La jeune marque américaine reçoit, par tranche successive, une enveloppe de 5,8 milliards de dollars de la part de Volkswagen, pourtant en difficultés financières. Un moyen de parier différemment en l’avenir. À condition que Rivian arrive vraiment à décoller comme Tesla l’a fait.
Au cours du premier trimestre 2025, Rivian a réalisé un nouveau bénéfice brut d’un montant de 206 millions de dollars, par le biais de ses ventes de véhicules, de logiciels et de services. Un deuxième exercice dans le vert qu’il lui fallait absolument revendiquer, alors que l’année dernière, la jeune marque américaine signait avec Volkswagen un contrat où figurait cette condition.
Sa signature avec le groupe allemand, l’année dernière, lui avait permis de toucher à un pactole : 5,8 milliards de dollars investis par tranche successive. La prochaine doit arriver au mois de juin : un nouveau milliard de dollars qui sera transféré de Volkswagen à Rivian, sur les 3,5 milliards de dollars restants à transférer. L’occasion d’investir, quitte à en payer le prix : une nouvelle fois, le premier trimestre 2025 finissait par découler sur une perte nette de 541 millions de dollars.
Les fonds de Volkswagen servent bien à cela : ne plus dépendre d’autres investisseurs et pouvoir, grâce à de l’argent frais, accélérer dans la production. Sans atteindre une cadence et un volume suffisant, Rivian serait condamné à vendre ses modèles beaucoup plus cher, et ne ferait pas le poids face à la concurrence. À son époque, Tesla avait pu se débrouiller en faisant en sorte de prendre de l’avance sur les constructeurs concurrents, qui ne disposaient pas de modèle alternatif en électrique.
Volkswagen ne va pas bien et Rivian ne va pas mieux
De ce fait, Rivian a présenté deux nouveaux modèles pour 2026 : les R2 et R3. Ils devraient accélérer la production jusqu’à présent limitée au SUV R1S, au pickup R1T et à un fourgon utilitaire. En 2024, ses ventes sont restées stables, à 51 579 exemplaires vendus. 2025 pourrait se présenter comme un passage à vide en raison des frais de douanes de Donald Trump : Rivian ne vise désormais plus qu’entre 40 000 et 46 000 ventes au cours de l’année. Vivement ses nouveaux R2 et R3, ainsi qu’un meilleur aperçu sur sa situation macro-économique.
Chez Volkswagen, les fonds investis ont leur contrepartie. En plus de vouloir profiter de la rentabilité de Rivian, le groupe allemand compte aussi profiter de ses avancées technologiques, notamment en matière de logiciel. Volkswagen a fermé sa branche dédiée Cariad, la clé de voute de sa stratégie numérique, indispensable au futur de la voiture autonome et électrique. Rivian ne devrait pas être la seule cible, alors qu’en juin l’année dernière, lors de l’annonce, le groupe indiquait qu’il comptait investir jusqu’à 180 milliards de dollars dans les futures technologies logicielles.
En difficultés financières, Volkswagen vise à réaliser 4,2 milliards de dollars d’économie par an « à moyen terme », depuis son accord avec ses salariés fin décembre pour un plan de suppression d’emploi jusqu’à 2030 (sans fermeture d’usine). Chez Rivian, la situation s’améliore puisque ses pertes s’élevaient à 1,45 milliard de dollars rien qu’au premier trimestre 2024. À l’époque, l’entreprise pouvait tout de même profiter de 9 milliards de dollars de liquidités grâce au soutien originel de Ford et d’Amazon.
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