On a testé… « Neon White », course folle vers un paradis resplendissant

On a testé… « Neon White », course folle vers un paradis resplendissant


Le concept de Neon White a été inspiré par le « speedrun », discipline qui consiste à finir le plus vite possible un jeu vidéo. La première production du studio Angel Matrix, disponible depuis le 16 juin sur PC et Switch, nous propulse ainsi dans des parcours d’obstacles qu’il faut traverser le plus rapidement possible en éliminant au passage tous les adversaires de la zone.

Ce jeu, qui conjugue sprint et tir à la première personne, ne se contente pas d’offrir une impression de vitesse grisante : les folles cavalcades gagnent en profondeur grâce à un système de cartes que l’on récupère en chemin ou en éliminant des ennemis. Chaque carte récupérée ou à l’inverse défaussée donne droit à un pouvoir particulier. Ainsi, une carte jaune permet de tirer au pistolet, mais la défausser accorde un saut supplémentaire.

Pour passer au-dessus d’un mur, franchir un précipice ou atteindre le sommet d’une gigantesque tour, impossible donc de cumuler les armes : il faut aussi savoir s’en débarrasser. L’ajout progressif de cartes aux effets plus complexes (comme le fusil à pompe que l’on peut troquer contre une transformation en boule de feu, ou le bazooka contre un grappin) enrichit ainsi l’éventail de nos mouvements au fil de notre parcours.

Malgré la célérité des parties, l’intérêt de Neon White réside surtout dans ses casse-tête : quelle carte faut-il jouer à quel endroit précis pour avancer dans les niveaux de plus en plus retors ? Pour en venir à bout, il faut simplement essayer, mourir et recommencer. Son créateur, l’Américain Ben Esposito, propose ainsi de mieux comprendre la démarche des speedrunneurs : les meilleurs ne sont pas les plus adroits, mais les plus perspicaces.

Dans « Neon White », le paradis est pavé de mauvaises intentions.

Le paradis est un enfer

Le concept déjanté se double d’une histoire tout aussi bizarre. Le héros éponyme s’y révèle être un truand amnésique contraint de devenir un « Neon » après sa mort, c’est-à-dire un tueur à gage masqué, missionné par Dieu lui-même pour éliminer les démons infiltrés au paradis. Nous participons ainsi à une compétition mortelle durant laquelle s’affrontent les meilleurs « Neons », qui espèrent obtenir le droit d’échapper à l’enfer durant un an.

Le rapprochement burlesque entre d’anciens truands finalement attachants et des anges qui ont des manières de mafieux place directement la narration dans la veine comique. Les dialogues sont toutefois de qualité inégale : les blagues potaches tournent parfois à vide et la relecture de l’humour typique des séries d’animation japonaise par des Américains paraît souvent poussive. Que les impatients se rassurent : les phases narratives peuvent être passées en accéléré… L’hommage au speedrun est tenu jusqu’au bout.

La partie « roman visuel » n’est pas une ode à la finesse et à la subtilité.

Si le scénario du jeu n’est pas son point fort, les multiples références plairont aux nostalgiques des années 1990 et 2000, qu’il s’agisse d’anime (Cowboy Bebop, Trigun, Black Lagoon), de films (Matrix, Reservoir Dogs) ou de jeux vidéo (God Hand, Killer7, No More Heroes). A cela s’ajoute une bande-son du groupe Machine Girl, qui puise dans la frénésie des débuts de l’électroclash et les rêveries hallucinées du label britannique Warp. Même les décors rappellent les débuts de la 3D, avec leurs couleurs vives, leurs polygones saillants et leurs textures rudimentaires… quitte à nuire à la diversité des environnements.

Un cocktail démoniaque

Phases narratives, défis de rapidité, puzzles, plate-forme ou tir : les plaisirs sont aussi variés que concentrés au fil de la centaine de niveaux d’une à deux minutes chacun que comptent les dix chapitres. S’en dégage l’impression de savourer un cocktail au goût surprenant à la première gorgée et dont on se plairait à déceler les différents ingrédients au fil de la dégustation.

Une pirouette suivie d’un signe du doigt dans une cathédrale obscure... Voilà comment Neon White célèbre la fin de ses missions.

Pour nous motiver, un système de médaille nous pousse à refaire en boucle les circuits : le bronze revient aux lambins qui se contentent d’arriver sur la ligne d’arrivée en tuant tous les monstres, l’or demande de faire des sans-faute et de trouver des raccourcis tandis que les médailles d’« As » puis de vermeil récompensent les courses les plus acrobatiques. Des cadeaux disséminés donnent accès à des quêtes secondaires pour essayer des zones alternatives et en apprendre davantage sur les autres « Neons ».

Pas de répétition, durant la bonne dizaine d’heure que nous demande l’expérience : Neon White est un sprinteur qui réussit à ne pas s’essouffler sur la durée.

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • Se prendre pour Usain Bolt en chassant des démons.
  • La richesse des niveaux, qui incite à les refaire en boucle pour décrocher les meilleures médailles.
  • La direction artistique, qui nous donne envie de rallumer une PS2 et d’écouter Aphex Twin.

On a moins aimé :

  • Les personnages caricaturaux.
  • Quelques blagues qui finissent par tourner à vide.
  • Jouer à la manette sur Switch (nous recommandons plutôt la version PC).

C’est plutôt pour vous si…

  • Vous vous sentez plus lièvre que tortue.
  • Vous êtes moins ange que démon.
  • Vous préférez faire du hors-piste plutôt que de suivre les itinéraires balisés.

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • Vous ne supportez pas les blasphèmes.
  • Vous avez le « parkour » en horreur.
  • La résurgence de l’esthétique de la fin des années 1990 et du début des années 2000 vous rend malade.

L’avis de Pixels :

4 Néons/5 Démons



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