Accéder à un poste de direction est un moment de fierté. Mais devenir un manager performant est loin d’être simple.
Gartner suggère que jusqu’à 40 % des managers ayant deux ans ou moins d’expérience ont du mal à épauler leurs équipes. L’étude indique que les managers débutants sont confrontés à des défis importants au fur et à mesure qu’ils prennent du galon, en particulier dans l’environnement de travail hybride d’aujourd’hui.
Alors, comment surmonter ces obstacles et devenir un excellent manager ? Six chefs d’entreprise partagent leurs conseils en matière de bonnes pratiques.
1. Suivez une bonne formation
Raymond Boyle, vice-président des données et de l’analyse chez Hyatt Hotels, dit que le passage d’un poste de travail sans responsabilité managériale à celui de gestionnaire de personnel est un changement important. Et cela nécessite des compétences uniques.
« Le conseil que je donne généralement est de participer à tous les cours de formation », dit-il, ajoutant que Hyatt propose un programme de formation à l’innovation et au leadership solide.
M. Boyle a expliqué à ZDNET que la première partie de la transition d’un jeune professionnel à un manager expérimenté est cruciale pour le succès de votre leadership à long terme.
« Les gens doivent acquérir les bonnes compétences. Cela signifie qu’il faut s’assurer qu’ils sont bien au fait de ce que signifie le leadership et de la nécessité d’utiliser leur temps différemment qu’auparavant ».
Selon M. Boyle, ces nouvelles compétences consistent notamment à investir du temps dans l’attention portée aux personnes et à recruter du personnel de qualité.
2. Rappelez-vous d’où vous venez
Dave Moyes, responsable des systèmes d’information chez SimpsonHaugh Architects, affirme que les professionnels ne doivent pas changer d’approche une fois qu’ils ont atteint le sommet.
« Vous êtes devenu manager parce que vous étiez bon dans votre travail. Vous avez fait preuve d’une excellente attitude », dit-il.
M. Moyes dit à ZDNET qu’il est également important de conserver un certain sens de l’humilité. N’oubliez pas que les personnes avec lesquelles vous travaillez ont été la clé de votre réussite.
Il est donc difficile de dire « Oh, j’ai fait tout ça tout seul ». En effet, vous n’aurez pas réussi seul, et une équipe vous aura aidé », dit-il. « Nous voulons tous aller de l’avant. Mais faites attention aux personnes que vous croisez en chemin, car vous pourriez avoir besoin d’elles ».
3. Comprendre le défi humain
Carrie Jordan, directrice des programmes chez Microsoft, dit que le métier de manager est l’un des plus gratifiants et des plus stimulants. Il consiste à diriger un groupe de professionnels vers un objectif commun.
« La difficulté réside dans le fait qu’il s’agit d’êtres humains, que les êtres humains sont compliqués et qu’ils ont une vraie vie en dehors du travail. Et qu’il y a beaucoup de pression au poste de manager », dit-elle.
Mme Jordan a expliqué à ZDNET qu’il était loin d’être facile de devenir manager pour la première fois. Comprendre l’ampleur de ce défi est un élément clé du processus d’apprentissage.
« La plupart des leçons que vous tirerez de la gestion des ressources humaines viendront avec le temps. Il est donc essentiel d’être patient. Dites vous que le management est un domaine dans lequel vous vous améliorerez ».
4. Trouver un bon mentor
Les nouveaux dirigeants doivent acquérir rapidement de nouvelles compétences, et Carrie Jordan dit que les programmes de mentorat pour les cadres sont importants.
« Il est important d’avoir des personnes à qui l’on peut confier des tâches, car on ne sait pas comment gérer toutes ces situations soi-même. Même la manière la plus logique de gérer les situations de gestion des personnes peut être incorrecte. Il est donc très utile d’avoir des mentors qui dirigent des personnes depuis 10, 20 ou 30 ans ».
Keith Woolley, responsable du numérique à l’université de Bristol, est lui aussi convaincu de l’importance du mentorat.
« Trouvez quelqu’un avec qui vous vous entendez bien, qui travaille dans votre secteur depuis un certain temps, que vous reconnaissez et respectez, et approchez-le », dit-il.
« Il n’est pas nécessaire que cette personne travaille dans la même entreprise que vous. Un bon mentor peut venir de n’importe où, surtout avec les outils technologiques dont nous disposons aujourd’hui ».
5. Développez un certains sens du FOMO (Fear Of Missing Out)
Phil Worsley, responsable de la gestion des accès à l’université de Leeds, affirme que les managers efficaces connaissent l’ampleur de leur nouveau défi.
« Pour moi, l’essentiel est de savoir qu’il n’est pas nécessaire de tout connaître. Il n’est pas nécessaire d’avoir toutes les réponses. Vous n’avez pas besoin d’être un expert ».
Phil Worsley explique à ZDNET que les bons managers comprennent que les membres de leur équipe auront certaines réponses. Cependant, ils savent aussi que ce n’est pas grave s’ils n’en ont pas.
« Il faut chercher à connaître les points forts de chacun et les exploiter au maximum. N’attendez pas de quelqu’un qu’il fasse quelque chose qu’il ne peut pas faire ».
Selon M. Worsley, la clé d’un management de long terme réussi consiste à s’occuper des gens.
« En fin de compte, nous sommes tous des êtres humains. Dans mon équipe, on s’occupe des autres. Si vous veillez les uns sur les autres et sur le bien-être des gens, ils apprécieront davantage de travailler pour vous » dit-il.
« Je préfère donc la carotte au bâton. Nos employés apprécient les personnes qui font partie de l’équipe. Lorsqu’ils ne sont pas là, ils ont peur de manquer quelque chose. Si l’on s’intéresse aux individus, on obtient davantage d’eux ».
6. Laissez vos collaborateurs expérimenter
Roger Joys, vice-président des plates-formes cloud chez GCI, dit qu’une approche du management axée sur les personnes est cruciale.
« Prenez soin de vos collaborateurs et laissez votre ego à la porte », dit-il.
M. Joys a expliqué à ZDNET que la déférence a été l’une des principales techniques de management qu’il a utilisé au cours de sa carrière.
J’aime dire : « Je ne suis pas le plus intelligent dans la pièce. Lorsque je participe à une réunion, je me présente, je commence la réunion et je dis : « Maintenant, je vais laisser la parole aux personnes intelligentes », parce que j’ai des experts et que je n’ai pas l’intention d’essayer de les surpasser en termes de connaissances ».
Roger Joys dit aussi qu’il aime les personnes qui développent de nouvelles compétences au cours de leur carrière.
Et cela se traduit par le support qu’il leur procure, par exemple en permettant aux employés d’apprendre en échouant au travail plutôt qu’en s’appuyant sur des cours théoriques.
Dans les organisations, les gens disent souvent : « Nous n’avons pas assez de formation ». Pourtant, ils ont souvent bénéficié d’une formation suffisante. Ce qu’ils n’ont pas eu, c’est le soutien nécessaire pour apprendre et commencer à expérimenter » dit-il. On ne leur a pas dit : « Essayez et échouez, et ce n’est pas grave si vous échouez parce que l’échec fait partie de l’innovation ».