Orange mise tout sur le réseau et son coeur de métier

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En parallèle de la présentation de ses résultats financiers 2022, Orange a détaillé son plan stratégique pour les trois prochaines années. Cette vision à moyens termes passe par un recentrage de l’opérateur sur ses activités historiques, partout où il est présent.

Lorsque nous avions rencontré Fabienne Dulac en novembre dernier, la directrice d’Orange France avait dessiné à grands traits les efforts déjà réalisés et ceux à venir, esquissant par là-même les enjeux futurs sur lesquels son groupe allait se concentrer.
Aujourd’hui, 16 février, à l’occasion de la publication des résultats financiers du groupe, qui sont en légère croissance en France, et progressent également dans les autres marchés nationaux où est présent Orange, c’est un nouveau plan stratégique qui a été dévoilé par Christel Heydemann, directrice générale d’Orange.

Un plan à moyens termes, des réductions de coûts

Intitulé Lead the future, ce plan a pour ambition principale de recentrer le groupe de télécommunications sur « son cœur de métier », aussi bien en Europe, qu’en Afrique ou au Moyen-Orient.
Au départ prévu pour couvrir les sept prochaines années, jusqu’à 2030, ce programme pour « mener le futur » ne sera appliqué que jusqu’à 2025. D’ici là, Orange souhaite aussi poursuivre une politique très volontariste de réduction de coûts, ce ne sont en effet pas moins de 600 millions d’euros que l’opérateur envisage d’économiser d’ici à 2025 sur les presque 12 milliards de dépenses prévues. Une réduction de voilure qui fait suite aux 700 millions d’économies déjà planifiées entre 2019 et 2022.

Ces économies accompagnent une baisse des investissements qui ne devraient représenter que 15% du chiffre d’affaires total, contre 18% en 2022. Pour autant, cet investissement moindre intervient à un moment où le gros des efforts financiers pour le déploiement de la fibre et de la 5G a été réalisé. De même, Orange compte sur l’abandon de certaines de ses activités connexes pour l’aider dans ce sens.

Ainsi, l’opérateur s’est désengagé de la production de contenus audiovisuels et a cédé OCS et Orange Studio. Orange abandonne ses ambitions de convergence médiatique, que d’autres FAI, comme SFR, ont poussé bien plus loin, il faut le dire. Orange se recentre sur son métier originel, même si l’activité Orange Bank ne semble pas menacer pour l’instant, et sur la qualité de service. Un moyen évident de parvenir à augmenter l’ARPU (le revenu moyen par utilisateur) et l’ARPO (le revenu moyen par offre). Deux points sur lesquels Orange est très ambitieux. Après les investissements, l’heure est à la rentabilisation, autrement dit.

Un cœur, quatre piliers

Pour se renforcer sur son cœur d’activités, Orange a identifié quatre piliers principaux :

  • Valoriser le cœur de métier et renforcer la qualité de service, un credo déjà exposé par Fabienne Dulac en novembre dernier ;
  • Capitaliser sur les infrastructures dans tous les pays où Orange est présent ;
  • Monter en puissance sur le segment entreprise, où la question de la cybersécurité sera centrale. Pour cette partie, Orange envisage des rachats ciblés et a pour ambition de devenir un acteur qui compte dans ce domaine, notamment grâce à la conjonction des réseaux de nouvelle génération et du cloud.
  • Continuer la montée en puissance du groupe en Afrique, et Moyen-Orient.

Concentrons-nous surtout sur les deux premiers points. Le projet d’Orange repose évidemment sur la fibre. Une technologie qui est autant à la base du très haut débit filaire que du déploiement de la 4G et 5G. Orange assure être le leader du déploiement de la fibre optique en Europe, avec 46 millions de prises. C’est près du tiers des prises déployées, explique le FAI. Le groupe déploiera cinq millions de prises supplémentaires en Europe d’ici à la fin de son plan et prévoit d’en installer deux millions de plus en Afrique et au Moyen-Orient. De quoi renforcer sa position, puisque Orange déclare est l’opérateur d’un Africain sur dix.

Une position forte qui est évidemment plus importante encore en France, où 93% de la population est couverte par le réseau ultra-haut débit filaire du groupe.

Lors de la conférence d’annonce des résultats, Christel Heydemann, directrice générale d’Orange, a vanté la qualité des infrastructures du groupe en France, bien entendu, mais également dans d’autres pays où le groupe est présent, comme l’Espagne et la Belgique. Ces deux pays européens vont bénéficier de « projets de consolidation », afin que le groupe puisse renforcer sa « maîtrise des enjeux de connectivité, de sécurité et de résilience ».

Pour cela, Orange poursuivra la modernisation des réseaux fixe et mobile vers le très haut débit, ce qui passe par le décommissionnement du réseau cuivre en France, et de la 2G et 3G dans tous les pays d’Europe où il est présent. Le tout d’ici à 2030.

En plus du déploiement de plus de prises, Orange compte « valoriser ses infrastructures » grâce à la technologie, en se reposant sur deux éléments étroitement liés, l’utilisation de la data et les IA. Ce couple technologique permettra la mise en place « d’un nouveau modèle industriel de gestion des réseaux ». Cela se manifestera par une meilleure réactivité en cas de panne et le remise en route des réseaux en trois minutes au lieu de cinq heures en cas d’anomalies détectées.

 

Pour finir, Orange veut travailler à sa responsabilité sociétale (RSE). Cela passera par la réduction des émissions de CO2 de 45% d’ici à 2030, et le recyclage de 30% des mobiles récupérés dans le cadre des offres commerciales d’Orange. C’est un premier pas, prudent. Espérons que l’opérateur historique reverra ses chiffres à la hausse aux termes de son plan Lead the future.



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