Meta fait l’objet d’une nouvelle procédure judiciaire aux Etats-Unis : selon une plainte déposée mercredi 21 septembre devant le tribunal fédéral de San Francisco, la maison mère de Facebook et d’Instagram est accusée d’avoir secrètement mis en place des outils pour contourner l’interdiction faite par Apple de partager l’identité et les centres d’intérêt de ses utilisateurs avec des partenaires. Depuis avril 2021, les éditeurs d’applications destinées aux iPhone doivent, en effet, demander l’autorisation de chaque utilisateur avant de communiquer son identifiant publicitaire unique à d’autres services ou entreprises.
Cette plainte repose sur les recherches de Felix Krause, un consultant en sécurité lié à Google. Dans un article publié en août, le checheur note le rôle joué par le navigateur Internet propre aux applications de Facebook et d’Instagram, qui s’ouvre à la place du navigateur habituel – comme Safari ou Chrome, par exemple – lorsque l’usager clique sur un lien directement dans leur fil. Ce navigateur intégré aux applications injecte, en effet, un petit morceau de code informatique dans chacun des sites Internet visités, comme l’a confirmé Meta au chercheur.
Selon lui, ce morceau de code joue le rôle de traceur et pourrait théoriquement permettre à Facebook et Instagram de suivre l’identité des utilisateurs d’un site à l’autre et d’enregistrer chacun de leurs clics sur ces sites. Facebook et Instagram ne sont, d’après lui, pas les seuls réseaux sociaux à recourir à de telles injections de code : TikTok le ferait également.
Meta dément
La plainte déposée mercredi accuse Meta de façon moins prudente que Felix Krause, ne s’embarassant guère du conditionnel, et assurant que le groupe américain a bien violé les règles d’Apple. Un porte-parole de Meta a déclaré à l’agence de presse Bloomberg que ces allégations étaient « sans fondement » et que l’entreprise allait s’en défendre « vigoureusement ».
Au début de 2022, le groupe américain a déclaré que les nouvelles mesures d’Apple pourraient entraîner une baisse de 10 milliards de dollars (10,2 milliards d’euros) de ses revenus publicitaires. En 2021, Meta avait lancé une campagne de communication à charge contre la firme à la pomme, en arguant que ces nouvelles restrictions nuiraient aux petites entreprises en les empêchant de faire connaître leurs produits aux consommateurs.