transition réussie pour la blockchain Ethereum

transition réussie pour la blockchain Ethereum


« Et nous avons finalisé ! » Vitalik Buterin ne cachait pas sa satisfaction, jeudi 15 septembre. Le cofondateur de la « chaîne de blocs » (blockchain) Ethereum s’est félicité, sur le réseau social Twitter, d’une mutation technique particulièrement importante que vient d’opérer sa plate-forme, censée la rendre plus efficiente et moins gourmande en énergie.  « Tous ceux qui ont contribué à réussir the Merge [“la Fusion”] peuvent se sentir très fiers aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Surnommé « la Fusion » (« The Merge »), ce changement technique majeur consiste à modifier le mode de validation des opérations sur la blockchain Ethereum, un immense registre informatique infalsifiable qui sert de socle à des milliards de dollars d’opérations. La communauté derrière cette blockchain, menée par Vitalik Buterin, a en effet décidé d’effectuer une mue vers un système considéré comme moins consommateur d’énergie : d’un protocole fondé sur une « preuve de travail » (proof-of-work), Ethereum a basculé à un autre protocole s’appuyant, lui, sur une « preuve d’enjeu » (proof-of-stake).

Lire nos explications : en quoi consiste la transition d’Ethereum de « proof-of-work » à « proof-of-stake »

« Personne n’a déclenché d’alerte »

L’enjeu est important pour le secteur. Certes, l’ether, la cryptomonnaie adossée à Ethereum, ne représente qu’environ 20 % de la valeur totale des monnaies virtuelles existantes, soit deux fois moins que le bitcoin (40 %), la cryptomonnaie la plus utilisée dans le monde. Mais Ethereum possède un champ d’applications beaucoup plus vaste que son concurrent, car elle sert de support à de multiples usages, comme la production de NFT (non-fungible token, des certificats numériques), de jeux et d’applications. Effectuer une telle transition technique alors que de nombreux services reposent sur cette blockchain était donc risqué : l’opération a souvent été comparée au fait de remplacer le moteur d’un avion en plein vol.

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Les unes après les autres, les grandes plates-formes mondiales d’échange de cryptomonnaies – Binance, Coinbase, Bitfinex, Bitpanda… –, qui avaient suspendu les échanges reposant sur Ethereum pendant la transition, ont annoncé qu’elles reprenaient leurs opérations, signe de leur confiance. Le cours de l’ether était, par ailleurs, stable à la mi-journée, en légère baisse autour de 1 595 euros pour 1 ether.

« A priori, tout s’est bien passé, personne n’a déclenché d’alerte » dans le petit monde des cryptomonnaies, qui communique en temps réel sur les réseaux sociaux, a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Manuel Valente, de la plate-forme française Coinhouse. « Les applications de finance décentralisée », qui permettent d’emprunter et de prêter des cryptomonnaies et qui sont le fer de lance d’Ethereum, « fonctionnent correctement », a-t-il ajouté.

Quel avenir pour les « mineurs » ?

L’un des points à surveiller toutefois dans les prochaines semaines est l’attitude des anciens « mineurs » d’Ethereum, dont la tâche consistait jusqu’à présent à valider les transactions en résolvant des calculs très complexes, ce qui nécessitait des ordinateurs puissants. Avec le protocole de preuve d’enjeu, valider les transactions ne nécessite plus l’exécution de calculs (appelée « le travail ») mais plutôt de prouver que l’on possède une part de la cryptomonnaie en question (« l’enjeu »). Toutes ces coûteuses machines dans lesquelles les mineurs ont investi au fil des ans sont donc désormais inutiles.

Une petite minorité d’entre eux, opposés à la mue d’Ethereum, a donc décidé de continuer à travailler selon l’ancienne manière. Deux systèmes de validation différents opèrent donc désormais en parallèle, ce qui entraîne un fork, un embranchement, comme on l’appelle dans le jargon du monde des cryptoactifs : le grand registre compilant toutes les transactions de la blockchain Ethereum se dédouble.

Ce type de schisme s’est déjà produit dans le monde des cryptomonnaies. S’il se poursuit, un tel dédoublement ne remettrait pas en question la crédibilité globale du nouvel Ethereum, mais pourrait tout de même entraîner un certain nombre de problèmes techniques, semer la confusion chez les détenteurs d’ether et générer des risques d’attaques ou de détournements de fonds.

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Le Monde avec AFP





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