Collectivités locales et logiciel libre: l’Adullact a vingt ans

Collectivités locales et logiciel libre: l’Adullact a vingt ans


Logo de l’Adullact

Cette semaine, l’Association des Développeurs, Utilisateurs de Logiciels Libres pour les Administrations et les Collectivités Territoriales (Adullact) a fêté ses vingt ans – elle a été créée en septembre 2002 – à Montpellier, où elle a tenu son congrès annuel.

«L’argent public ne paie qu’une fois»

CIO-Online (partenaire du congrès) y consacre un grand article, qui indique notamment:

« Selon le principe «l’argent public ne paie qu’une fois», l’Adullact a comme principal objet de mutualiser les développements opérés pour les collectivités locales, en plaçant ces développements sous licence libre, et d’opérer des services connexes comme l’hébergement de certains logiciels sous forme de SaaS ou de PaaS. Lorsqu’elle n’opère pas, l’Adullact s’appuie sur un large éventail de partenaires dont certains étaient d’ailleurs sponsors du congrès. Parmi les récentes plates-formes mises en oeuvre, l’Adullact a déployé sa propre implémentation de Démarches-Simplifiées, créée par la Dinum (Direction Interministérielle du Numérique) pour les administrations d’État. »

L’Adullact compte environ 400 membres, rapporte l’article (la page «historique» de l’Adullact, qui remonte à 2019 apparemment, mentionnait huit permanents et 230 membres). On y trouve notamment des régions métropolitaines (Bretagne, Hauts-de-France, Grand Est…) plus La Réunion, des départements, des villes, des établissements publics, associations etc.

Des outils très utilisés

En 2021, François Elie, président de l’Adullact, exposait dans le dossier de presse de l’association (PDF):

«Les instances gouvernementales ont souligné les économies colossales qui pourraient être réalisées en utilisant des logiciels libres. Le Ministère de l’Intérieur a d’ailleurs déjà déployé de la bureautique en logiciel libre dans tous les commissariats et gendarmeries de France, et le Ministère des Finances base son système de recouvrement de l’impôt sur des logiciels libres. L’ADULLACT encourage non seulement l’utilisation des logiciels libres mais promeut surtout leur développement. Car il nous semble que l’argent public a vocation à ne payer qu’une fois. Les administrations ont les mêmes besoins, elles peuvent y répondre ensemble. L’argent public pourra par là être consacré à payer du service de proximité, qui fera revenir l’intelligence sur les territoires.»

Parmi les projets auxquels l’Adullact a donné le jour, indiquait son dossier, «S2 LOW [Service Sécurisé Libre inter-Opérable pour la Vérification et la Validation, utilisé par près de 12.000 collectivités] est l’outil de transmission dématérialisée le plus utilisé par les collectivités, et As@lae s’impose comme le leader de l’archivage électronique» [en partenariat avec la Scop Libriciel].

Ces services et d’autres sont accessibles intégralement aux adhérents de l’association. En 2021, soulignait-elle, «plus de 5.000 collectivités et administrations bénéficient des travaux de l’Adullact».

« La frilosité devant le changement »

Lors de la Journée du Libre éducatif (JDLE) le 1er avril dernier, François Elie participait à une table ronde sur les collectivités et le Libre à l’école. Le président de l’Adullact, qui est aussi professeur de philosophie et élu municipal, rappelait-il, regrettait que si «le ministère de l’Education prescrit, les collectivités paient [pour les écoles] en ordre dispersé», et il donnait cet exemple:

«J’ai essayé de me battre avec quelques-uns pour que les ENT ne soient pas livrés à la concurrence et qu’il y ait UN ENT [espace numérique de travail], pour qu’il soit un ENT public. Aujourd’hui, on a un Pronote privé, plein d’ENT en ordre dispersé.» Résumé: «Le déploiement est disparate, il est discontinu et il est fragile.» Disparate parce que «il y en a un peu partout et c’est mité», discontinu parce que «il suffit qu’un DSI parte, il suffit que quelqu’un dans une inspection académique ne soutienne plus, il suffit qu’un recteur change, qu’un élu change, et tout bascule.»

Il pointait aussi un frein présent partout dans les collectivités, «la frilosité devant le changement», au niveau des élus, des DSI, des citoyens, des enseignants, «prêts à dire plein de choses contre les Gafam, mais plutôt sous Word et sous Windows».

Comme dirait une autre association qui a fêté un peu avant ses 20 ans (la période fin années 1990-début années 2000 a décidément été productive), «la route est longue mais la voie est libre». Bon anniversaire à l’Adullact, et courage à tous!

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