que vaut ce vélo électrique à moins de 1000 euros ?

NCM C5 de Léon Cycle


Connu pour ses tarifs particulièrement agressifs, Léon Cycle est un constructeur allemand membre du groupe Leisger. Le NCM C5 est son VAE le plus accessible. Vendu officiellement à 1099 euros, il est le plus souvent bradé à moins de 900 euros, ce qui en fait un vélo électrique particulièrement intriguant. Assez en tout cas pour avoir été l’un des modèles de vélos électriques les plus vendus sur amazon.de l’an dernier. Vendu en France depuis quelques mois, il ambitionne d’être l’un des meilleurs vélos électriques d’entrée de gamme, sans lésiner sur le style. Ces deux raisons à elles-seules méritaient qu’on l’essaie.

Hannah Charitsis – 01net.com – Le NCM C5 en action.

Résolument typé route

Le NCM C5 a bien du mal à cacher son inspiration. Si la taille de sa batterie ne nécessitait pas un tube aussi large, il pourrait presque passer pour un vélo de route. Son cadre diamant, son cintre typique, mais surtout la finesse de ses pneus (des CST Recourse) le rapprochent irrémédiablement des stars de la route. La bonne idée de Léon Cycle, c’est de l’avoir doté de quelques signes distinctifs, comme ce cintre de route inversé, une jolie selle Royal cloutée et un look d’ensemble plutôt travaillé, à l’opposé de nombreux VAE dans cette gamme de prix. Cerise sur le gâteau pour un vélo électrique à moins de 1 000 euros : sa batterie est complètement intégrée au tube diagonal, ce qu’il se presse de faire savoir en adoptant un style bi-ton. Certes, le fabricant aurait pu faire quelques efforts en matière de passages de câbles, mais il est difficile de lui en tenir rigueur.
Ce premier constat, visuel, à tout d’une approche Tinder réussie. La suite permettra-t-elle au C5 de convertir l’essai ?

Des choix radicaux… et discutables

La suite, justement, c’est une analyse en détail de ses composants. Moteur à moyeu arrière, plutôt logique compte tenu du prix, phare avant puissant, béquille centrale… la découverte de l’autre se passe plutôt bien jusqu’à un premier hic, l’absence de gardes-boues. Chez 01net.com, on peut bien fermer les yeux sur quelques travers, mais on ne transige pas avec l’hygiène.
Mais là où le C5 perd tout crédit, c’est en matière de sécurité. Léon Cycle fait l’impasse sur les freins à disques pour le doter de freins à câbles aux patins peu performants surtout sur route humide. Selon nous, ce constat pourrait être rédhibitoire pour quelqu’un qui utiliserait le C5 dans le cadre d’un « vélotaf ».

En revanche, on apprécie grandement le choix du single-speed et de la chaine. En effet, le C5 ne dispose que d’une vitesse, mais d’un braquet assez long, ce qui permet tout de même d’atteindre une bonne pointe de vitesse. Le VAE de Léon Cycle se permet cette petite coquetterie, mais il ne le fait pas au hasard. Il s’autorise cette impertinence parce qu’il dispose d’un capteur de couple particulièrement rare à ce niveau de prix. Nous y reviendrons.

Hannah Charitsis – 01net.com

Si certains choix peuvent être liés à l’inspiration routière du C5 ou à une volonté de réduire son poids, d’autres, et en premier lieu celui du système de freinage, sont plus que discutables.

Moteur : de l’entrée de gamme qui s’assume

À moins de 1000 euros, il aurait été illusoire de s’attendre à de grandes prouesses en termes de motorisation. Le C5 en donne pour son argent. Il n’y a pas erreur sur la marchandise, encore moins tromperie, il faut simplement en être averti et ne pas s’attendre à des miracles. Il s’agit d’un modèle Das-Kit X2 fabriqué par la maison mère Leisger délivrant 50 Nm de couple.
Concrètement, que faut-il en attendre ? D’abord et avant tout une assistance électrique pour le moins caricaturale. Il suffit de poser son pied sur une pédale pour que le moteur s’emballe et que le vélo démarre. Ce comportement ne va pas sans certains avantages et conviendra aux partisans du moindre effort, mais il est tout de même à l’opposé de ce que les motoristes sérieux recherchent en VAE, une assistance progressive et naturelle. Or, dans le cadre du C5 ce coup de pédale pourrait presque être remplacé par une gâchette sur le guidon.
Cette réaction du moteur se vérifie d’autant plus que l’on augmente le niveau d’assistance. Même sur le premier des trois niveaux, le démarrage reste sec. Le troisième niveau, le plus élevé, est évidemment celui qui pousse ce comportement à son paroxysme. Quant au niveau intermédiaire… il porte bien son nom, mais a le mérite d’être sans doute le plus agréable à utiliser. Ce fonctionnement « on/off » est compréhensible compte tenu du prix, mais il n’en demeure pas moins frustrant, d’autant plus qu’il ne colle pas avec les autres choix effectués par Léon Cycle pour son vélo. Plutôt léger et typé route, il ne nécessitait pas autant d’assistance pour être emmené sur les premiers tours de roue. Enfin, on pourra également regretter le réglage de cette assistance qui n’agit pas tant sur le couple que sur la vitesse. Dans les faits, le niveau 1 limite l’assistance à 15 km/h, le suivant pousse jusqu’à 20 km/h et seul le troisième remplit l’office classique des VAE, pour atteindre les 25 km/h.
Ce moteur Das-Kit X2 fonctionne de paire avec un afficheur au look très basique et dépourvu d’écran. Celui-ci se contente de deux boutons et de deux indicateurs lumineux. La première commande sert à l’allumage du C5 et à celui de ses feux, la seconde permet de choisir son niveau d’assistance. Quant aux petites LED, elles indiquent le niveau de batterie restante ainsi que le mode d’assistance choisi.

Le C5 sur la route, ça donne quoi ?

Au démarrage, le NCM C5 est souvent vrombissant, mais que se passe-t-il une fois données les premiers (vrais) coups de pédale ? La bonne nouvelle, c’est que du fait de sa relative légèreté et de ses fines roues, le VAE de Léon Cycle arrive très rapidement à 25 km/h et qu’il est très facile d’aller au-delà si on le souhaite, ce qui n’est pas toujours le cas sur de nombreux vélos électriques. L’autre constat assez immédiat, c’est la compacité de l’ensemble, du fait notamment de ce cintre très réduit de 48 cm, ce qui autorise le C5 à se faufiler très facilement entre les voitures ou à doubler les autres cyclistes sur les pistes cyclables tout en laissant un écart conséquent entre eux et vous.

Hannah Charitsis – 01net.com

La position des mains sur les « cornes de taureau » ne change pas grand-chose au confort minimal qu’offre le vélo. Celui-ci est typé route, y compris dans sa géométrie. Le cycliste est placé dans une position assez allongée qui facilite l’attaque, mais n’épargne pas les lombaires, surtout lorsque la route présente quelques défauts. Le C5 ne fait pas beaucoup en matière de confort et le mieux que vous pourrez espérer c’est un léger répit moyennant un léger dégonflage des pneus et une baisse certaine de la vitesse. Le VAE de Léon Cycles n’est pas non plus particulièrement dynamique à conduire, mais s’avère malgré tout agréable pour des balades et des trajets inférieurs à 10 km.

Nous étions également impatients de voir ce qu’un capteur de couple sur un VAE aussi abordable pouvait apporter. Pour rappel, la promesse de ce dispositif est plutôt alléchante : celui-ci analyse l’intensité du coup de pédale de l’utilisateur pour adapter l’assistance en conséquence. Sur le papier, c’est vraiment intéressant et certains constructeurs de vélos connectés, comme Cowboy, en ont fait leur spécialité. Dans le cas du NCM C5, le bilan est logiquement mitigé. L’action du capteur de couple n’est pas toujours perceptible et la pertinence de ses interventions est inégale. Surtout, celui-ci rencontre énormément de difficultés lorsqu’on roule à une vitesse voisine des 25 km/h. À cette vitesse, nous avons constaté de nombreux à coups, voir des chutes de tension soudaines. Concrètement, entre 24 et 26 km/h, le vélo ne sait plus réellement sur quel pied danser, et oblige le cycliste soit à pédaler de plus belle, soit à réduire légèrement sa vitesse.
Enfin, et c’est un problème que le moteur de Léon Cycle partage avec de nombreuses motorisations d’entrée de gamme, le mode roue libre garde une résistance importante. Là encore, c’est un défaut tout à fait acceptable.

Autonomie : la bonne surprise

Là où le NCM C5 excelle, en revanche, c’est en matière d’autonomie. Pourtant pourvu d’une batterie assez moyenne de 432 Wh, il permet d’emmener son propriétaire sur des dizaines de kilomètres. Le constructeur annonce une autonomie de 100 km en mode éco. Pour notre part, nous avons pu observer des chiffres tout aussi intéressants (environ 75 km) en oscillant entre le mode intermédiaire (majoritairement) et le mode turbo. Concrètement, il s’agit d’une très bonne performance, bien au-delà de ce que suggère le prix du C5. L’autonomie est donc l’un de ses principaux atouts.
Si l’on voulait être tout à fait complet, il nous faudrait ternir ce joli tableau d’un bémol : la recharge. D’une part, nécessite que la batterie soit retirée du cadre. Il est impossible de charger le vélo directement sur une prise de courant, le port de recharge n’étant pas accessible. Là encore un défaut acceptable compte tenu du prix. Enfin, la recharge complète du bloc de 432 Wh vous demandera tout de même un peu de patience puisqu’il faut pas moins de six heures pour faire le plein.

Le NCM C5 face à la concurrence

Le VAE d’entrée de gamme de Léon Cycle met la barre assez haut pour un modèle vendu à moins de 1000 euros. L’incontournable Elops 120E de Décathlon aurait bien eu son mot à dire, mais avec sa batterie sur le porte-bagages et son autonomie limitée, il ne fait pas le poids.

Hannah Charitsis – 01net.com

Parmi les constructeurs sérieux, seul Intersport avec son Nakamura E-Crossover S, semble à même de contester le NCM C5. Mieux équipé (freins à disques et gardes-boues), il offre une puissance similaire, mais n’est pas pourvu d’un capteur de couple. Moins original, ou plus quelconque, selon le point de vue, que le VAE de Léon Cycle il reste selon nous la référence du segment.



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