Apple semble préparer le terrain aux boutiques d’apps alternatives dans l’iPhone

App Store


L’App Store fera sa révolution en mars 2024. Par la vertu du DMA européen, Apple devra en effet ouvrir sa boutique et au bout du compte l’écosystème de l’iPhone à la concurrence. Contraint et forcé, le constructeur met en place les différentes briques logicielles.

Le compte à rebours est lancé : si tout va bien, à partir du 6 mars 2024, les utilisateurs européens seront en mesure de profiter des différentes dispositions inscrites dans la législation sur les marchés numériques (DMA). Pour Apple, c’est une révolution puisque l’App Store devra par exemple autoriser d’autres systèmes de paiement que celui d’Apple — privant le constructeur de sa juteuse commission (il pourrait cependant trouver un moyen de gratter un petit quelque chose sur ces transactions).

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Un des gros changements imposés par le DMA est la possibilité d’installer des applications en dehors de la boutique officielle (sideloading). Et en coulisse, Apple prépare le terrain à cette possibilité. Un framework (une structure de base pour le développement d’applications) baptisé Managed App Distribution est présent dans la dernière bêta d’iOS 17.2, comme l’a repéré 9to5Mac. Il n’est pas réellement nouveau, puisqu’une session de la WWDC 2023 avait été consacrée à ce framework, qui est largement passé sous le radar. Néanmoins, son apparition à cinq mois de la mise en œuvre du DMA peut éveiller quelques soupçons.

Demain, un Xbox Store à côté de l’App Store

Apple explique que le framework permet à une entreprise, à une école ou à d’autres organisations de créer un « endroit » où il est possible de distribuer des applications en dehors de l’App Store. Managed App Distribution vérifie si un utilisateur initie l’installation d’une application, il fournit un statut et la progression du téléchargement. Le framework est aussi en mesure de lancer l’app une fois téléchargée.

© Apple

L’API de Managed App Distribution comprend donc les contrôles de base pour télécharger, installer et même mettre à jour des applications provenant de sources externes. Elle peut également vérifier la compatibilité des applications avec des appareils ou versions d’iOS spécifiques, une fonction déjà présente sur l’App Store.

Ce nouveau framework se rapproche des outils de gestion de flotte (MDM) qu’Apple met à disposition des entreprises. Mais sa portée va encore plus loin puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de créer une boutique alternative. À l’heure actuelle, cette solution est réservée à des utilisateurs spécifiques (entreprises, écoles), mais rien n’interdit de penser qu’elle pourrait être élargie à l’ensemble des développeurs si le constructeur n’avait pas le choix.

Craig Federighi, patron du logiciel chez Apple, s'est opposé vivement au sideloading.
© Web Summit – Craig Federighi, patron du logiciel chez Apple, s’est opposé vivement au sideloading.

Plusieurs éditeurs ont commencé à aiguiser leurs couteaux pour s’offrir un petit bout de l’iPhone. On songe notamment à Microsoft, qui ne fait plus mystère du développement d’un Xbox Store pour iOS et pour Android. Le code de l’API intègre aussi des références à un blocage géographique : Apple n’aurait aucunement l’intention d’autoriser le sideloading partout dans le monde, uniquement dans les pays où on le lui impose. C’est d’ailleurs cohérent avec une rumeur déjà entendue au printemps.

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Apple n’est pas fan du sideloading. Par le passé, Tim Cook et Craig Federighi, son bras droit en charge du logiciel, ont déjà dit tout le mal qu’ils en pensaient. Mais même si l’entreprise a l’intention de faire valoir son point de vue devant la justice européenne, elle n’a pas d’autre choix que de respecter le DMA.

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Source :

9to5Mac



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