Fouillez-vous aussi dans le smartphone de votre conjoint, comme près d’une personne sur deux ?

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Avez-vous déjà pratiqué le « snooping », le fait d’espionner votre partenaire en fouillant dans son smartphone, à son insu ? Une étude IFOP, réalisée pour le Journal du Geek, montre à quel point cette pratique est répandue : elle concernerait près d’une personne interrogée sur deux.

Jeter un coup d’œil à ses messages, vérifier ses échanges avec son ex, consulter ses e-mails… Et vous, n’avez-vous jamais eu la tentation de plonger dans le smartphone de votre moitié pour confirmer des soupçons, chercher des preuves d’infidélité, ou juste être rassuré ? Si la réponse est affirmative, c’est que vous faites partie des 40 % des Français qui ont pratiqué au moins une fois dans leur vie le « snooping », le fait d’espionner numériquement son ou sa partenaire.

Selon un sondage réalisé pour le Journal du Geek par l’IFOP, paru ce jeudi 11 mai, ce sont près de 4 Français sondés sur 10 qui ont déjà consulté au moins une fois le smartphone de leur conjoint. La pratique est même régulière pour une personne interrogée sur 4, puisque 25% des personnes sondées ont déclaré se livrer à cet espionnage numérique « de temps en temps ou régulièrement ». Les femmes seraient en moyenne un peu plus nombreuses que les hommes à y avoir recours. 

Autre tendance : le « snooping » serait plus répandu chez les moins de 35 ans puisqu’il concernerait plus de la moitié des femmes (67%) et des hommes (56%) interrogés. Les plus jeunes seraient particulièrement adeptes de la pratique. À la question,  « regardez-vous dans le téléphone de votre conjoint actuel – sms, mails, appels passés – sans lui en parler ? », un homme sur deux chez les 18-24 ans répond par l’affirmative, contre seulement 36% des femmes interrogées. Chez les plus âgés, ce n’est « plus » que 43% des 25-34 ans hommes, et 42% des femmes de cette tranche d’âge. 

Capture d’écran du communiqué de l’IFOP publié le jeudi 11 mai 2023 à propos de l’étude « Les Français.es et le snooping » réalisée pour Le Journal du Geek.

Des « violations de l’intimité numérique » qui peuvent conduire à « du chantage et de l’isolement »

Conséquence, 66% des hommes de moins de 25 ans interrogés déclarent avoir déjà été victimes d’espionnage numérique, contre 52% des femmes de cette tranche d’âge. Une personne sur quatre a aussi précisé avoir découvert que leur moitié connaissait leur code d’accès de smartphone, alors qu’ils ne l’avaient jamais partagé. 

Ces violations de l’intimité numérique peuvent être sources de tensions au sein du couple, et conduisent parfois à la confiscation du smartphone. Elles peuvent être causes de rupture. Il y aurait également plus de « snooping » chez les victimes de violences physiques. Selon Louise Jussian, chargée d’étude de l’IFOP citée dans le communiqué,  « le smartphone de l’autre est non seulement un objet de curiosité et de suspicion, mais aussi un moyen de chantage et d’isolement. »

Mensonges, conversations ambiguës, infidélité…

Et que découvre-t-on dans le smartphone de son partenaire ?  Le fait que la moitié mente arrive en tête de fil (35% des sondés le mentionnent). Viennent ensuite les « conversations ambiguës » (29%), le maintien d’une relation avec un.e ex (21%), et enfin, une preuve d’une infidélité (19%).  Pour l’ensemble de ces chiffres, l’IFOP indique se baser sur un échantillon de 2 006 personnes représentatives de la population française, dont 1 376 personnes qui ont déclaré être en couple. Ces derniers ont répondu à des questions en ligne, du 13 au 17 avril dernier. 

À noter que la pratique d’espionnage numérique est loin d’être limitée au territoire français. Elle concernerait près de 8 Américains sur 10, selon une étude parue le 8 mai dernier réalisée par Secure Data Recovery sur les pratiques d’espionnage numérique des proches aux États-Unis – il ne s’agit pas forcément du partenaire de vie. Là aussi, la tendance au « snooping » serait plus accentuée chez les plus jeunes et chez les femmes. Les auteurs de l’étude, outre des requêtes similaires, ont aussi demandé aux participants du sondage s’ils regrettaient de s’être livrés à cet espionnage 2.0. Réponse d’une personne sondée sur trois : aucun regret.



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