Google Street View a 15 ans : quel chemin reste-t-il à parcourir pour Pegman ?

Google Street View a 15 ans : quel chemin reste-t-il à parcourir pour Pegman ?


Combien de fois avez-vous vérifié sur Google Street View une adresse, l’entrée d’un bâtiment dans lequel vous deviez vous rendre, ou encore les dimensions d’un parking et l’évolution de tout un quartier ?

Street View, intégré à Google Maps en 2007, couvre depuis 15 ans la quasi-totalité des routes et des chemins de l’Hexagone. S’il a gagné en popularité auprès du grand public, ce service compte aussi une foule d’applications business à travers des API.

La bonne adresse

Si Google Street View couvre une centaine de pays aujourd’hui, les équipes de Google ne se sont pas encore aventurées aux quatre coins du monde, parfois à cause des guerres ou des législations locales inhospitalières, comme en Chine.

Google fait aussi face parfois à des enjeux d’adressage, dans certains pays où les rues ne portent pas de nom, ou bien qui utilisent un modèle d’adresse différent du modèle le plus répandu avec le numéro de rue, suivi du nom de la rue et parfois du quartier ou de l’arrondissement.

Puisque les systèmes sont inégaux, Google a créé ce qu’il appelle un « Plus Code », qui remplace les données GPS plus complexes pour partager une géolocalisation sans adresse, indique Gilles Dawidowicz, géographe et planétologue porte-parole de Google Maps et Google Earth en France, à ZDNet, en marge d’une conférence de presse.

50 % IA, 50 % humain

15 ans en arrière, la mise en œuvre de Street View a aussi nécessité de résoudre quelques problèmes de R & D complexes. Le premier d’entre eux était de bien traiter les données entrantes, puisque toutes les images collectées alimentent une base de données géoréférencée et structurée très dense, qui compte plus de 220 milliards d’images.

A bord des Street View Car, les véhicules utilisés dès le départ pour capter ces images se trouvent des systèmes de traitement intégrés comprenant des logiciels de machine learning pour éviter aux conducteurs de repasser plusieurs fois sur le même chemin.

Au jour le jour, les images collectées sont décodées, pour préciser des informations annexes comme l’horaire d’ouverture d’un restaurant, le menu à la carte ou encore compléter les numéros de rue lorsque des chantiers sont réalisés dans une commune. Près de 50 millions de mises à jour sont réalisées quotidiennement à l’aide de l’intelligence artificielle et du machine learning, les 50 % restants étant quant à eux réalisées par des « local guides », ou par les équipes de Google et des partenaires directement.

Le matériel de captation devient plus léger

La Street View Car permet de capter une vue à 360 degrés des rues dans lesquelles elle circule, en moyenne une fois par an pour les grandes agglomérations comme Paris, et de façon moins systématique dans les villes plus petites en taille, où les besoins sont moins impérieux.

La Street View Car est reconnaissable avec son dispositif installé sur le toit du véhicule, permettant de capter à 360 degrés les détails d’une rue. A l’occasion des 15 ans de Google Street View, une voiture trône dans la cour d’entrée des locaux de Google, à Paris.

Le matériel de captation évolue, et Google teste en plus de ses voitures et de ses trekkers une nouvelle caméra en vue de son lancement l’année prochaine, afin de collecter des images de haute qualité. La charge, la résolution et la puissance de calcul, jusqu’alors intégrées à une voiture, seront désormais disponibles dans une seule caméra transportable de moins de sept kilos.

La nouvelle caméra Street View avec son couvercle bleu, ses deux lentilles et une partie basse en métal avec des fentes d’aération.

Google Street View se prépare également au « voyage dans le temps ». Dès à présent, il est possible de voyager dans le temps directement depuis son smartphone, sur Android comme sur iOS. Cette fonctionnalité était jusqu’ici cantonnée aux ordinateurs. Les internautes peuvent choisir de comparer par année, en remontant jusqu’à 2008 les évolutions d’une rue, d’un bâtiment ou d’un espace en particulier.

Une navigation plus fluide sera apportée avec Immersive View, une nouvelle fonctionnalité pour naviguer dans les espaces intérieurs et extérieurs à l’aide de la technologie LiDAR. Cette vue immersive sera disponible dans le courant de l’année à Los Angeles, Londres, New York, San Francisco et Tokyo.

Street View au service de l’art et de la culture

Pour gagner l’adhésion du public, Google a mis l’accent sur des lieux emblématiques ou des événements très appréciés. En 2008, Google a décidé par exemple avec A.S.O de retracer le parcours du Tour de France pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer. Les monuments célèbres de l’Histoire de France sont aussi captés, comme le Mont-Saint-Michel et le Château de Chambord, tandis que d’autres endroits plus insolites sont exhibés, comme les toits de l’Opéra de Paris et même l’intérieur de la Station spatiale internationale par le truchement de l’astronaute français Thomas Pesquet.

Dans le monde, la France fait partie du top 10 des pays les plus recherchés sur Google Maps sur l’année écoulée. Certains lieux culturels et historiques emblématiques attirent en particularité la curiosité des internautes, comme la Tour Eiffel, le Château de Versailles ou, plus surprenant, le Serpent d’Océan, une sculpture de 130 mètres de long installée à Saint-Brevin-les-Pins (Pays de la Loire).

Le département Google Arts & Culture travaille en partenariat avec les institutions et les musées à la mise en valeur virtuelle des collections et des lieux historiques. Un travail de numérisation est réalisé, comme avec le musée de l’Armée à Paris, où les caméras de Google sont venues filmer les lieux les plus secrets des Invalides. Au total, près de sept millions d’œuvres ont été numérisées dans 80 pays, précise Pierre Caessa, responsable des partenariats chez Google Arts & Culture France.





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