Avec le Smart Projector L1 Pro, Xiaomi insiste dans le monde très concurrentiel des vidéoprojecteurs intelligents. L’objectif est clair : séduire les amateurs de streaming et de home cinéma qui recherchent un appareil compact, prêt à l’emploi, facile à installer, mais sans les concessions trop marquées des modèles d’entrée de gamme.
Vendu autour de 400 euros à son lancement — et déjà trouvable à moins de 300 euros selon les revendeurs — le L1 Pro affronte des modèles comme le Xgimi MoGo 3 Pro. Ils misent sur le même cocktail : Google TV, portabilité, simplicité d’usage, et rapport qualité-prix agressif. Mais Xiaomi peut-il vraiment rivaliser en termes d’image, d’ergonomie et de finition face à des marques déjà bien implantées sur le marché ? C’est ce que nous avons voulu savoir dans notre prise en main.
Design et finition : une proposition soignée au format compact
Dès la sortie de la boîte, le Xiaomi Smart Projector L1 Pro inspire confiance. Son design à la fois sobre et élégant se démarque grâce à un habillage en simili cuir sur la partie supérieure, qui donne au projecteur un look plus haut de gamme que son tarif pourrait le laisser penser. Ce choix de matière, loin d’être anodin, lui confère aussi un toucher agréable et une bonne résistance aux petites rayures. Malgré tout, le plastique reste dur et ne sera pas insensible aux accrocs plus sérieux.
Avec ses dimensions de 210 × 128 × 189 mm et ses 2 kg sur la balance, le L1 Pro reste relativement compact pour un usage transportable. Il ne rivalise pas tout à fait avec les mini-projecteurs ultra-légers de type picoprojecteurs, mais il reste facile à déplacer d’une pièce à l’autre, ou à glisser dans un sac pour un week-end. Le boîtier est bien assemblé, les finitions sont propres, et la forme légèrement arrondie des angles donne une impression de douceur bienvenue dans un univers souvent très anguleux.
On apprécie également la présence d’un pas de vis standard en dessous, pour le fixer sur un trépied ou une monture plafond, ainsi que la compatibilité avec la balancelle Xiaomi vendue en option, qui permet de l’incliner dans toutes les directions. Si celle prêtée par la marque n’était pas de la même couleur que l’appareil, sachez que le constructeur en propose désormais une assortie.
Connectique : le minimum syndical, mais sans frustration
Côté connectique, Xiaomi a opté pour l’essentiel. On retrouve un port HDMI, un port USB-A, une prise jack 3,5 mm et bien sûr le port d’alimentation. L’absence de second port HDMI ou de port Ethernet pourra décevoir certains utilisateurs plus exigeants, mais pour une majorité d’usages – en particulier avec une configuration 100 % sans fil – cela suffit largement.
Le projecteur embarque une connectivité Wi‑Fi 5 et Bluetooth 5.0, ce qui permet de connecter facilement un casque audio, une enceinte ou une manette. On retrouve également Google Cast intégré pour diffuser du contenu depuis un smartphone Android ou un navigateur Chrome.
La télécommande fournie avec l’appareil, plutôt sobre dans son apparence, remplit bien son rôle. Elle intègre des raccourcis directs vers YouTube et Netflix. Dommage cependant qu’elle ne soit pas rétroéclairée, un vrai plus dans une pièce sombre. À noter enfin que si elle propose un bouton pour déclencher l’Assistant Google, le micro se trouve non pas sur la télécommande, mais sur le projecteur ; malgré tout, l’efficacité est au rendez-vous.
Ergonomie, interface et logiciel : un sans-faute grâce à Google TV
L’un des grands atouts du Xiaomi Smart Projector L1 Pro réside dans sa simplicité d’usage. Une fois allumé, il lance directement Google TV, dans une version fluide, personnalisée et sans surcouche parasite. On y retrouve toutes les grandes plateformes de streaming, comme Netflix, Prime Video, Disney+, MyCanal ou encore Apple TV+. L’interface est claire, moderne et conçue pour être pilotée à la télécommande ou à la voix.
Mais c’est surtout lors de la phase d’installation que le L1 Pro se révèle très pratique. Xiaomi a intégré une série d’automatismes qui simplifient la vie de l’utilisateur : la mise au point se fait seule, la correction du trapèze est automatique aussi bien à la verticale qu’à l’horizontale, et le projecteur est capable de détecter un objet sur le mur (cadre, interrupteur, étagère…) et d’ajuster l’image pour l’éviter. Il est donc parfaitement envisageable de le poser en biais ou sur une surface basse sans perdre trop de temps à configurer l’image.
Autre détail agréable : le système de réglages d’image est bien pensé, avec des profils préconfigurés (Film, Jeu, Sport, Standard, Couleurs vives…) mais aussi la possibilité d’accéder à des réglages manuels pour affiner le rendu.
Qualité d’image : naturelle, fluide et agréable à l’œil
La qualité d’image est, sans surprise, au cœur de ce test. Xiaomi a fait le choix d’une puce LCD, qui présente un avantage immédiat sur les projecteurs DLP : aucun effet d’arc-en-ciel à signaler, même dans les transitions rapides et aucune bordure. C’est une excellente nouvelle pour les utilisateurs sensibles à ces artefacts visuels, souvent désagréables à long terme.
L’image projetée est douce, naturelle et très homogène, sans excès de netteté artificielle ou de suraccentuation des contrastes. En mode Film, les couleurs sont bien équilibrées, avec une teinte légèrement chaude qui donne un rendu agréable, en particulier pour les peaux et les scènes nocturnes. Les mouvements sont fluides, et les travellings ne souffrent d’aucune saccade perceptible. Il n’y a pas non plus de dédoublement ou de scintillement à signaler.
Dans une pièce totalement plongée dans le noir, le Xiaomi Smart Projector L1 Pro offre une image plaisante, avec un contraste satisfaisant et une bonne profondeur. En revanche, dès que la lumière ambiante augmente, l’image perd en impact. On reste ici dans des standards classiques pour un projecteur de cette catégorie : c’est un appareil pensé pour être utilisé dans des conditions contrôlées et non en pleine journée sans rideaux.
Pour les amateurs de cinéma à la maison, l’expérience reste tout à fait convaincante. L’image est stable, cohérente, et même si les noirs pourraient être plus profonds et la dynamique plus marquée, on ne se sent jamais frustré. On peut projeter jusqu’à 120 pouces sans perte majeure de qualité, à condition d’avoir suffisamment de recul (environ 3,5 m pour cette diagonale).
Qualité audio : suffisant, sans plus
Xiaomi a intégré deux haut-parleurs de 5 W dans son L1 Pro, positionnés de part et d’autre de l’appareil. Le rendu sonore est tout à fait convenable pour un usage ponctuel, notamment si l’on des documentaires ; les voix sont claires, bien détachées et intelligibles.
En revanche, dès que l’on monte le volume ou que l’on écoute des musiques de film ou des blockbusters, les limites apparaissent rapidement. Le manque de profondeur dans les basses se fait sentir, et l’ensemble manque d’ampleur pour recréer une vraie ambiance cinéma. Il ne faut donc pas hésiter à connecter une barre de son ou même une simple enceinte Bluetooth pour bénéficier d’un son plus immersif.
Nuisance sonore : discret sans être totalement silencieux
Le Xiaomi Smart Projector L1 Pro reste raisonnablement discret lors de son fonctionnement, nous l’avons mesuré autour de 35 dB à un mètre de distance. Dans une pièce calme, on perçoit clairement le léger souffle du ventilateur, mais celui-ci ne devient réellement gênant que dans les passages très silencieux des films. Dans l’ensemble, le bruit reste contenu, stable, et s’efface rapidement derrière la bande-son du contenu regardé. Le positionnement du projecteur joue aussi un rôle important : si vous le placez en hauteur ou derrière vous, le bruit sera nettement moins perceptible qu’en face ou juste à côté.
Avec le Smart Projector L1 Pro, Xiaomi réussit un joli coup. Le constructeur chinois parvient à proposer un projecteur à la fois compact, bien fini, facile à utiliser, et doté d’une interface fluide et complète. L’image, sans être parfaite, est agréable et cohérente. Elle conviendra à tous ceux qui veulent simplement regarder des films ou des séries dans de bonnes conditions, sans se ruiner. Les plus exigeants iront en revanche fouiller dans les réglages pour obtenir un rendu plus fidèle.
Il faudra faire avec quelques concessions — notamment sur la luminosité, le rendu sonore ou les possibilités de calibration poussées —, mais elles sont logiques au regard du prix de vente. Pour un modèle autour de 400 euros, le L1 Pro en offre suffisamment pour constituer une bonne option à ceux qui cherchent un projecteur d’appoint ou une solution de home cinéma occasionnelle, avec une mise en route simplifiée et une compatibilité totale avec l’écosystème Google.
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