Bonjour à tous et bienvenue dans le ZD Tech, le podcast quotidien de la rédaction de ZDNet. Je m’appelle Anne Mignard et aujourd’hui, je vous explique comment le pouvoir de Téhéran compte utiliser la reconnaissance faciale pour réprimer les Iraniennes dans l’espace public.
En plein cœur de l’été, le 15 août dernier, le très conservateur président iranien Ebrahim Raïssi signait un nouveau décret pour codifier une fois de plus la tenue vestimentaire des femmes de son pays.
Sont notamment ciblées celles qui ne portent pas le hijab dans les lieux publics. Le hijab, c’est la tenue qui couvre l’ensemble du corps à l’exception du visage et des mains.
Des caméras installées dans les lieux publics, comme le métro, permettraient de mettre en place ce système
Depuis la révolution islamique de 1979 en Iran, la loi l’impose aux femmes.
Mais ces deux dernières décennies, de nombreuses femmes ont bravé cet interdit en laissant apparaître une partie de leur chevelure.
L’innovation technologique est donc convoquée pour identifier et punir par une amende les récalcitrantes, assure la presse iranienne. Des caméras installées dans les lieux publics, comme le métro, permettraient de mettre en place ce système.
La vidéo comme arme politique… et de répression
Ce nouveau tour de vis répond à une offensive tout aussi technologique des défenseurs des droits humains iraniens.
Le 12 juillet dernier, à l’occasion de la journée nationale du hijab et de la chasteté dans le calendrier officiel iranien, des militants avaient exhorté les Iraniennes à publier des vidéos d’elles-mêmes en train d’enlever leur hijab en public.
Un appel entendu et qu’a payé cher une jeune femme de 28 ans. Filmée et dénoncée par la biais d’une vidéo, elle a été arrêtée, battue et forcée par la suite de s’excuser à la télévision iranienne.
Biométrie et identification
La mise en place de la reconnaissance faciale est une étape technologique de plus pour contrôler la population iranienne.
Depuis 2015, l’Iran a introduit progressivement des cartes d’identité biométriques. Ces cartes embarquent une puce qui stocke des données telles que les scans de l’iris, les empreintes digitales et des photographies faciales.
Les autorités auraient donc aujourd’hui accès en base à tous les visages numérisés des Iraniens. L’identité d’une personne dans une vidéo virale pourrait donc être vérifiée en seulement quelques secondes.
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