Depuis son bureau dans la société Twitter, il communiquait au pouvoir saoudien les coordonnées personnelles des auteurs de messages hostiles à la monarchie. Ahmad Abouammo a été condamné le 14 décembre à trois ans et demi de prison par un juge fédéral du tribunal de San Francisco.
Durant le procès, le jury a pu consulter les preuves d’un virement de 300 000 dollars effectué par un proche du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, en échange de ces informations. Plusieurs ONG accusent régulièrement le régime saoudien d’espionner, d’enlever et de torturer des dissidents.
Egyptien résidant aux Etats-Unis, Ahmad Abouammo n’a pas fui le territoire américain avant son arrestation en 2019, à la différence de son coaccusé, Ali Alzabarah, un autre employé de Twitter, Saoudien de naissance. Dans l’entreprise américaine, Ahmad Abouammo a occupé le poste de gestionnaire des partenariats média pour le Moyen-Orient et le Maghreb de 2013 à 2015.
Aux Etats-Unis, ce procès a reçu un regain d’attention médiatique au mois d’août, quand l’ancien chef de la sécurité de Twitter Peiter Zadko, invité à témoigner par le Congrès américain, a épinglé les règles de confidentialité interne jugées trop lâches du réseau social, en citant pour exemple le cas Abouammo. Celles-ci représentaient selon lui une menace pour la sécurité du pays. Avant d’être licencié par Twitter en avril 2021, M. Zadko avait notamment sonné l’alarme en interne sur l’absence de sécurisation de nombreux serveurs, et l’embauche d’un agent des services de renseignement indiens.
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