SVOD : la fin de l’abondance

SVOD : la fin de l’abondance


A mesure de l’intensification de la concurrence et de la saturation du marché domestique américain, indépendamment des difficultés économiques actuelles, les grandes plateformes sont en train de procéder à un grand nettoyage de rentrée avec leurs programmes.

Comme le rappelle The Wrap, après avoir promis des films et des séries quasiment à l’infini, Netflix, Paramount+, Disney+ ou HBO Max changent de stratégie : « les nouveaux mots à la mode dans le domaine du streaming sont curation et découvrabilité. Cela signifie qu’il faut donner la priorité à un contenu de meilleure qualité, réduire l’encombrement pour faciliter la recherche de ce que vous voulez regarder et ne pas inonder votre service de tout ce qui existe dans l’espoir que le bon public le trouve et reste sur place. »
La découvrabilité a longtemps été ignorée par les streamers. Pourtant le sujet avait fait l’objet d’une conférence en 2015 à Montréal « En route vers le Sommet de la découvrabilité : le contenu à l’ère de l’abondance.» Mais à l’époque, les leaders du marché misaient sur la profusion plus que sur la qualité des programmes. 8 ans plus tard, quelques grosses dizaines de milliards de dollars engloutis dans des programmes plus ou moins réussis, les plateformes commencent à tailler dans leur offre. 

Le site mentionne le patron de Discovery, David Zaslav, qui a déclaré lors de la conférence téléphonique sur les résultats de la société en août : « Il ne s’agit pas de savoir combien, mais de savoir si le contenu est bon. Posséder le contenu qui résonne vraiment avec les gens est beaucoup plus important que d’avoir simplement beaucoup de contenu. En d’autres termes, à une époque où la quasi-totalité du contenu jamais créé est accessible aux consommateurs par le biais d’un grand nombre de services gratuits et payants, la durée, la qualité et les marques n’ont jamais été aussi importantes. Et c’est ce que nous faisons le mieux. Quand il s’agit de savoir qui a le meilleur contenu, personne n’est mieux armé que nous. » Pas faux, mais cela impose de changer la manière de travailler des plus grosses plateformes : il suffit de voir le line-up de films de Netflix pour comprendre que le leader mondial de la SVOD est encore sur une approche volumétrique.

Pour l’instant, les purges restent limitées mais elles devraient s’accélérer dans les prochains mois : HBO Max a récemment supprimé 36 titres, 200 épisodes de « Sesame Street » et au moins six films originaux différents ; Netflix a procédé à des coupes similaires pour des films d’animation tout en assurant que son niveau d’investissement se stabiliserait autour de 17 milliards de dollars par an et Amazon Prime Video a récemment remanié son interface utilisateur pour faciliter la découverte des contenus recherchés et renforcer ses propres programmes originaux. Par ailleurs, avec l’introduction de la publicité dans les programmes, on risque de voir de nombreux programmes disparaître des services dans la mesure où les contrats ne l’auraient pas prévu. Et puis, arrivera le moment où la mesure des performances des programmes sera unifiée et pas simplement gérée via des communiqués de presse triomphants ou par des cabinets d’études qui n’ont pas accès aux vraies statistiques, et ce jour-là, les arbitrages seront encore plus drastiques entre les bons programmes qui font de l’audience et qui rapportent de l’argent avec la publicité et ceux qui plombent les comptes.





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