une enquête ouverte pour des menaces de mort contre une CPE du lycée Charlemagne à Paris

une enquête ouverte pour des menaces de mort contre une CPE du lycée Charlemagne à Paris


« Le service de vie scolaire a été renforcé, prévient-on au rectorat de Paris, et la surveillance des lieux, rehaussée ». Le lycée Charlemagne, l’un des établissements scolaires du IVarrondissement de Paris, qui est aussi l’un des centres d’examens du baccalauréat, est l’objet d’une attention particulière des services académiques, judiciaires et préfectoraux depuis qu’une enquête a été ouverte, vendredi 17 juin, par le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris, après le dépôt d’une plainte par une conseillère principale d’éducation (CPE), victime de menaces de mort et de harcèlement en ligne.

Les faits remontent au jeudi 16 juin, lorsqu’une jeune fille portant le voile s’est présentée devant son centre d’examen, le lycée Charlemagne, pour participer aux épreuves anticipées de 1re – autrement dit, à l’écrit de français. La CPE, à l’entrée, lui aurait interdit d’entrer si elle ne retirait pas son voile. Ensuite, selon une source policière citée par l’AFP, les versions divergent. La CPE assure que l’élève a refusé de se dévoiler ; la lycéenne affirme l’avoir fait mais n’avoir pas pu entrer tout de suite dans l’établissement.

Des « échanges tendus »

Un témoignage de cette élève, apparaissant de dos, un voile rose sur les cheveux, a été mis en ligne par le site d’extrême gauche Révolution permanente ; il se fait l’écho de la première version. Mediapart a aussi relayé le témoignage de la jeune fille assurant avoir été « agressée ». Les éléments transmis par le rectorat de Paris confirment des « échanges tendus » mais relaient, eux, un autre récit :

« D’après les premiers éléments recueillis, cette candidate aurait dans un premier temps refusé d’ôter son voile, contrairement à la réglementation en vigueur, afin d’entrer dans le lycée et de procéder aux vérifications d’identité, malgré les rappels à la loi effectués à plusieurs reprises par les personnels de la vie scolaire, présents à l’accueil. »

Le ton serait monté, « avant que la candidate n’accepte finalement de retirer son voile, et qu’elle puisse être accompagnée dans sa salle ».

Les élèves ne peuvent porter de signes (…) par lesquels ils « manifestent ostensiblement une appartenance religieuse » lorsqu’ils passent des épreuves

Le port de signe religieux durant les examens est cadré par le Vademecum de la laïcité, sorte de boîte à outils réalisée par le Conseil des sages de la laïcité, à usage de la communauté éducative, en 2018, et régulièrement actualisé depuis. Sur ce sujet, il est rappelé que l’article L141-5-1 du code de l’éducation s’applique aux élèves scolarisés dans le public – et c’est bien le cas de cette adolescente, nous a confirmé le rectorat. Ces élèves ne peuvent porter de signes ou de tenues par lesquels ils « manifestent ostensiblement une appartenance religieuse » lorsqu’ils passent des épreuves d’un concours ou d’un examen, peut-on y lire. En revanche ces dispositions ne s’appliquent pas aux candidats du privé, même s’ils sont convoqués dans les locaux d’un établissement public. « Ils ne deviennent pas de ce seul fait des élèves de l’enseignement public », précise le Vademecum. Ils doivent néanmoins se soumettre aux règles d’organisation, de contrôle de leur identité et de prévention des risques de fraudes.

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