Alcatel-Lucent Enterprise relocalise l’assemblage de ses PABX en France

Alcatel-Lucent Enterprise relocalise l'assemblage de ses PABX en France


Alcatel-Lucent Enterprise (ALE) va relocaliser en France la production de ses centraux téléphoniques d’entreprise jusqu’alors opérée en Roumanie. Leur assemblage sera désormais assuré par Cofidur, un prestataire basé à Laval. Ironie de l’histoire, le site retenu appartenait à Alcatel, avant d’être partiellement repris par le sous-traitant électronique mayennais.

Arrivé en fin de contrat avec l’Américain Flextronics en Roumanie, l’équipementier s’est posé la question de le reconduire ou non pour cinq ans. « Nous aurions pu aller dans un pays à bas coût comme le Vietnam », avance Thierry Bonnin, vice-président affaires publiques et partenariats stratégiques d’ALE, sur BFM Business.

Réduire le bilan carbone

Plusieurs critères ont conduit à cette décision de rapatrier l’assemblage des autocommutateurs (PABX) sur le territoire national. La France est tout d’abord le premier marché d’ALE où il détient 43 % de parts de marché devançant d’une courte tête le rival canadien Mitel.

« En produisant localement, nous réduisons notre empreinte carbone », reprend Thierry Bonnin. Jusqu’alors, l’équipementier devait faire voler des avions de Bucarest ou Timisoara, en Roumanie, vers son hub logistique de Lagny, en Seine-et-Marne.

Produire en local permettra aussi de livrera plus rapidement ses clients, parmi lesquels on compte la RATP ou Le Grand Paris Express.

« Réancrer l’histoire industrielle d’Alcatel en France »

Alcatel-Lucent Enterprise sera « le seul fournisseur européen à développer, intégrer et délivrer des solutions de télécommunication d’entreprise », se réjouit le porte-parole. Il s’agit aussi, selon lui, de « réancrer l’histoire industrielle d’Alcatel en France ». Entreprise plus que centenaire, l’acronyme qui vient de l’Alsacienne de constructions atomiques, de télécommunications et d’électronique est une marque bien connue en France.

La vente de ce fleuron français à l’Américain Lucent en 2006, puis au Finlandais Nokia en 2015 a fait, à l’époque, les gros titres de la presse économique, comme un symbole de la désindustrialisation française, à côté des cessions d’Arcelor, Alstom, Lafarge ou Essilor. La branche entreprise, baptisée ALE, passera, elle, sous pavillon chinois. Le fonds d’investissement China Huaxin Post and Telecom reprendra l’activité pour seulement 202 millions d’euros.

Une société de droit français, mais propriété d’un fonds chinois

Pour Thierry Bonnin, Huaxin est un partenaire financier et son entreprise n’est en rien comparable avec les équipementiers chinois Huawei ou ZTE. Société de droit français, ALE n’est, rappelle-t-il, pas soumise au Cloud Act et au FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) américains, ni aux lois chinoises. Par ailleurs, ses solutions de téléphonie sur IP ou de collaboration à distance sont hébergées chez OVHcloud, provider français.

Cela fait quelques années qu’ALE, qui compte nombre d’acteurs publics – établissements de santé, collectivités – et d’opérateurs de transport joue cette carte de la souveraineté. En juillet dernier, le groupe inaugurait son campus de R & D à Illkirch, rappelant ses origines alsaciennes. Il emploie sur ce site 400 salariés parmi le millier d’emplois qu’il compte en France.

Ministre délégué chargé de la Transition Numérique et des Télécommunications, Jean-Noël Barrot était présent ce vendredi 10 mars au siège d’Alcatel-Lucent Enterprise à Colombes (92) pour évoquer la nouvelle stratégie de l’entreprise en France et en Europe. Une visite officielle pour tenter de faire oublier les sorties d’un ancien ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, qui avait en son temps fustigé la vente d’Alcatel.





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