Sabotage à Marseille : beaucoup de bruit pour pas grand chose

Sabotage à Marseille : beaucoup de bruit pour pas grand chose


En fin de semaine dernière, Zscaler indiquait, à la suite de Free et SFR plus tôt dans la semaine que dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 octobre, vers trois heures du matin, un segment de la fibre backbone qui véhicule l’Internet occidental depuis le nord de l’Europe jusqu’à Marseille, avait été sectionné à proximité d’Aix-en-Provence.

De quoi ralentir le trafic Internet et télécom quelques heures. Avant un retour à la normale.

« La force de résilience de l’Internet et des télécoms »

Cet incident montre donc surtout pour Fabrice Coquio, le Directeur général d’Interxion France, qui opère trois datacenter dans la cité phocéenne, « la force de résilience de l’Internet et des télécoms ».

Contrairement à ce qui a été repris dans divers articles de presse, un seul sabotage a été constaté sur un seul site. La coupure a eu lieu dans une chambre de tirage, à proximité d’Aix en Provence. Elle a été provoquée par une section à le scie sauteuse. « C’est un sabotage avéré, ce n’est pas un arrachage fortuit » indique le PDG.

Deux points intriguent cependant l’expert.

Ce n’est pas n’importe quelle chambre de tirage qui a été choisie

D’une part, ce n’est pas n’importe quelle chambre de tirage qui a été choisie par le ou les malfaiteurs pour opérer. « On trouve des centaines de milliers de chambre de tirage en France, indique t-il, en gros une tous les 500 mètres. Et aucune d’entre elle n’est véritablement sécurisée. « Que ce soit protégé ou pas si vous voulez l’ouvrir vous le faites », dit-il aussi.

Mais « certaines chambres de tirage sont bien plus importantes que d’autres » indique t-il. « Et la chambre qui a été attaquée, de façon voulue ou pas, contenait des réseaux backbones nationaux ». Soit des « tuyaux telecom » dans lesquels transitent des liaisons internationales. C’est ce qui explique que la coupure a eu une incidence sur trois lignes majeures du réseau internet européen : Marseille-Lyon, Marseille-Milan et Marseille-Barcelone.

D’où une panne rapide de grande ampleur constatée par des clients grands comptes, des opérateurs telco et des CDN.

Montée en puissance du phénomène

« Vous coupez le segment, la liaison ne passe plus » dit à ce propos Fabrice Coquio. « Mais la force du réseau télécom et Internet, c’est sa capacité à redonder. Les CDN et les opérateurs télécom, de façon automatique ou manuelle, ont très rapidement réorganisé leurs flux. L’incident était résolu en deux à trois heures ».

Mais surtout, ce qui inquiète le PDG d’Interxion France, c’est la montée en puissance du phénomène. « En avril 2022, une acte de malveillance très similaire a eu lieu à Paris, et comme ce sont des segments qui sont touchés, l’impact à Marseille a été important ».

Côté conseil, il recommande à chaque utilisateur professionnel de se pencher sérieusement sur les contrats. Car « le diable se cache dans les détails » souligne t-il. « J’ai un grand client qui a été impacté par la panne alors qu’il avait deux prestataires qui assuraient sa redondance. Manque de chance, ces deux prestataires utilisaient la même connexion qui a été coupée ».





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