Mini datacenters, boost dans le public cloud, IA… Que faut-il retenir de la keynote d’OVHCloud 2023 ?

OVHCloud Summit 2023


« En 10 ans, j’ai pris quelques rides, et quelques kilos. Mais je suis toujours fan de cloud ». Mardi 28 novembre s’est déroulée, pendant plus de deux heures, la keynote d’OVHCloud, une version « frenchie » des grand-messes de la tech qui avait lieu à la Maison de la Mutualité dans le 5ᵉ arrondissement de Paris. Il s’agissait de la 10ᵉ édition de cette cérémonie annuelle pour le leader européen de l’hébergement et du cloud, à laquelle assistaient des centaines de personnes.

Et si les speakers se sont tous exprimés en français, se félicitant des étapes franchies en 2023, sans pour autant marteler à tout-va des « amazing » ou « best cloud ever », la cérémonie avait bien toutes les caractéristiques d’une keynote, mais… à la française. Arrivée des speakers avec projecteurs et musique tonitruante, intermèdes musicaux présentés comme des « expériences » – dont du beatboxing, stand-up des dirigeants entrecoupés de formules comme « des performances au top, des prix canon », le tout saupoudré de mises en scène des nombreux partenaires, ravis de venir témoigner de leur expérience avec OVHCloud.

Il faut dire que les premières minutes de la cérémonie ont placé la barre très haut : sur scène, une cantatrice, Amélie Robins, a repris ce morceau hors du temps du Cinquième élément, la Diva Dance, sans la fin tragique. À la place, c’est Octave Klaba, le fondateur président du groupe, tout de noir vêtu, qui a lancé les hostilités : « En 10 ans, j’ai pris quelques rides, quelques kilos. Mais je suis toujours fan de cloud », a plaisanté le quadragénaire, qui en a profité pour brosser à grands traits les principales annonces de la keynote 2023, avant de laisser la place à Michel Paulin, le CEO du groupe, et à Thierry Souche, le Chief Technology Officer.

40 produits dans le cloud public

Premier point, le groupe, qui réalise la majorité de son chiffre d’affaires dans le cloud privé, va mettre les bouchées doubles sur le cloud public. « En la matière, on se lâche », a assuré Thierry Souche, le CTO. Le poids lourd européen du cloud a lancé dans cette branche plus de 40 produits de « sécurité, de calcul, de stockage, de base de données, de services réseau, d’analytique, d’intelligence artificielle et de quantique ». Ces derniers seront, d’ici 2025, certifiés SecNumCloud, la qualification la plus élevée, assure le directeur des nouvelles technologies du groupe. De quoi peser davantage face aux hyperskalers comme Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azur et de Google Cloud qui dominent aujourd’hui le marché.

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Un nouveau datacenter à Gravelines

Autre annonce, cette fois de Michel Paulin, le CEO d’OVHCloud, un 3ᵉ datacenter SecNumCloud au nord de Paris, à Gravelines, est lancé. Il vient compléter ceux de Roubaix et de Strasbourg.

Des solutions IA low code

L’intelligence artificielle (IA), le passage obligé du moment, a aussi été longuement évoquée. La société compte, sans développer son propre modèle de langage, proposer à ses clients des modèles tout-en-un « pour toutes les entreprises qui ne peuvent pas se payer une équipe technique ». Il s’agira de solutions « low code », listées sous l’appellation « AI App Builder ». « En à peine six clics, vous pourrez construire des applications d’IA génératives sans avoir des connaissances en la matière », a avancé le CTO du groupe, Thierry Souche.

Autre élément, le leader européen du cloud propose des « AI Endpoints », des inférences en fonction des usages demandés par les clients, c’est-à-dire des outils comme de la traduction, de la transcription ou de la détection d’images utilisables rapidement.

L’entreprise s’appuie sur son partenaire Nvidia dont les H100 et A100 lui permettent de multiplier les cas d’usage. Le groupe compte aussi doter ses sites internet de chatbot « pour mieux répondre aux demandes des clients ».

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Le champion de la certification

Comme toujours chez OVHCloud, l’accent a été mis sur la « privacy », la protection des données des clients. Car avec l’IA, « il y a de plus en plus d’enjeux éthiques, stratégiques, géopolitiques pour les États, notamment au sujet des données », a expliqué Michel Paulin.

« Or ces données, ce sont les vôtres, et elles doivent le rester. OVHCloud garantit les plus hauts standards en termes de sûreté, de transparence, de conformité avec les lois, et d’étanchéité au Cloud Act. Nous sommes le seul opérateur mondial à avoir toutes les certifications européennes », a-t-il poursuivi, projetant les noms des sociétés clientes de l’entreprise, dont font partie le ministère de l’Intérieur, le ministère des Armées, mais aussi de nombreux acteurs privés comme Klee ou ATOS. La mise en place d’une plateforme d’espace de données d’une DG de la Commission européenne a aussi été évoquée.

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La mise en place de « local zone », des mini data centers

Le groupe annonce aussi, d’ici les trois prochaines années, la mise en place de « 150 local zone », suite au rachat de Gridscale à la rentrée – ce qui représenterait « un site par semaine ». Il s’agit de mini data centers, aux antipodes de son modèle historique des datacenters de taille importante. Ces « local zone » permettront de proposer leurs services dans de nombreux nouveaux pays, explique l’entreprise. Le groupe réalise déjà plus de la moitié de son chiffre d’affaires en dehors de l’Hexagone, avec ses 1,6 million de clients, dans 140 pays. Les premiers mini data centers ouvriront à Madrid et Bruxelles.

Le groupe compte aussi sur ses nouvelles générations de CPU et nouvelles générations d’infrastructure. « On a cassé le plafond de verre avec cette nouvelle gamme de serveurs, le Bare Metal Cloud en 3-AZ », a expliqué Thierry Souche.

Enfin, Octave Klaba a aussi évoqué l’ordinateur quantique. « Le 20ᵉ siècle était atomique, le 21ᵉ sera quantique. Et sur ce terrain, j’ai une mauvaise nouvelle pour vous : sur le quantique, vous êtes déjà en retard », a déclaré le fondateur du clouder. Le quadragénaire rappelle qu’il a investi dans un véritable ordinateur quantique, fabriqué par la start up française Quandela – l’annonce avait été faite en mars dernier. Cet outil « nous aidera à renforcer la sécurité sur les connexions chiffrées », a-t-il ajouté, avant de lancer un « tout est possible » en quittant la scène.

Tout est possible et « il n’est pas trop tard pour retrouver notre indépendance » (dans le numérique), a martelé de son côté Jean-Noël Barrot. Le ministre en charge du Numérique n’était pas présent, mais il avait enregistré une vidéo qui a été diffusée pendant la keynote. Mais de toutes les sorties, c’est peut-être celle de Michel Paulin qu’il faut retenir. « Je suis fan d’Octave Klaba, mais aussi de Bruce Springsteen, et de sa chanson Born to run », a-t-il lancé. Ce titre raconte le parcours de personnes qui courent vers la liberté. Or « chez OVHCloud, ça va s’accélérer, alors, attachez vos ceintures. Ça va accélérer parce que ça va déchirer », s’est-il enthousiasmé avant de quitter la scène. On vous l’avait dit : c’était une vraie keynote, mais une keynote… à la française.

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