Le plus accessible des home-trainers est l’œuvre de la principale plate-forme permettant de l’utiliser. Zwift, dans un grand effort de démocratisation, a misé sur un prix très agressif pour grossir les rangs de ses utilisateurs. Mais que vaut vraiment son Hub ?
Le tant attendu home-trainer de Zwift, la plateforme de sport en ligne, est enfin commercialisé. Le Hub, c’est son petit nom, est lancé dans un marché en plein essor avec un positionnement très particulier. En effet, Zwift a souhaité le rendre particulièrement accessible. Alors que la plupart de ses concurrents étaient vendus près de 1 000 euros, il y a encore quelques mois, le Hub ne coûte « que » 499 euros. C’est bien entendu son principal avantage, mais ce positionnement tarifaire suscite également quelques questionnements. Le Zwift Hub est-il un home-trainer au rabais ? Est-il moins solide ou moins performant que les modèles vendus près de deux fois plus cher ? Ou est-il tout simplement la meilleure affaire du moment pour quiconque souhaite faire du vélo sans bouger de chez lui.
Zwift, c’est quoi ? Le Hub, c’est qui ?
Pour ceux qui ne connaîtraient pas Zwift, il s’agit d’une plate-forme virtuelle qui permet de connecter des milliers de cyclistes et de coureurs à pied entre eux dans un monde virtuel, Watopia, dédié à l’activité physique. Pour accéder à Zwift, il faut soit un tapis de course compatible, soit un home-trainer. La très grande majorité des utilisateurs utilisent le second, qu’ils associent à leur vélo pour effectuer des entraînements, des courses ou simplement pour bouger. Si l’on souhaitait vulgariser, on pourrait résumer le Zwift Hub à un vélo d’appartement donnant accès à un monde virtuel aux possibilités infinies. En effet, le Hub, c’est le nom que Zwift a donné à son propre home-trainer, a pour objectif d’amener encore plus de monde dans les rues et les chemins de Watopia.
Zwift Hub : un air de déjà vu
Le Hub de Zwift est un home-trainer à transmission directe. C’est-à-dire qu’il faut enlever la roue arrière de son vélo pour l’associer au dispositif. Dans sa forme comme dans ses fonctionnalités, ce Hub ressemble fortement au Wahoo Kickr Core que nous avions testé il y a quelques mois. Mais à bien y regarder, il ressemble surtout à une autre référence des home-trainers connectés, le JetBlack Volt V2. Et pour cause, il s’agit tout simplement du même produit, rebadgé pour la plate-forme sportive.
Cela devrait déjà donner une indication sur le niveau de fiabilité du produit. En effet, le Volt V2 fait partie des très bonnes références sur le marché et est souvent présenté comme une alternative au Wahoo KickR Core ou au Elite Suito.
Avec ses 4,7 kg sur la balance, il est légèrement plus léger que son concurrent chez Wahoo (5,4 kg), mais concrètement cela ne se ressent pas lors des entraînements même les plus intensifs. La structure reste stable, encore plus si on a pris la peine de bloquer la roue avant.
Même si Zwift est archidominant au niveau des plates-formes, son home-trainer n’est pas un produit fermé. Il est tout à fait possible d’utiliser le « Hub » avec d’autres simulateurs, tels que TrainerRoad par exemple. À l’inverse, le fait de posséder un home-trainer Zwift ne donne aucun avantage sur la plate-forme, que ce soit en matière de fonctionnalités ou de gadgets dans le « jeu ».
Installation : simple, rapide et efficace
C’est l’un des freins majeurs lors de l’achat d’un home-trainer. L’installation peut paraître complexe pour quiconque n’a pas déjà mis les mains dans le cambouis, ou au minimum démonté une roue de vélo. Qui plus est, le choix du matériel est défini par le type de transmission dont son vélo est équipé. Autrement dit, il est possible de se tromper lors de l’achat de son home-trainer et de devoir passer par la case SAV. D’ailleurs, lors de notre test du Wahoo KickR Core, nous avions souligné la complexité potentielle de cette installation pour quiconque était novice en la matière ou ne disposait pas d’outils adéquats.
Pour son Hub, Zwift a choisi d’aller au plus simple et de réduire au maximum les étapes techniques et les possibilités d’erreur dans le montage. Dès l’achat, Zwift demande à l’utilisateur de choisir son type de cassette (8,9,10,11, ou 12 vitesses). Première différence avec la concurrence : le Hub arrive avec la cassette déjà montée. Il n’est donc pas utile d’investir dans un démonte-cassette. Le montage est sommaire. Quatre vis, autant d’écrous, un adaptateur et c’est à peu près tout.
Afin d’accompagner le propriétaire dans l’installation, la plate-forme recommande de s’appuyer sur une série de quatre vidéos tutorielles très courtes, mais particulièrement bien illustrées. Elles découpent étape par étape le processus et s’arrêtent sur les points clés du montage. Concrètement, il est quasi impossible de se tromper et même sur l’étape la plus complexe, celle du montage de la roue, Zwift fournit un patron en carton pour bien mesurer l’écartement et ne pas opter pour le mauvais embout.
Une fois le vélo relié au Hub, il suffit de brancher le dispositif sur une prise de courant pour que la synchronisation démarre. Le reste, c’est du classique : téléchargement de l’application, création d’un compte et appairage avec la tablette ou le smartphone. Dans l’ensemble, l’installation se fait sans encombre et il ne faut qu’une quinzaine de minutes pour se retrouver sur les routes virtuelles de Watopia.
S’entraîner sur le Zwift Hub
Une fois le Hub installé, l’essentiel des actions passe par l’application. En effet, c’est dans les réglages de cette dernière qu’il est possible d’associer un capteur de fréquence cardiaque, ou encore de régler le niveau de « difficulté ».
Plus précisément, il s’agit de changer légèrement la sensation de l’effort sur les parties pentues du parcours. Par défaut, Zwift choisit le réglage moyen (50%). C’est-à-dire que si vous arrivez sur une pente à 10%, vous ressentirez l’effort correspondant à une pente de 5%.
Le Zwift Hub est capable de simuler des pentes avec une inclinaison de 16% au maximum. C’est la valeur choisie par d’autres home-trainers du marché, tels que le Kickr Core, par exemple, et c’est une inclinaison déjà corsée pour un entraînement. Certes, certains simulateurs permettent de dépasser les 20%, mais ce type de réglages extrêmes ne concerne qu’une infime minorité de cyclistes. Quant à la puissance de pédalage que le home-trainer de Zwift peut encaisser, elle est de 1 800 Watts au maximum. Là encore, il s’agit d’une valeur limite que seuls certains pros peuvent approcher. Le commun des mortels se contentera de valeurs plus terre à terre et tout à fait en rapport avec ce que Zwift peut simuler.
Au final, comme les autres produits concurrents, le Hub est un modèle de simplicité en matière de réglage puisqu’il n’en propose que très peu. Tout ou presque repose sur sa capacité à bien simuler les efforts sur la route.
Sensations de « conduite » en Zwift Hub
Les sensations sur le Zwift Hub sont assez proches de ce que nous avions pu ressentir sur le Wahoo KickR core, donc vraiment bonnes, aussi bien en matière d’accélération que de freinage. Le home-trainer de la plate-forme virtuelle nous a également paru très réactif sur les changements de cadence qu’il simule en deux secondes environ. De fait, l’utilisateur n’a jamais l’impression de pédaler « pour rien » ou en dehors de la zone de fréquence demandée par son entraînement.
La limite de ce genre de simulateurs est finalement la même, quel que soit le modèle. Lorsqu’on lève la tête au-delà de son écran, on est toujours entouré de quatre murs (parfois une fenêtre) et finalement, les parties avec beaucoup de dénivelé sont certes plus douloureuses pour les cuisses, mais le cerveau, lui, retient qu’il manque de l’inclinaison au vélo. Pour compenser ce deuxième point, certains équipementiers ont mis au point des simulateurs d’inclinaison, à priori relativement efficaces, mais qui viendront gonfler considérablement la facture.
Le dernier point concerne le bruit. Certains home-trainers ont tendance à produire un petit bruit de moteur. Ce n’est pas le cas du Hub qui est « transparent » en la matière et qui ne laisse percevoir que le bruit de la transmission de votre vélo.
Le Zwift Hub face à la concurrence
Indéniablement, l’avantage de Zwift sur ses concurrents se trouve dans son prix. Il est bien inférieur aux home-trainers concurrents que ce soit chez Elite (avec le Suito), chez Wahoo (KickR Core) ou encore chez Tacx (Flux S). D’ailleurs, ce n’est sans doute pas anodin si à l’heure où Zwift lançait son Hub, ses principaux concurrents baissaient leur prix. En effet, le Volt V2, de JetBlack, (qui est strictement le même matériel que le Hub de Zwift) est passé à 499 euros, contre 749 euros auparavant. Le Wahoo Kickr Core, a vu son prix chuter de 899 euros à 599 euros ces dernières semaines. Quant à Elite et Tacx, ils viennent également de revoir leur tarif à la baisse. Vendus entre 700 et 800 euros il y a encore quelques semaines, ils sont désormais à peine plus chers que le Hub. S’il ne révolutionne pas le marché des home-trainers en matière de conception, Zwift a au moins le mérite de les rendre plus accessibles.
Verdict du test
Le Zwift Hub n’est pas le plus performant des home-trainers, ni même un simulateur révolutionnaire comme certains pouvaient s’y attendre. Il est, tout simplement, le home-trainer au meilleur rapport qualité prix du moment. Sans faire mieux que les produits concurrents, il réussit surtout à ne jamais faire moins bien, que ce soit en matière de ressenti de pédalage, de traduction de la puissance ou encore de capacité à simuler l’inclinaison de la route. Mais il le fait en étant bien moins cher que ses concurrents directs et beaucoup plus simple à installer. En parvenant à lever les deux principaux freins à l’achat d’un home-trainer (le prix et la difficulté d’installation), Zwift réussit parfaitement son pari. Il démocratise l’accessoire qui permet d’accéder à sa plate-forme et compense ce qui l’empêchait de gagner de nouveaux utilisateurs. Pour le dire autrement, Zwift gagne sur tous les tableaux.