« Sam Altman, l’entrepreneur qui ravive le messianisme technologique »

« Sam Altman, l’entrepreneur qui ravive le messianisme technologique »


En un moment de doom and gloom (« catastrophisme ») dans la tech, le message humaniste de Sam Altman ne pouvait pas mieux tomber. Sam Altman est le cofondateur d’OpenAI, créateur de ChatGPT, la révélation des six derniers mois, le robot conversationnel à base d’intelligence artificielle (IA) qui répond à toutes vos questions, voire vos moindres désirs : rédiger vos e-mails, vos dissertations, heureusement pas encore vos chroniques.

A 38 ans tout juste, Sam Altman est l’homme du moment. Le génial entrepreneur qui ravive le messianisme technologique, un message étouffé par les dérives mercantiles de l’économie de l’attention. A l’entendre, les perspectives sont glorieuses, l’avenir sera radieux. Sauf si c’est l’inverse, évidemment.

Le Monde avait rencontré Sam Altman au printemps 2017, alors qu’il venait de publier un « serment de la tech » prenant le contre-pied des premières mesures de Donald Trump à la Maison Blanche. « La tech doit être une force politique », plaidait-il. Le jeune investisseur présidait alors l’incubateur Y Combinator. Devant des étudiants de Stanford, il avait avoué qu’il lui arrivait de se demander, en se levant le matin, combien d’emplois il allait « détruire dans la journée ». Cela valait bien une interview, il en était convenu.

Lire l’entretien de 2017 : Article réservé à nos abonnés « La tech doit être une force politique »

Sam Altman tranchait sur ses pairs par sa réflexion sur le bouleversement social qu’allaient entraîner les technologies. Il avait décidé de consacrer 10 millions de dollars (9,25 millions d’euros) à une expérience de revenu universel garanti à Oakland. Il venait aussi de cofonder OpenAI, avec pour objectif de « démocratiser l’IA ». Il parlait déjà du danger de voir les robots exploités à des fins maléfiques. Lui disait se placer dans l’équipe des hommes, « team human », comme si l’on pouvait en douter.

Le 16 mai, le patron d’OpenAI a témoigné devant le Congrès, à Washington. Inchangé. La même allure juvénile, prévenante, sans l’arrogance de certains de ses pairs. Sam Altman, c’est ce type « normal » qui, tout à coup, vous rappelle qu’il vit dans un ordre de grandeur différent. Pour expliquer l’importance de la période actuelle dans l’histoire, il se réfère à l’époque où l’humanité essayait de creuser le sol sans avoir encore inventé les outils…

Mises en garde

Aîné de trois garçons, Samuel Altman a grandi à Saint-Louis (Missouri), au cœur du Midwest, où sa mère est toujours dermatologue. Tout petit, il aimait les robots, les voitures et les livres d’aventures (ce à quoi il attribue son goût pour les gadgets survivalistes). Il a reçu son premier ordinateur (un Macintosh) à l’âge de 8 ans. Dans la cour de récréation, cela ne le rendait « pas particulièrement populaire », racontait-il en 2017, lors d’un forum du Commonwealth Club de San Francisco.

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