Microsoft plie face à l’UE et arrêterait de préinstaller Teams avec Office

Microsoft plie face à l’UE et arrêterait de préinstaller Teams avec Office


Face aux plaintes de Slack, Microsoft assure qu’il va arrêter de forcer l’installation de son application de conférence et messagerie Teams. Et tente ainsi d’éviter un procès d’abus de position dominante sur le vieux continent…

Microsoft marche sur des œufs : alors qu’une enquête pour abus de position dominante lui pend au nez en Europe à cause de son application Teams, le géant américain du logiciel va arrêter de forcer l’installation de son application de communication et visioconférence Teams avec son pack Office. Si l’Europe est à ce point sur le dos de Microsoft, c’est que ses méthodes ne plaisent pas à son principal rival sur ce segment, c’est-à-dire Slack, propriété de Salesforce.

Pionnier et leader du segment avant l’arrivée de Teams, Slack goûte peu au fait que Microsoft a profité de son quasi-monopole des suites bureautiques. Et a poussé (très fort) l’installation de Teams pendant la période de pandémie. Imposant ainsi de fait l’installation d’un logiciel, ce qui biaise clairement la concurrence selon Slack qui a déposé une première plainte en 2020.

Microsoft a profité de la progression naturelle d’Office 365 pour introduire Slack pendant la pandémie. Et imposer Teams comme le logiciel de facto pour les équipes.

Intégrée à Office tant du point de vue de l’ouverture des liens que de la gestion du compte – on est automatiquement authentifié dans Teams quand la suite Office est installée –, la suite de communication Teams est devenue un poids lourd du segment en devenant le standard « gratuit » de facto de l’industrie en à peine trois ans. Ce alors que Slack a popularisé en entreprise la plupart des mécanismes de fonctionnement (canaux dédiés, etc.).

De nouveaux procès pour Microsoft ?

Après avoir écopé d’une amende de 561 millions d’euros en 2013 à l’issue d’une longue enquête sur l’abus de position dominante de son navigateur Internet Explorer, Microsoft a connu une décennie de calme juridique sous nos latitudes. Mais ses nouveaux pivots vers les services et le cloud le rattrapent. Du côté de l’UE, on ne sait toujours pas si les institutions vont maintenir l’enquête. Cela devrait dépendre des mécanismes que Microsoft met en place dans l’installation de Teams – boîte de dialogue pour proposer l’installation, etc. Pour l’heure, le mastodonte américain n’a pas encore communiqué l’étendue de ses dispositions pour rétablir la juste concurrence sur ce segment.

Mais Microsoft est aussi dans le collimateur du régulateur britannique des télécommunications (Ofcom), cette fois pour la position dominante dont lui et Amazon jouissent dans le pays. L’Ofcom considère que les deux titans exercent un trop grand contrôle du marché. Ce que pense aussi, non seulement, l’UE, mais aussi les USA, qui sont tous les deux en train de se pencher sur les deux cas.

Lire aussi : Microsoft prépare une nouvelle version de Teams bien plus performante (février 2023)

À cela s’ajoute les enquêtes sur le rachat d’Activision Blizzard qui fait l’objet d’enquête par la plupart des régulateurs majeurs (UE, USA, R.-U.) et dont on devrait connaître l’issue un peu avant l’été – au moins pour l’avis européen. Avec la seconde ou la troisième (selon les jours) capitalisation boursière de la planète (autour de 2000 milliards dollars, soit 2 billions français), Microsoft est passé du rang de géant à celui de titan. Il est donc logique

Et l’installation automatique de Teams ressemble méchamment à la traditionnelle méthode du passage en force. Une stratégie qui vise s’imposer et prendre une amende, certes élevée, mais en sortant tout de même avec la position dominante. Il reste à savoir quelles mesures de correction de concurrence, voire de rétorsion, prendront les différents régulateurs.

Source :

Financial Times



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