Pourquoi Apple veut tant faire passer ses iPhone en eSIM ?

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C’est un geste habituel lorsqu’on change de téléphone portable : insérer la carte SIM de son opérateur et taper le code PIN avant de pouvoir accéder à son interface, qu’elle soit Android ou iOS et profiter des communications mobiles.

Au fil des ans, la carte SIM physique a vu ses dimensions se réduire, passant par la mini SIM puis la nano SIM, déjà dans un effort de réduction de l’encombrement mais qui nécessite toujours de l’insérer dans les téléphones portables.

Mais c’est une manipulation qui pourrait bientôt appartenir au passé. Différentes technologies préparent l’avenir, de l’eSIM (SIM embarquée) à l’iSIM (SIM intégrée dans le processeur mobile), étape ultime de la dématérialisation de ce composant.

Lors de sa conférence de presse du 7 septembre, Apple a annoncé aux Etats-Unis le lancement de versions de son iPhone 14 en eSIM pur. Si l’eSIM est proposée depuis 2018 avec certains modèles, il s’agit désormais de se passer complètement du chariot pour carte SIM.

Il n’est donc plus besoin d’insérer une nouvelle carte SIM, cette dernière étant enfermée dans la coque et programmable pour accepter les opérateurs supportant cette technologie.

Le passage au tout numérique

La carte SIM jouant le rôle d’identifiant unique sur le réseau mobile, elle relie l’abonné à son opérateur mobile en lui permettant d’accéder à son infrastructure et on peut être amené à la déplacer d’un téléphone à un autre ou bien à la remplacer lorsque l’on change d’opérateur.

Chaque SIM a un profil unique et il n’est pas possible d’utiliser la SIM d’un opérateur pour accéder au réseau d’un autre opérateur (hors accords de roaming). Ici, l’eSIM est l’équivalent d’une carte SIM qui ne quitterait jamais son téléphone portable.

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Chariot double SIM avec aussi un emplacement pour la carte mémoire

L’argument majeur en faveur de cette évolution est que tout peut se faire de façon numérique. La carte SIM est déjà présente dans l’appareil mobile et il n’est pas nécessaire d’attendre plusieurs jours de la recevoir par la Poste.

La configuration de la carte SIM peut aussi se faire automatiquement par l’opérateur qui y greffe ses données et changer d’offre ou d’opérateur peut être aussi simple que de cliquer sur une nouvelle formule d’abonnement, un opérateur chassant l’autre sur l’eSIM.

Une question de sécurité

Le passage à l’eSIM est également motivé par des questions de sécurité. En ne pouvant plus accéder à la SIM physique, il n’est plus possible de la transférer discrètement dans un autre téléphone et d’accéder à certaines informations, à moins de voler le téléphone mobile lui-même.

Plus largement, la transition vers l’eSIM doit permettre de gagner de l’espace interne en éliminant le chariot de la carte SIM (que, dès les débuts de l’iPhone, Steve Jobs voulait éliminer), ce qui n’est pas négligeable dans le volume très limité d’un smartphone et permettra d’ajouter de nouvelles fonctionnalités ou d’intégrer une batterie de plus grande capacité.

Pas que des avantages

Tout n’est pas rose dans le passage à l’eSIM. Les opérateurs supportant ce type d’accès à leur réseau ne sont pas encore très nombreux et certains marchés demanderont du temps avant de s’y mettre.

Lors des voyages à l’étranger, il est fréquent d’acheter une nouvelle carte SIM provenant d’un opérateur du pays visité et de profiter de tarifs de communications locales, ce qui sera plus compliqué à réaliser en eSIM. Les opérateurs pourraient être tentés de forcer leurs abonnés à se tourner vers leurs propres options d’itinérance, pas forcément attractives.

Globalement, certains y voient une perte de liberté dès lors que smartphone et SIM sont inextricablement liés, avec le risque d’un enfermement dans les logiques commerciales des forfaits des opérateurs et des alliances avec les fabricants de smartphones.



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