des caractéristiques du monde du travail en 2040, tel que l’imagine le rapport « IA et RH : le futur du travail à l’ère des IA génératives ». Publié en juin 2023 par l’agence d’innovation RH Tomorrow Theory, il identifie plus de trente cas d’usage dans la sphère managériale, « du recrutement à la formation, en passant par la fidélisation et la santé mentale ».

Dès aujourd’hui, les directions d’entreprise planchent sur les applications concrètes de l’intelligence artificielle (IA) générative, n’ayant pu rater début 2023 l’explosion de ChatGPT. Par sa capacité à créer du contenu à partir de tout ce qui existe déjà sur Internet, cette nouvelle vague enthousiasme autant qu’elle effraie, et des salariés ont déjà pu, dans leur coin, constater le potentiel de cet outil pour automatiser des tâches chronophages. Les fonctions RH, déjà habituées à faire appel à des algorithmes d’IA, n’échappent pas à ce constat : à tous les niveaux de leur expertise, de nouveaux outils « génératifs » sont déjà en cours de déploiement.

C’est en recrutement qu’ont été formalisées les applications les plus concrètes, à commencer par la rédaction assistée d’offres d’emploi. C’est ce que proposera dès septembre à ses clients le groupe CleverConnect, qui gère notamment le site d’emploi Meteojob. « Cela prend beaucoup de temps pour les recruteurs de rédiger les offres d’emploi. Ils vont eux-mêmes surfer sur le Web, ou alors ils vont prendre une description interne et en faire une offre, décrit Marko Vujasinovic, cofondateur de CleverConnect. Ici, à partir d’informations sur l’entreprise et la description de poste en interne, notre outil rédige une offre d’emploi qui leur correspond. » Enthousiaste, il met en avant les résultats de la phase de test : « Il y a 28 % de candidatures en plus sur les offres générées par IA en moyenne, et les recruteurs observent un gain de productivité de 70 %. »

Confidentialité des données

La start-up Golden Bees, qui accompagne des entreprises dans leur « marque employeur », a dévoilé un outil similaire, GoldenJob. « Le recruteur indique le métier, le profil et les compétences recherchés, s’il veut que l’offre soit conviviale, formelle… Et il obtient une proposition d’annonce, qu’il peut bien sûr modifier, décrit Daniel Morais, directeur général délégué. On aura aussi des intonations différentes selon le site où l’offre sera hébergée : vous n’aurez pas le même ton sur LinkedIn, Pôle emploi ou Welcome to the Jungle. »

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