sur Instagram, un collectif tente de faire verdir les influenceurs

sur Instagram, un collectif tente de faire verdir les influenceurs


« Que se passerait-il si Léna Situations ou Squeezie devenaient écolos ? » Si ces deux instagrammeurs, cumulant à eux deux 11 millions d’abonnés, promouvaient les voyages en train plutôt que des allers-retours à New York en avion, les joies de la sobriété heureuse plutôt que les marques de la fast fashion ? C’est la question que pose le collectif Paye ton influence dans une tribune publiée le 9 juin sur le site Vert.

Créé en décembre, son compte Instagram appelle le monde de l’influence à changer ses « pratiques climaticides ». Concours pour gagner un voyage de trois nuits à Tahiti, un autre pour remporter des bons de 1 000 euros de chaussures ou encore un week-end au Festival Coachella sponsorisé par Heineken… Sous chacun de ces posts, Paye ton influence commente les conséquences de ces pratiques. En mai, le collectif demandait dans une story à la marque de lingerie Etam s’il était « encore normal en 2022 de commander un jet privé pour faire se déplacer vos influenceurs ? »

Derrière cette initiative, Amélie Deloche, 27 ans, et Carla Monzali, 24 ans. Les deux jeunes femmes se sont rencontrées dans le cadre du Manifeste étudiant pour un réveil écologique, lancé en 2018. Signé par plus de 30 000 étudiants, ce texte, qui appelait à la transition écologique de l’enseignement supérieur, fait naître un collectif. Amélie et Carla, alors étudiantes en école de commerce, s’y engagent en tant que bénévoles.

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« Très vite, on s’est rendu compte qu’on ne se parlait qu’entre gens déjà convaincus. En tant que consommatrices de réseaux sociaux, abonnées aux gros influenceurs, on s’est dit qu’il fallait aussi leur demander de changer ce modèle qui promeut un consumérisme incompatible avec l’urgence ­climatique », détaille Amélie Deloche.

Des actions encore peu visibles

Alors qu’un Français passe en moyenne deux heures et vingt minutes par jour sur les médias sociaux, que 70 % de la population affirme vouloir recevoir des informations sur un produit par l’intermédiaire d’influenceurs et non de la publicité (étude We Are Social et Hootsuite), le pouvoir de prescription des vedettes d’Instagram dépasse celui des médias traditionnels. Dans ce contexte, « si Léna Situations arrêtait de prendre l’avion, cela aurait certainement plus d’impact qu’un message du gouvernement », ­imagine Amélie Deloche.

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On n’en est pas tout à fait là. Alors que Paye ton influence espérait obtenir le même succès que le compte Balancetonagency, qui dénonce les pratiques de harcèlement dans le milieu de la publicité, ses actions sont encore peu visibles. Ses interpellations sont noyées par l’océan de commentaires et d’émojis cœur que reçoivent les influenceurs. « Parfois, on nous bloque, et, le plus souvent, on passe pour des rabat-joie », regrette Amélie Deloche.

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