une nouvelle faillite met en danger l’industrie

une nouvelle faillite met en danger l'industrie


Un nouveau géant des cryptomonnaies vient de s’avouer vaincu. Après avoir perdu des millions de dollars dans le krach de FTX, la plate-forme Genesis a en effet déposé le bilan… lésant plus de 100 000 investisseurs. Cette énième faillite risque de plomber la reprise des cryptoactifs.

La catastrophe FTX a fait une nouvelle victime. Après des mois d’agonie, la plate-forme de prêts de cryptomonnaies Genesis vient de se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites aux États-Unis. Cette législation américaine permet à la société d’obtenir un délai pour réunir les fonds exigés par ses créanciers. Toutes les opérations de l’entreprise sont désormais supervisées par un tribunal fédéral de Manhattan. Les retraits restent complètement bloqués jusqu’à nouvel ordre. De même, il n’est plus possible de déposer de l’argent sur la plate-forme ou de contracter des prêts.

Devant la justice américaine, Genesis signale devoir entre 1 et 10 milliards de dollars à plus de 100 000 créanciers. La firme précise devoir rembourser plus de 3,5 milliards de dollars à ses 50 plus importants créanciers. En tête de liste, on trouve l’exchange Gemini fondé par les frères Winklevoss, auquel Gemini doit plus de 765 millions de dollars.

« Une restructuration judiciaire présente la voie la plus efficace pour préserver les actifs et parvenir au meilleur résultat possible pour toutes les parties prenantes », explique Derar Islim, PDG de Genesis, pointant du doigt « les récents défis extraordinaires de notre industrie ». 

Les origines du désastre Genesis

Pour rappel, le naufrage de Genesis a débuté l’été dernier, en marge de la disparition de l’UST de Terra Labs. La plate-forme avait en effet prêté d’importantes sommes au fonds spéculatif Three Arrows Capital (3AC). Celui-ci a entamé une procédure de liquidation quand le stablecoin algorithmique de Terra Labs s’est effondré, disparaissant avec l’argent prêté par Genesis. Notez que ce défaut de paiement a déjà précipité la mort de Celsius.

Genesis avait alors licencié 20 % des employés pour réduire les coûts. Déjà fragilisée, la plate-forme a ensuite perdu 175 millions de dollars quelques mois plus tard, lors de l’implosion de FTX. À court de liquidités, Genesis a rapidement enregistré une colossale vague de retraits. Comme FTX avant elle, la société a gelé les retraits, prenant en otage les avoirs des investisseurs.

Un temps intéressé par un sauvetage, le groupe Binance a préféré abandonner l’opération, craignant un conflit d’intérêts. Pour éviter la banqueroute, l’entreprise new-yorkaise s’est alors séparée de 30 % de son personnel début janvier. La mesure s’est avérée insuffisante. La filiale de Digital Currency Group (DCG) a donc été contrainte de déposer le bilan, et d’entamer « un processus de restructuration supervisé par le tribunal ». Pour mener à bien le processus, Genesis dispose de 150 millions de dollars de liquidités.

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Le rebond des cryptos est-il compromis ?

La faillite de Genesis risque de compromettre le rebond des cours des cryptomonnaies. Au cours de la semaine écoulée, le marché des cryptoactifs a en effet repris des couleurs, porté par le roi Bitcoin. La devise numérique est repassée au-dessus des 20 000 dollars, profitant de la hausse des indicateurs boursiers et de la baisse de l’inflation aux États-Unis.

Le dépôt de bilan de Genesis pourrait entraver cette reprise inespérée. Dans le sillage de la mort de Genesis, de nombreux acteurs de l’écosystème risquent de rencontrer des difficultés à moyen terme. C’est le cas de Gemini, qui collaborait avec Genesis dans le cadre du programme d’épargne Gemini Earn. Ce service permettait aux investisseurs de profiter de rendements élevés sur les cryptomonnaies déposées sur Gemini. De facto, la débâcle de Genesis pourrait affecter les clients de Gemini. Il s’agit du dixième exchange le plus populaire du monde, selon CoinMarketCap.

Le décès de Genesis menace également d’affecter d’autres entités appartenant au groupe Digital Currency Group (DCG). La société de capital-risque américaine détient aussi Grayscale, l’entité derrière le Grayscale Bitcoin Trust (GBTC). Il s’agit du plus important véhicule d’investissement crypto pour les institutionnels, avec 10 milliards de dollars de bitcoins en gestion. Parmi les autres entreprises détenues par DCG, on trouve le média spécialisé CoinDesk, la firme de minage Foundry, et l’exchange Luno.

Un marché encore fragile

À la suite de la débâcle de FTX, plusieurs autres acteurs de l’écosystème ont mordu la poussière. C’est le cas de BlockFi, une plate-forme spécialisée dans les prêts, de Core Scientific, un géant du minage de Bitcoin, ou encore d’Auros, une société de trading. En parallèle, plusieurs mastodontes de l’industrie traversent une zone de turbulences et prennent des mesures drastiques pour survivre à la crise. Par exemple, les incontournables Coinbase, Kraken et Crypto.com ont licencié une partie de leurs salariés. Dos au mur, Kraken et Coinbase ont même pris la décision de se retirer du marché japonais en attendant une accalmie.

Dans ce contexte morose, les observateurs conseillent aux investisseurs de rester prudents. Pour Ben Laidler, analyste et stratège chez eToro, « les risques restent élevés » pour « cette jeune classe d’actifs n’ayant jamais été confrontée à une récession économique de longue durée ».

Source :

Business Wire



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