Une année TV 2023 sous la pression du streaming

Une année TV 2023 sous la pression du streaming


 

 

Quand on parle de TV en 2023, on ne se limite plus aux chaînes classiques de la TNT et aux chaînes des bouquets thématiques. Désormais, Médiamétrie parle de vidéo, incluant tous les modes de consommation de la vidéo sur le téléviseur du salon, mais également sur les autres appareils, avec pour objectif annoncé de mesurer 100% du total vidéo fin 2024, incluant tous les canaux, en particulier les plateformes des chaînes, les plateformes OTT et les chaînes FAST. 

Pour 2023, Médiamétrie prend en compte deux chiffres pour mesurer la consommation de la télévision : 

Le premier est celui de la consommation vidéo quotidienne des Français qui atteint 4h37 par jour en 2023, en repli de 9 minutes par rapport à 2022 (4h46). Ce chiffre se décompose en deux modes de consommation : 67% du temps est consacré à la télévision en live et 33% est consacré à la vidéo à la demande, en hausse de 7 points par rapport à 2019.

Le second est celui de la durée d’écoute de la télévision qui est de 3h19 pour 2023, en baisse de 7 minutes par rapport à 2022 (3h26). Médiamétrie précise sque la couverture quotidienne de la télévision est de 43 millions de téléspectateurs, en repli de 300.000 par rapport à 2022.

L’étude de Médiamétrie met en exergue l’évolution de l’équipement des foyers pour consommer de la vidéo et la télévision. En 10 ans, les téléviseurs traditionnels ont perdu 7 points tandis que les smartphones en gagnaient 21 et les Smart TV (téléviseurs connectés, 1 foyer sur 2 étant équipé d’une Smart TV en 2023) en gagnaient 17 et les tablettes 15. Enfin, les ordinateurs progressaient quant à eux de 7 points. Le phénomène de portabilité mais aussi d’interactivité directe est entré dans les mœurs des téléspectateurs, ce qui a inévitablement modifié leur consommation, ouvrant un boulevard aux services de vidéo à la demande. Une des grandes innovations apportées par les SmartTV, c’est à la fois le développement des applications des services de vidéo, directement accessibles sur les TV, mais aussi le rapide développement des FAST channels, qui sont plus de 500 à fin 2023, éditées par de nouveaux acteurs, des producteurs audiovisuels et les chaînes traditionnelles.

La consommation vidéo évolue très rapidement et la place prise par certains acteurs, mais aussi par l’évolution du comportement des consommateurs obligent Médiamétrie à faire évoluer sa mesure d’audience. Après avoir ajouté les non équipés TV en 2023 qui sont au nombre de 10%, ce qui fait que Médiamétrie mesure 100% des foyers français et 100% des écrans des équipés TV et des non équipés TV, Médiamétrie a ouvert 4 chantiers pour 2024 et 2025, rendant quasi impossibles les comparaisons avec les années passées : 

Consolider les audiences classiques de la TV en intégrant la mesure des vidéos preview.  Ce qui arrange les chaînes traditionnelles qui sont les premières utilisatrices des previews.

Mesurer les services de SVOD : marques et contenus. Sont concernées les 3 plateformes américaines : Netflix, Prime Video et Disney+. Une mesure mensuelle pour commencer, mais très incomplète puisque des services comme Apple TV+ et Paramount + ne seront pas pris en compte, tout comme les services français, certes moins importants en nombre d’abonnés mais qui font partie du marché. On note également le fait que la VOD transactionnelle n’a pas été évoquée par Médiamétrie.

Enfin, la mesure publicitaire cross médias. Avec le développement de la publicité sur la SVOD, le Replay et les FAST channels, il est indispensable que les annonceurs et les éditeurs disposent de chiffres fiables, comparables et exploitables. Ce qui est loin d’être le cas à date.

Médiamétrie met fin à l’aventure de la mesure d’audience de la TV traditionnelle. La pression exercée par le streaming et les plateformes remet en cause la mesure d’audience qui doit donc se réinventer pour continuer à être représentative du comportement des consommateurs. Même si les mesures mises en place aux Etats-Unis et au Royaume-Uni restent discutées par le marché, même si des plateformes communiquent des chiffres auto-mesurés, il est évident que la transparence et la fiabilité des chiffres sera déterminante dans les années à venir. Car si seulement 11% des Français utilisent au moins une chaîne FAST (+1pt vs 202 2) en 2023, il y a fort à parier que ce chiffre évolue rapidement, à la condition que les audiences du FAST soient correctement mesurées. Sans oublier les nouvelles offres de streaming des chaînes qui viennent compléter leurs audiences linéaires.



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