En quête de puces, l’armée russe récupère des composants d’électroménager

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Avec le conflit en Ukraine, la Russie a vu se fermer les approvisionnements en puces et logiciels occidentaux, avec des effets délétères pour son industrie mais aussi pour son armée.

Difficile de reconstituer des stocks de missiles et autres armements lorsque les puces manquent, d’autant plus que ses propres capacités de production de semiconducteurs sont limitées en avancées techniques comme en volume.

Les sanctions du monde occidental interdisent la commercialisation de composants évolués justement pour empêcher leur utilisation à des fins militaires. Alors, il faut bien les trouver ailleurs.

Le marché gris venu de Chine fournit un approvisionnement mais payé au prix fort, sachant qu’une bonne partie des composants livrés sont défectueux, ce qui impose de les tester au préalable avant de pouvoir les utiliser pour n’en retenir qu’une faible quantité.

La Chine n’a pas tellement intérêt à coopérer étroitement dans ce domaine avec la Russie, sous peine d’être englobée dans le champ des sanctions économiques et commerciales. Les marchés européens sont trop précieux pour s’y risquer.

Ces précieuses puces de machines à laver

Une autre source en puces et composants électriques (microcontrôleurs, FPGA…) peut venir des équipements électroménagers. Et justement, une enquête menée par l’agence Bloomberg révèle des flux d’achat d’équipements en grande quantité de la part des pays limitrophes de la Russie.


L’Armenie achèterait ainsi de grandes quantités de machines à laver tandis que le Kazakhstan, en plus de grosses commandes de réfrigérateurs, a septuplé ses achats de tire-lait électriques au premier semestre…alors que son taux de natalité est au plus bas.

Ces produits, achetés par des pays non visés par les sanctions commerciales, sont revendus à la Russie. Non pas que le pays en ait besoin pour sa population, insiste Bloomberg, mais pour les démonter et en récupérer une électronique montée ensuite sur des équipements militaires.

Des puces grand public jusque dans les missiles russes

Une étude récente a démontré la présence massive de puces et composants électroniques d’origine américaine et européenne dans les systèmes de défense russes utilisés en Ukraine.

Des représentants de l’Union européenne ont déjà confirmé que des composants issus de produits grand public étaient présent dans des équipements militaires russes et l’analyse des débris laissés sur le champ de bataille confirme le fait et son ampleur.

Même si les équipements concernés sont souvent basiques, certains systèmes d’armes russes plus sophistiqués sont également équipés avec ces puces venus de produits de grande consommation et certains observateurs suggèrent que le complexe militaro-industriel russe pourrait avoir organisé une filière d’importation à cette seule fin.

Un autre indice est donné par le fait que les troupes russes en Ukraine pillent systématiquement les produits électroménagers et ordinateurs dans les villes et villages occupés, même si aucun détail ne permet de différencier le vol qualifié d’une stratégie de pillage volontaire instituée par les autorités russes.

La Russie aurait quasiment épuisé ses stocks de missiles et, faute de pouvoir se réalimenter en puces, elle aurait besoin des puces grand public pour des usages allant jusqu’à des missiles de haute précision.

L’Europe surveille cette tendance mais n’a pas encore pris de mesures contre ce phénomène, même si elle peut théoriquement sanctionner les Etats qui tenteraient de contourner les sanctions économiques visant la Russie en lui apportant une aide indirecte.





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