La voix de Dark Vador est connue dans le monde entier et colle au sombre personnage de la saga Star Wars. Elle a été imprimée avec force dans nos esprits grâce à James Earl Jones, son doubleur durant quarante ans.
Ce dernier prenant sa retraite (à 91 ans tout de même), mais aussi parce que sa tessiture baryton a évolué avec l’âge, il a fallu trouver une alternative alors que le groupe Disney n’en finit plus de décliner l’univers de la Guerre des Etoiles et de continuer à faire vivre aux personnages principaux de nouvelles aventures.
A défaut de lui trouver un remplaçant humain, c’est une intelligence artificielle issue de la startup ukrainienne Respeecher qui assurera le timbre particulier du sombre personnage adepte du côté obscur de la Force.
Le Dark Vador de 1977 en voix et en algorithmes
Nourrissant ses algorithmes des enregistrements vocaux d’archives, l’IA est en mesure de reproduire la tonalité spécifique de James Earl Jones à ses débuts en 1977, celui-ci ayant donné son accord pour la reproduction de sa voix.
Selon Vanity Fair, l’IA de Reespecher est déjà à l’oeuvre dans la série Le livre de Boba Fett diffusée sur Disney+ début 2022 et elle est aussi dans la mini-série Obi-Wan Kenobi, diffusée au printemps aux Etats-Unis (toujours sur Disney+) et enrichissant l’univers de la Guerre des Etoiles par de nouveaux développements.
Pour cette dernière, la cinquantaine de lignes de dialogues de Dark Vador a nécessité l’échange de 10 000 fichiers son avec l’entreprise ukrainienne qui a mené à bien la tâche de transcription malgré le conflit avec la Russie.
Tout n’est qu’illusion ?
Modifier la voix de personnages n’est pas rare et celle de Mark Hamill (Luke Skywalker) avait déjà été rajeunie pour coller à ses aventures de jeunesse. En créer une identique à celle qu’elle a été à ses débuts et pouvoir l’exploiter ainsi à l’infini ouvre sans doute de nouveaux horizons créatifs.
Après la recréation de la princesse Leia en image de synthèse suite à la mort de l’actrice Carrie Fisher qui l’incarnait, voici donc la voix pas encore d’outre-tombe de Dark Vador reproduite à l’identique, ce qui ne va pas sans reposer la question de la montée en puissance de l’intelligence artificielle dans le domaine artistique en remplacement des humains.
Même si dans le cas présent, le faux-semblant étant déjà l’essence même de l’industrie cinématographique, il s’agit surtout de préserver et de continuer d’exploiter le patrimoine de portée internationale de l’univers Star Wars.