« Comment agir pour rendre l’aide alimentaire plus socialement acceptable par certains étudiants et travailleurs pauvres ? »

« Comment agir pour rendre l’aide alimentaire plus socialement acceptable par certains étudiants et travailleurs pauvres ? »


Avec la hausse incessante des prix, de plus en plus de Français éprouvent des difficultés pour s’acheter à manger en quantité et en qualité suffisantes. Le gouvernement versera courant septembre une aide d’urgence aux bénéficiaires des minima sociaux, de 100 euros par foyer, avec 50 euros supplémentaires par enfant. Mais cela ne réglera pas la question.

Les épiceries solidaires, centres de distribution et autres cantines sociales font face à une vague montante de demandeurs. Jusqu’à 4 millions de familles, selon l’Insee, se nourrissent aujourd’hui en partie d’aliments récupérés gratuitement.

Comment agir pour rendre cette aide alimentaire plus socialement acceptable ? C’est l’objet de nos recherches. Les Nations unies définissent, en effet, la sécurité alimentaire comme une situation de disponibilité des denrées nécessaires, mais aussi d’acceptabilité sociale de cette offre de nourriture. Or le système d’aide alimentaire actuel, qui s’appuie surtout sur des distributions gratuites, met parfois à mal la dignité des personnes.

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Des étudiants et travailleurs pauvres, qui, jusqu’à il y a peu, faisaient leurs courses normalement, se mêlent désormais dans les files d’attente à des personnes en situation de très grande précarité (difficultés sociales, de santé, réfugiés, etc.).

Déduction fiscale

Les quelque 200 000 bénévoles qui assurent les distributions alimentaires sont tenus, par les textes français et européens, d’assurer en même temps un accompagnement humain des personnes. Or, face à l’augmentation du nombre des bénéficiaires, ils n’ont souvent pas le temps aujourd’hui d’apporter ce soutien social et psychologique à ceux qui en ont réellement besoin.

C’est ici que les outils numériques, souvent accusés de déshumaniser la société, pourraient beaucoup apporter. Développés au sein d’associations, certains gagneraient à être utilisés à large échelle au bénéfice de la dignité des personnes.

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Nous avons étudié, notamment, une application qui met en relation directe des bénéficiaires avec des commerçants et des restaurateurs donateurs (« Dignity in Food Aid Logistics Is Also a Knowledge Management and Digital Matter : Three Inspiring Initiatives in France », par Pierre-Emmanuel Arduin et Doudja Saïdi-Kabeche, « Sustainability » 2022, 14, 1130).

Le principe est un peu le même que celui d’une application grand public existante qui permet aux clients de bénéficier de rabais sur les fins de stocks et aux professionnels d’éviter d’avoir à détruire leurs invendus (ce qui est aujourd’hui illégal). Mais ici, les utilisateurs/bénéficiaires n’ont rien à payer, car les commerçants et les restaurateurs se rémunèrent par une déduction fiscale.

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