Une partie de la face cachée de la Lune se profile juste derrière le vaisseau spatial Orion. Image : NASA.
La liaison entre le centre de contrôle de la mission de la NASA et le vaisseau spatial Orion Artemis I a été interrompue pendant près d’une heure au cours de son voyage autour de la Lune.
Le centre de contrôle de la mission, basé à Houston, au Texas, a perdu les données en provenance et à destination d’Orion pendant 47 minutes, alors que les ingénieurs reconfiguraient le lien de communication entre le vaisseau spatial et Deep Space Network.
Les ingénieurs procèdent actuellement à une analyse des causes profondes, afin de comprendre pourquoi les signaux ont échoué de manière inattendue, alors que la procédure avait été testée à plusieurs reprises au cours de la semaine écoulée.
« C’est pour cela que nous faisons des tests », a fait valoir Jim Free, administrateur associé de la NASA pour le développement des systèmes d’exploration, après le rétablissement de la liaison.
Signal retrouvé
Les données n’ont pas été perdues, car elles ont été enregistrées sur les systèmes embarqués d’Orion. Le Command and Data Handling Officer (C&DH) – le bureau qui s’occupera des interfaces d’affichage d’Orion pour les futures missions Artemis II avec équipage – descendra les données enregistrées pendant la panne dans le cadre de son analyse.
« Il n’y a eu aucun impact sur Orion, et le vaisseau spatial reste dans une configuration saine », a précisé la NASA dans un article de blog.
L’orbite rétrograde distante optimise les réserves de carburant d’Orion et constitue l’endroit où le vaisseau spatial restera stable pendant les prochaines semaines. Les objets en orbite rétrograde distante sont en équilibre entre la force gravitationnelle de la Terre et celle de la Lune. La partie « rétrograde » fait référence au fait qu’Orion voyage dans la direction opposée à l’orbite de la Lune par rapport à la Terre.
Deux semaines restantes
La NASA doit conserver le carburant d’Orion pour la correction et la propulsion en vue de son survol de la Lune et de son retour sur Terre, lorsqu’il s’écrasera dans l’océan Pacifique aux alentours du 8 décembre.
La NASA prévoit qu’Orion quittera l’orbite rétrograde distante le 1er décembre. Après quoi il effectuera un survol motorisé de la Lune le 5 décembre.
« Le vaisseau spatial atteindra sa distance la plus éloignée de la Lune le vendredi 25 novembre, juste avant d’effectuer la prochaine grande combustion pour entrer en orbite », a détaillé la NASA mercredi.
« La combustion d’insertion dans l’orbite rétrograde lointaine est la deuxième des deux manœuvres nécessaires pour propulser Orion sur une orbite très stable qui nécessite une consommation minimale de carburant pendant le voyage autour de la Lune », ajoute l’agence spatiale.
Des tests sur le propergol
Un autre test intéressant mené par la NASA alors qu’Orion se rapproche de l’orbite rétrograde distante est le test du « prop splosh », ou test de l’effet du ballottement du propergol sur la trajectoire et l’orientation d’Orion alors qu’il se déplace dans l’espace. Les tests ont lieu après chaque vol vers la Lune, à l’aller comme au retour. Cela permet aux ingénieurs de comparer les données lorsque le vaisseau spatial transporte différents volumes de propergol liquide, ce qui est difficile à modéliser sur Terre en raison des différences de gravité.
Pour faire ballotter le liquide, la NASA utilisera les propulseurs de contrôle de réaction d’Orion, qui sont situés sur les côtés du module de service et peuvent être activés ou désactivés pour déplacer le vaisseau spatial et faire ballotter le propergol.
« Ces moteurs sont en position fixe et peuvent être allumés individuellement selon les besoins pour déplacer le vaisseau spatial dans différentes directions, ou le faire pivoter dans n’importe quelle position. Chaque moteur fournit environ 50 livres de poussée », explique la NASA.
Le lundi 21 novembre, après le survol de la Lune par Orion, le vaisseau avait utilisé 3 715,7 livres de propergol. Selon la NASA, le mercredi 23 novembre, Orion avait utilisé environ 3 971 livres de propergol.
« Il y a plus de 2 000 livres de marge disponible par rapport à ce qui est prévu pour la mission, soit une augmentation d’environ 74 livres par rapport aux valeurs prévues avant le lancement », note la NASA. Ces données suggèrent que le vaisseau spatial et les manœuvres ont été plus efficaces que prévu.
Des préparations en vue des voyages habités
Par ailleurs, la semaine dernière, la fusée Artemis I Space Launch System (SLS) a déployé 10 petits CubeSats dans Orion. L’un d’eux, BioSentinel, a effectué son vol lunaire mardi. Il est utilisé pour étudier l’impact des radiations spatiales sur la levure, l’un des « passagers biologiques » d’Orion.
L’idée est de tester les matières biologiques en vue de préparer les voyages humains lors de « missions de plus en plus lointaines et de plus en plus longues, vers des destinations comme Mars ». La NASA teste deux souches de levure dans l’espace lointain, parce que la levure présente des similitudes avec les cellules humaines et qu’elle veut savoir comment les cellules humaines sont affectées par une exposition à long terme aux radiations dans l’espace lointain.
« Souvent, les dommages à l’ADN peuvent être réparés par les cellules selon un processus très similaire entre la levure et les humains », note la NASA.
Une souche de levure testée dans l’espace est naturelle. L’autre a été sélectionnée parce qu’elle a du mal à réparer son ADN. « En comparant la façon dont les deux souches réagissent à l’environnement de rayonnement de l’espace lointain, les chercheurs en apprendront davantage sur les risques pour la santé des humains au cours de l’exploration à long terme et seront en mesure de développer des stratégies informées pour réduire les dommages potentiels », explique la NASA.
Source : ZDNet.com
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