un produit qui fait les frais de ses bugs catastrophiques

un produit qui fait les frais de ses bugs catastrophiques


Très déçus par le premier Surface Duo il y a quelques mois, nous attendions énormément son successeur. Bourré de bugs, pas pratique au quotidien et équipé de composants obsolètes, le premier téléphone à deux écrans de Microsoft ne correspondait pas du tout aux promesses de la marque et décevait à tous les niveaux. Jamais nous n’avions listé autant de problèmes sur un seul appareil, à tel point que notre test avait presque des airs parodiques (on vous invite vraiment à le lire pour comprendre le contexte). Tout ceci nous avait d’autant plus désolés que le concept du Surface Duo, à savoir deux écrans reliés par une charnière pour pouvoir faire deux choses à la fois, nous semble loin d’être bête. C’est juste sa réalisation qui était complètement ratée.

Pile à temps pour les fêtes de fin d’année, Microsoft revient avec le Surface Duo 2, la seconde itération de son appareil à deux écrans, toujours sous Android. Désormais décliné en noir ou en blanc, l’appareil s’améliore radicalement au niveau des caractéristiques techniques… mais ne bouge pas d’un millimètre sur le format, le concept ou le logiciel. Le prix reste aussi très élevé, Microsoft commercialise son Surface Duo 2 au prix fort de 1599 euros (128 Go) ou 1699 euros (256 Go). Après une semaine de tests, notre verdict est formel : le Surface Duo 2 n’est ni un bon smartphone ni une bonne tablette. 

Des améliorations purement matérielles

Avant de parler de ce qui ne va pas, commençons par mentionner les quelques améliorations de ce Surface Duo 2. Si le smartphone conserve exactement le même design que son prédécesseur, on remarque tout de même l’apparition d’un triple module caméra à son dos avec ultra grand-angle, grand-angle et téléobjectif. Le précédent Surface Duo ne disposait que d’une seule caméra pour les selfies, il s’agit donc d’une amélioration notable. La qualité n’est pas excellente (voir la fin de ce test), mais, au moins, le Surface Duo 2 peut prendre de vraies photos. On déplore cependant son intégration au sein du design de l’appareil. Disposé en protubérance, il rompt la symétrie parfaite du smartphone et, pire, il empêche le Surface Duo 2 de complètement se déplier… Encore plus bête, pour prendre des photos, il faut forcément utiliser les deux écrans. Dès que l’on utilise le smartphone en mode un écran, l’appareil photo est masqué. On a l’impression que Microsoft a ajouté un module caméra pour faire taire les critiques sans se poser la question de sa praticité.

Au niveau des caractéristiques techniques, le Surface Duo 2 représente aussi une belle avancée. Compatible 5G et Wi-Fi 6, le mobile utilise la puce Snapdragon 888 de Qualcomm, ce qui lui confère donc beaucoup plus de puissance que son prédécesseur (vous verrez dans quelques lignes qu’il est malheureusement toujours aussi lent). Autre apparition bienvenue, le NFC. On peut enfin payer avec son Surface Duo 2 même si cette opération est un peu ridicule (il faut déplier le smartphone et poser son écran gauche sur le terminal de paiement). Les bordures d’écran du Surface Duo 2 sont aussi plus petites. Dans un appareil de dimensions égales, Microsoft loge deux écrans OLED de 5,8 pouces. Ils étaient de 5,6 pouces auparavant. Enfin, un effort important a été réalité au niveau de la batterie. On passe de 3577 mAh à 4449 mAh. Vous verrez cependant dans notre test que l’autonomie ne bouge quasiment pas par rapport au premier modèle, la faute à une puce et à des écrans qui consomment plus.

Bugs à gogo, saison 2

Malgré toutes ces améliorations, le Surface Duo 2 peine toujours autant à convaincre. À vrai dire, il nous a suffi de 30 minutes avec le smartphone pour comprendre que Microsoft reproduisait exactement les mêmes erreurs que l’année dernière. La configuration du smartphone est buggée, nous a menés vers du texte blanc sur fond blanc parfaitement illisible et nos premières minutes avec l’appareil nous ont permis de constater que les bugs logiciels du premier modèle étaient toujours là. Comme nous avions pu le faire dans notre test du Surface Duo de première génération, voici une sélection non exhaustive de bugs que nous avons rencontrés avec le Surface Duo 2 :

Tout ceci rend l’expérience Surface Duo 2 catastrophique. Le smartphone est lent, ne réagit pas forcément à vos tapotements ou gestes, ne lance pas toujours la bonne application, fait des choses de manière complètement aléatoire et nous donne juste envie de le remplacer rapidement par un autre appareil (nous pensons d’ailleurs que le Surface Duo est, au mieux, un smartphone secondaire. Personne ne peut l’utiliser en appareil principal). Très bon avec Windows, Microsoft n’a clairement pas la même dextérité avec Android. Espérons que la prochaine version de l’OS de Google, Android 12L, règle certains des problèmes que Microsoft n’a pas su corriger de lui-même. Ce serait déjà un problème à 500 euros, ça l’est encore plus à plus de 1500 euros. Carton rouge.

Un concept qu’il aurait fallu améliorer

Vous l’avez sans doute compris, l’incapacité de Microsoft à corriger les bugs de son smartphone à deux écrans est selon nous une raison suffisante pour ne pas acquérir cet appareil. Cependant, il serait malhonnête de prétendre que le logiciel est le seul point noir du Surface Duo 2. Il y a d’autres points sur lesquels Microsoft doit s’améliorer s’il veut faire de son activité mobile un succès.

En plus des bugs, le gros point faible du Surface Duo 2 est son format. Si son côté « livre » est assez cool à l’utilisation, on ne peut pas en dire autant de son apparence lorsqu’il est fermé ou plié pour être utilisé avec un seul écran. Très large très salissant, le smartphone ne tient pas facilement dans une main et vous rend un peu ridicule lorsque vous le tenez à l’oreille. Microsoft aurait dû revoir les dimensions de son Surface Duo pour en faire un mobile plus étroit une fois fermé, quitte à l’allonger.

Autre problème, Microsoft prétend que l’on peut afficher une application sur les deux écrans en même temps pour profiter d’un affichage digne d’une tablette. Mais oublie de vous dire que l’écart entre les deux écrans est si gros qu’il manquera trop de pixels pour rendre le visionnage d’une vidéo agréable. Les sous-titres sont coupés en deux, le bouton « pause » disparaît dans de nombreuses applications… Ce n’est vraiment pas pratique. Ici, les smartphones pliants façon Galaxy Z Fold sont infiniment supérieurs.

Enfin, la plus grosse faiblesse du Surface Duo 2 est qu’il est impossible de l’utiliser lorsqu’il est fermé. À vrai dire, nous n’avons jamais raté autant d’appels qu’avec cet appareil ! Sans écran de couverture, il est impossible de savoir si vous avez raté un message ou un appel. Il faut ouvrir le Duo à chaque fois ou le laisser déplié toute la journée sur une table. Un écran de couverture permettrait aussi de régler le problème de l’appareil photo en vous permettant de photographier sans déplier le terminal. Il est vraiment temps que Microsoft accepte ce changement !

Conscient du problème posé par l’écran de couverture, Microsoft a eu l’idée d’incurver légèrement les écrans du Duo 2 pour vous permettre d’en apercevoir un tout petit bout lorsqu’ils sont fermés. L’idée n’est pas bête, mais, au quotidien, ce n’est pas loin d’être illisible. On peut à peine distinguer l’heure et encore, seulement sous un certain angle.

Des écrans lumineux et une autonomie satisfaisante

Heureusement, tout n’est pas à jeter sur les Surface Duo 2. Par exemple, les écrans du smartphone de Microsoft se sont beaucoup améliorés d’une génération à l’autre. Selon les mesures de notre laboratoire, on passe ainsi d’une luminosité de 556 cd/m2 à 716 cd/m2. Le Surface Duo 2 peut être utilisé en extérieur sans contrainte, même lorsqu’il fait très beau, ce qui n’était pas le cas de son prédécesseur. La fidélité des couleurs par défaut est aussi bien meilleure (Delta E = 2.74). Microsoft propose enfin des écrans haut de gamme sur son smartphone haut de gamme. L’ajout du 90 Hz est aussi bienvenu même si on regrette l’absence d’une option pour le désactiver. Au vu du prix de cet appareil, pouvoir choisir entre 60, 90 et pourquoi pas 120 Hz aurait été une bonne chose.  

Autre point sur lequel le Surface Duo 2 s’en sort pas trop mal, l’autonomie. Si l’on regrette l’absence d’amélioration notable entre le premier modèle et le second, on trouve toujours le smartphone de Microsoft particulièrement endurant pour un appareil aussi fin. Le fait d’alterner entre zéro, un et deux écrans réduit notre utilisation et permet au mobile de tenir plus d’une journée sur une seule charge. Nous avons mesuré une autonomie polyvalente de 14h37 avec un écran actif et de 10h02 avec deux écrans actifs (12h22 et 8h30 en streaming vidéo). Il s’agit de mesures extrêmement similaires à celles que nous avions effectuées avec le premier Surface Duo, à quelques minutes près. 

En revanche, au niveau de la recharge, le Surface Duo 2 est en retard. Il faut 2h34 pour le recharger intégralement avec le chargeur filaire fourni dans la boîte. C’est beaucoup trop. Tout ceci est d’autant plus dommage qu’il n’est pas compatible avec la recharge sans-fil.

Un appareil photo correct… mais buggué

Enfin, intéressons-nous aux appareils photo du Surface Duo 2. Ici, il s’agit quoiqu’il arrive d’une amélioration. Le premier Duo n’avait qu’un appareil photo frontal, qui plus est de mauvaise qualité. Le nouveau modèle embarque un triple module caméra avec un capteur principal de 12 Mpix (f/1.7, équivalent 27 mm), un ultra grand-angle relié à un capteur de 16 Mpix (f/2.2, équivalent 13 mm) et un téléobjectif avec zoom x1,88 relié à un capteur de 12 Mpix (f/2.3, équivalent 51 mm). Oui, c’est un tout petit zoom.

Première chose dont nous vous avons déjà parlé, nous sommes obligés de prendre des photos avec l’appareil déplié, avec les deux écrans. Sinon, le module caméra est caché. C’est d’autant plus dommage que le second écran est assez inutile et affiche votre photothèque en grand quand vous prenez une photo. Dans une salle de concert, on doute que vous ayez envie que tout le monde voie vos photos privées… Tant pis, il va falloir faire avec. Il aurait été plus intelligent d’afficher les contrôles en bas et de n’afficher que la prévisualisation en haut. 

Que dire sur le triple module caméra du Surface Duo 2 ? En soi, la qualité des photos de son appareil photo principal n’est pas mauvaise. Elle est plus digne d’un appareil à 400-500 euros que d’un smartphone à 1500 euros, mais la plupart de ses photos sont tout à fait honorables. Il y a toutefois un vrai souci de nuit, où le Surface Duo 2 a de gros problèmes avec la gestion de la lumière. On constate la présence d’un grand nombre de halos lumineux, ce qui donne l’impression que la photo est complètement ratée. Microsoft aurait pu faire mieux mais, au point où nous en sommes, nous allons nous en contenter. 

Cependant, l’ultra grand-angle et le téléobjectif du Surface Duo 2 sont vraiment trop moyens. Le premier réalise des photos souvent floues, particulièrement de nuit où le bruit numérique est impressionnant. Le second obscurcit tout ce qu’il photographie. On remarque aussi un gros problème de calibrage colorimétrique entre les capteurs. Paradoxalement, au vu de tous les autres problèmes du Surface Duo 2, nous n’avons même pas envie de considérer la photo comme un défaut… 

Cependant, l’application est lente ! Passer d’un capteur à un autre, surtout de nuit, prend plusieurs secondes et appuyer sur le déclencheur reste parfois sans réponse. On ne comprend vraiment pas comment Microsoft a pu aussi mal optimiser un mobile équipé d’un Snapdragon 888. Encore plus embêtant, il nous est souvent arrivé en faisant pivoter le smartphone de ne plus réussir à remettre l’appareil photo dans le bon sens. L’appli a tourné, pas ce que vous photographiez qui reste à l’envers. Un énième bug pour le roi des bugs.  



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