Le nouveau PDG de Fairphone annonce les plans à venir pour l’entreprise. Reinier Hendriks a identifié que si Fairphone veut grandir, l’entreprise doit être compétitive et proposer un smartphone moins cher.
Fairphone est une petite entreprise néerlandaise qui a axé sa communication sur le fait de produire des appareils électroniques à la fois respectueux des droits humains et de l’environnement. S’il est difficile de juger de la réussite de ces projets sans produire des études indépendantes sur le sujet, nous pouvons d’ores et déjà noter une certaine dose de réussite, mais aussi les limites du projet.
Une réussite, mais la marche est grande
Sa plus grande réussite est sans aucun doute d’avoir ramené au centre du jeu l’idée d’un smartphone réparable soi-même, désormais reprise par des géants comme HMD et Nokia. En outre, le dernier modèle, le Fairphone 5 est garanti 5 ans et propose huit ans de mises à jour de sécurité. Une promesse qu’il devrait tout de même peiner à offrir avec des performances correctes tant sa puce n’est pas véloce.
Et c’est ce qui nous amène au plus gros problème de Fairphone : il aura fallu attendre le 5ᵉ modèle pour que la marque offre un écran Oled par exemple, à une époque où l’on trouve cette technologie d’affichage, supérieure en tout point au LCD sur smartphone, jusqu’à des produits d’entrée de gamme.
Et justement, là est tout le problème : le Fairphone 5 n’est en aucun cas accessible. Il coûte la bagatelle de 700 euros. Pour ce prix, il existe de nombreux smartphones premium offrant un niveau de qualité très satisfaisant. Or le Fairphone 5 demeure très en retrait, en particulier sur la photo.
C’est sans doute ce qui explique que l’entreprise ne parvient pas encore à atteindre des chiffres de ventes significatifs. En 2023, Fairphone voulait écouler environ 235 000 unités. Nous sommes loin des 226,6 millions d’appareils vendus par un Samsung par exemple.
Fairphone a conscience de ses propres limites
Dans une interview auprès du quotidien allemand Handelsblatt, le nouveau PDG de l’entreprise depuis janvier 2024, Reinier Hendriks explique vouloir grandir Fairphone pour que son influence sur l’industrie grandisse. Il avance : « Ce secteur est axé sur la taille, les coûts et l’innovation. »
Côté innovation, le nouveau PDG a bien identifié le souci. Il admet que si le Fairphone 5 couvre « 80 % des besoins des clients », « les gens veulent contribuer, mais ils ne veulent pas tout sacrifier ». Il ajoute : « Fairphone a créé quelque chose d’unique, mais c’est difficile à comprendre pour les clients qui veulent simplement un nouvel appareil. » Là est tout l’enjeu : que le Fairphone devienne un smartphone comme un autre, avec l’ingrédient supplémentaire de l’éthique.
Pour ce qui est du coût, Reinier Hendriks possède une cible bien précise : « Je veux atteindre le marché des 400 euros ». Le message devra être le suivant : « Tout le monde peut participer. »
Mais pour y parvenir, il n’y a pas 36 solutions, il va falloir augmenter les volumes dans l’objectif d’obtenir de meilleurs prix auprès de ses partenaires. Et le meilleur moyen de grandir est bien sûr de regarder à l’international. Aujourd’hui, Fairphone vend la majorité de ses appareils en Allemagne, avec une présence en France et aux Pays-Bas. Vingt-trois nouveaux marchés sont étudiés. L’Autriche et la Suisse sont bien lancés, ainsi que le Royaume-Uni.
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