Bonjour à tous et bienvenue dans le ZDTech, le podcast quotidien de la rédaction de ZDNet. Je suis Guillaume Serries et aujourd’hui je vous explique pourquoi la CNIL avertit les supporters français qui se rendent au Qatar de laisser leur smartphone à la maison.
Vous avez toujours envie d’aller supporter les Bleus au Qatar ? Je dis – toujours envie – parce qu’à l’approche du match d’ouverture de la Coupe du Monde, ce dimanche, les polémiques explosent sur le bien fondé de l’attribution de cette compétition à ce pays.
Et côté tech et protection des données personnelle aussi, il semble qu’il y ait quelques soucis. Sachez déjà que le Qatar interdit de filmer et de prendre des photos avec votre smartphone dans les bâtiments gouvernementaux, les écoles, les logements pour travailleurs migrants, les lieux de culte et les hôpitaux.
Des applications mobiles qui fuitent
Mais ce n’est pas tout. La CNIL française – la Commission nationale de l’informatique et des libertés – recommande aux supporter de voyager avec un smartphone vierge, ou d’utiliser un ancien téléphone remis à zéro. Voire de prendre un téléphone jetable prépayé. Et pourquoi donc ?
Et bien parce que le gouvernement qatari incite fortement des ressortissants étrangers qui foulent leur territoire d’installer deux applications mobiles qui s’apparentent, selon les experts en cybersécurité, à des logiciels d’espionnage.
La première application, nommée « Hayya », permet de s’orienter et de se rendre aux matchs. La seconde application, nommée elle « Ehteraz », permet de suivre l’épidémie de Covid-19. Et ces deux applications mobiles puiseraient a gogo dans vos données hébergées dans vos smartphones. Pire, ces deux applications permettraient de supprimer ou de modifier le contenu de votre téléphone, et même, cerise sur le gâteau, de passer des appels.
Ne se connecter qu’à des réseaux Wi-Fi sécurisés
« L’une des applications collecte des données pour savoir si un appel téléphonique est passé et avec quel numéro », a déclaré de son côté l’autorité allemande de protection des données. « L’autre app empêche l’appareil sur lequel elle est installée de se mettre en mode veille. » Bien sûr, les conditions générales d’utilisation de ces applications sont explicites à ce sujet. Mais oui, vous aussi vous en les lisez pas. Le ministre français du numérique, Jean-Noël Barrot, a de son côté insisté sur le fait que contrairement à la France, le RGPD n’existe par au Qatar.
D’où l’idée poussée par le CNIL de voyager avec un smartphone vierge de toutes informations personnelles. Et si jamais vous tenez absolument a emporter votre smartphone dans les stades qatari, le gendarme français de la vie privée conseille de – je cite – « limiter les autorisations systèmes à celles strictement nécessaires ».
La CNIL recommande également aux voyageurs d’installer les applications juste avant leur départ et de les supprimer dès leur retour en France, ou encore de ne se connecter qu’à des réseaux Wi-Fi sécurisés.
« En tout état de cause, une vigilance particulière sera à apporter au contenu qui pourrait vous placer en difficulté vis-à-vis de la législation du pays visité », ajoute l’autorité de protection des données. Et d’illustrer le propos avec des contenus LGBT+ interdits dans le pays.
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