Rachat d’Activision Blizzard par Microsoft : pourquoi Bruxelles a approuvé

Rachat d’Activision Blizzard par Microsoft : pourquoi Bruxelles a approuvé


C’est une victoire importante que vient de remporter Microsoft dans son projet de mettre la main sur Activision-Blizzard. La Commission européenne a donné son aval, lundi 15 mai, pour que le géant de Redmond (Etats-Unis), qui commercialise les consoles XBox, puisse acquérir l’éditeur de titres à succès tels que Call of Duty, World of Warcraft ou CandyCrush. Si elle devait arriver à terme, l’opération constituerait la plus grosse fusion-acquisition jamais réalisée dans le secteur vidéoludique, pour un montant d’environ 70 milliards d’euros.

La décision de Bruxelles est d’autant plus la bienvenue pour Microsoft que l’Autorité de la compétition et des marchés britannique (CMA) avait mis son veto à cet accord, le 26 avril. Celle-ci a d’ailleurs immédiatement réagi, lundi : « Même si nous reconnaissons que la Commission européenne est habilitée à émettre un avis contraire [au nôtre], la CMA s’en tient à sa position. »

Bruxelles s’est laissé convaincre par les gages de bonne volonté fournis par la firme américaine. Pour parvenir à persuader les autorités que son projet n’avait pas de vision monopolistique, Microsoft a proposé à ses concurrents de leur garantir l’accès aux titres d’Activision pendant dix ans, avec un niveau de qualité égal, y compris dans le champ du cloud gaming (une technologie qui permet de jouer en ligne depuis un téléphone, une console, un PC, une tablette ou une télévision).

« Technologie dynamique »

Une activité dont certains analystes pensent qu’il va constituer l’avenir du secteur, même s’il est aujourd’hui seulement embryonnaire. Parmi les grands acteurs qui se sont dits favorables à un tel arrangement, on compte Nintendo, mais aussi Nvidia qui ne dispose que d’un service de jeu en ligne (GeForce NOW). A l’inverse, Sony, le producteur des PlayStation, deuxième acteur mondial du secteur derrière Tencent, n’a eu de cesse de s’opposer à l’opération.

L’analyse de la Commission est radicalement différente de celle de Londres. Les deux conviennent que Microsoft n’aurait aucun intérêt à réserver les jeux d’Activision Blizzard à ses seules consoles, beaucoup moins nombreuses que celles de Sony. Mais à l’inverse de la CMA, l’autorité européenne considère que les garanties apportées par la compagnie américaine « représentent une nette amélioration par rapport à la situation actuelle en ce qui concerne les jeux en nuage ».

Au contraire, cet accord « stimulera le développement de cette technologie dynamique », estime-t-elle. « Les engagements [de Microsoft] remédient pleinement aux problèmes de concurrence soulevés par la Commission », souligne même celle-ci dans son communiqué, après avoir mené une analyse économique du marché et procédé à des auditions auprès des acteurs du marché.

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