Voici à quoi ressemble le smartphone du futur selon Qualcomm

Qualcomm Snapdragon 8 Gen 3


Qualcomm vient d’annoncer deux nouvelles puces, le Snapdragon X Elite, un SoC taillé pour les PC Windows, et le Snapdragon 8 Gen 3, un SoC pour smartphone Android. Ces deux chipsets ont un point commun majeur. Elles sont en effet capables de faire tourner des intelligences artificielles génératives en local. Par exemple, le Snapdragon 8 Gen 3 est nativement compatible avec une vingtaine de modèles d’IA différents.

Un modèle d’IA, comme l’incontournable Llama 2 de Meta par exemple, peut en effet fonctionner en s’appuyant sur la puissance d’une puce Snapdragon. Déployé sur le smartphone Android ou l’ordinateur Windows de son interlocuteur, le modèle peut répondre instantanément aux questions des utilisateurs ou générer des contenus instantanément à la demande.

Grâce aux nouvelles puces Snapdragon, une IA générative peut tourner à la perfection sur un téléphone ou ordinateur sans avoir besoin d’un accès Internet. En clair, le modèle ne s’appuie plus sur une infrastructure cloud, ce qui ne manque pas d’avantages. Tout d’abord, l’IA n’a plus besoin d’une connexion Internet. Vous pouvez vous servir de l’IA n’importe où et obtenir des réponses plus rapidement. Surtout, les constructeurs n’ont plus besoin d’investir dans d’immenses infrastructures composées de coûteuses puces dotées d’une grande puissance de calcul.

En exploitant la puissance du SoC, l’IA peut piocher dans les données des utilisateurs pour personnaliser ses réponses, sans compromettre leur vie privée, explique Qualcomm. Cette approche, évoquée sous l’appellation « AI ON DEVICE », permet aux modèles d’IA de calibrer leurs réponses sur les goûts, les activités ou le profil de l’interlocuteur. La solution Qualcomm permet par ailleurs d’améliorer la confidentialité des données. Les informations communiquées par les utilisateurs restent en effet toujours sur l’appareil au lieu d’être transmises sur des serveurs à distance.

À lire aussi : Qualcomm a une meilleure solution que le Bluetooth pour vos écouteurs

Comment va-t-on interagir avec le smartphone du futur ? 

D’après Qualcomm, l’intégration de l’IA générative va complètement remodeler la manière dont nous interagissons avec notre smartphone. Lors du Snapdragon Summit, la grande messe annuelle de Qualcomm à Maui (Hawaï), l’entreprise américaine a annoncé l’émergence d’une « nouvelle expérience utilisateur », entièrement construite autour d’un assistant personnel.

« L’IA aura un impact profond sur la façon dont vous utilisez vos appareils », avance Qualcomm, soulignant plus tard que « l’assistant personnel, sur votre appareil, devient une réalité ».

Qualcomm a mis en avant plusieurs démonstrations techniques des possibilités offertes par ses puces Snapdragon taillées pour l’IA générative. La firme, qui se présente comme leader dans le domaine de « l’AI ON DEVICE », a notamment présenté un smartphone qui anime un assistant personnel ou un générateur d’images. En l’occurrence, Qualcomm s’est servi du modèle Llama 2 de Meta, accessible à tous, et de Stable Diffusion, le générateur d’images open source.

« L’IA générative sur l’appareil jouera un rôle essentiel dans la création d’expériences puissantes, rapides, personnelles, efficaces, sécurisées et hautement optimisées », déclare Cristiano Amon, le PDG de Qualcomm, rapidement rejoint sur scène par une vidéo de Mark Zuckerberg.

© 01Net

Sur la scène du Snapdragon Summit, Qualcomm a surtout dévoilé plusieurs cas concrets décrivant comment il sera possible de communiquer avec un téléphone mobile à l’avenir. On a aperçu une démo montrant un assistant intelligent qui aide son interlocuteur à réserver un vol d’avion de A à Z. Une autre démonstration montre un utilisateur pendant un appel avec un entrepreneur concernant des travaux. Celui-ci propose trois options à son client. Sur base des informations fournies durant l’appel audio, et à la demande, l’IA va mettre en avant la proposition la plus adaptée aux besoins et au budget de son utilisateur. Tout le processus ne prend que quelques secondes, et se déroule intégralement sur l’appareil sans jamais se connecter à des serveurs à distance. Pour communiquer avec le téléphone, et l’IA intégrée dans la puce, l’utilisateur dispose d’une boîte de conversation similaire à celle de ChatGPT, Google Bard ou encore Claude.

Qualcomm Snapdragon Summit
© 01Net

Enfin, une démo montre l’intégration d’un générateur d’images. Sur base de simples requêtes textuelles, votre smartphone va créer l’image que vous avez en tête. Qualcomm montre l’exemple d’une image retouchée ou étendue par l’utilisateur en discutant simplement avec l’IA. Notez qu’il est aussi possible de communiquer avec l’IA générative avec des images, en prenant une photo par exemple. On se souviendra aussi d’une démonstration montrant comment l’IA peut rechercher une photo dans la galerie en se basant sur des informations données oralement par l’utilisateur. Une fois la photo trouvée, la retouche est également assistée par l’IA. Vous n’avez qu’à décrire ce que vous souhaitez.

L’ajout de l’IA directement au sein du smartphone représente un changement de taille par rapport à ce que nous avons toujours connu. Au lieu d’ouvrir une application pour interagir avec un service ou une fonctionnalité, les utilisateurs vont s’adresser à une IA générative. Celle-ci sera capable d’évoluer et de prédire en continu tous les besoins de l’utilisateur, indique Qualcomm. Toutes les fonctionnalités d’un smartphone actuel, comme le téléphone, l’appareil photo, le dictaphone ou encore les réseaux sociaux, seront accessibles à la demande en communiquant avec l’IA générative. Dans l’utopie technologique de Qualcomm, tout passe par l’IA générative.

Plusieurs constructeurs œuvrent dans le même sens que Qualcomm. Au Summit, Xiaomi a annoncé l’intégration de son propre modèle de langage, à savoir XiaoAI, au sein du Snapdragon 8 Gen 3 qu’on trouvera au cœur du Xiaomi 14. Ce modèle, qui prend en charge six milliards de paramètres, est essentiellement focalisé sur la production de textes.

Même son de cloche du côté de Honor. La marque chinoise, autrefois dans le giron de Huawei, était aussi présente à la conférence annuelle de Qualcomm. Elle a levé le voile sur son propre modèle linguistique et compte l’intégrer dans le Magic6, son nouveau smartphone haut de gamme. D’autres fabricants devraient s’engouffrer dans la brèche ouverte par Qualcomm à l’aide du Snapdragon 8 Gen 3.

La fin ou la transformation des apps ?

Qualcomm n’hésite pas à comparer la révolution qui se prépare avec celle des applications, survenues à la genèse de l’industrie du smartphone. Dans le futur décrit par l’entreprise, les applications iOS ou Android auront disparu pour laisser la place à l’IA générative, le nouveau portail d’interaction sur mobile. Les applications, qui structurent toute l’expérience utilisateur d’un système d’exploitation, seront remplacées par le chatbot, lui-même propulsé par le modèle d’IA. À ce stade, Qualcomm se contente évidemment d’esquisser les contours de cette expérience du futur. Ce sont les constructeurs et les développeurs qui vont mettre au point l’interface qui structurera toute l’expérience utilisateur.

De notre côté, on s’attend plutôt à ce que les applications se transforment de fond en comble. Au lieu de disparaître, les applications vont s’adapter et évoluer. Les applications du futur pourraient directement venir se greffer à l’intelligence artificielle des smartphones, à la manière des fameux plugins venus enrichir ChatGPT. En miroir des plugins, les applications taillées pour accompagner l’IA générative pourraient vous permettre d’accéder à des services sur smartphone, et ce, par le biais d’un chatbot.

Et l’après smartphone ?

L’IA générative servira de socle d’interaction à la plupart des appareils, comme c’est actuellement le cas pour les applications. L’intelligence artificielle, propulsée directement par la puissance des puces Qualcomm, viendra aussi modeler la manière dont nous utiliserons des accessoires taillés pour la réalité virtuelle ou augmentée, comme les lunettes AR. La plupart des analystes et des constructeurs n’hésitent pas à présenter les lunettes AR comme l’appareil qui va supplanter l’incontournable smartphone durant la décennie à venir. C’est le cas d’Apple, qui se prépare d’ailleurs progressivement à une vie après l’iPhone. Dans cette optique, le groupe a d’ailleurs lancé le Vision Pro, son tout premier ordinateur spatial.

Qualcomm Ia
© 01Net

Pendant le Snapdragon Summit, Qualcomm a brièvement montré comme l’IA générative, propulsée par une puce directement sur un appareil, pouvait façonner l’expérience utilisateur d’une paire de lunettes AR. Nous avons d’ailleurs essayé une paire de lunettes conçues pour la réalité augmentée et reliées à un smartphone muni d’une puce Snapdragon 8 Gen 3. En communiquant avec un générateur d’images, il est possible de faire apparaître tout et n’importe quoi sous vos yeux. Il faut moins d’une seconde pour générer une image sur Stable Diffusion par le biais de la puce d’un téléphone. Cette image apparaît instantanément en réalité augmentée. Dans l’expérience créée par Qualcomm, il faut se déplacer dans un cercle, affiché en réalité augmentée, pour faire apparaître sa création. Il est aussi possible de faire apparaître un objet AR sur un socle à la manière d’une œuvre d’art.

À ce stade, le rendu visuel est évidemment basique. On est loin des graphismes réalistes de certains jeux vidéo, mais le principe est plutôt ludique. L’expérience, aussi embryonnaire que brouillonne, illustre le potentiel de l’IA générative combinée à la réalité augmentée et virtuelle. Là encore, c’est l’IA qui se retrouvera au cœur de l’interface, sous la forme d’un assistant virtuel ou d’un robot conversationnel. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que Meta multiplie les investissements dans le domaine de l’intelligence artificielle. Le géant de Menlo Park est persuadé que l’IA va pouvoir venir sauver le métavers, son projet de monde en réalité virtuelle et augmentée.



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.