« L’intelligence artificielle transforme les paradigmes traditionnels de la guerre »

« L’intelligence artificielle transforme les paradigmes traditionnels de la guerre »


L’intelligence artificielle (IA) façonne de manière profonde le paysage des conflits modernes, offrant un ensemble de capacités inédites pour renforcer la sécurité. Des drones autonomes aux systèmes de surveillance avancés, l’IA transforme les paradigmes traditionnels de la guerre et soulève des questions cruciales quant à l’avenir des conflits, la place de l’humain dans le processus de prise de décision, et les implications éthiques qui en découlent.

La nature des données militaires – confidentielles par essence et protégées par nécessité – peut être un frein à l’opérationnalisation de l’IA. Secret, sécurité, sensibilité peuvent transformer les armées en forteresse hermétique aux répercussions d’une innovation civile s’imposant sur les théâtres d’opération contemporains.

Aujourd’hui, les opérateurs de drones ukrainiens s’appuient sur les algorithmes pour corriger automatiquement les trajectoires de leurs munitions rôdeuses. Le commandement ukrainien utilise l’IA pour proposer des options opérationnelles. Les soldats tirent parti d’algorithmes embarqués dans des satellites pour détecter les mouvements ennemis. La robotisation du champ de bataille, couplée au déploiement massif de l’IA, ouvre une nouvelle ère où le soldat se voit augmenté. La réalité de cette course aux algorithmes de défense pousse les armées à opérationnaliser rapidement ces technologies pour garantir un avantage significatif.

Talents et supercalculateurs

Comme jadis pour le contrôle de l’atome, la France, consciente de l’importance de l’IA dans le contexte militaire, a inscrit dans la loi de programmation militaire 2024-2030 la nécessité de maîtriser cette technologie, aux côtés des systèmes autonomes et du calcul quantique. Cependant, ces ambitions posent des défis considérables, notamment en matière de ressources humaines qualifiées, de transformation et de relation avec le secteur privé dans un contexte d’économie de défense.

Pour relever ces défis, la France, forte de son excellence académique dans le domaine de l’ingénierie, possède un vivier de compétences mondialement reconnu. Mais mobiliser ces talents au service des armées nécessite une refonte en profondeur des politiques de recrutement, de formation continue, de management et de carrière au sein des institutions militaires et de l’industrie de défense.

Le ministère des armées travaille déjà au développement d’algorithmes d’IA et a intégré le changement de paradigme induit par l’intelligence artificielle dans les systèmes d’armes. Cette évolution doit se poursuivre en cohérence avec les avancées technologiques du secteur civil. Au-delà de la conquête des talents, il est nécessaire de conquérir des capacités de calcul, des serveurs et des supercalculateurs pour accueillir données, logiciels et algorithmes, éléments indispensables à la mise en œuvre d’une stratégie d’IA conquérante.

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