Le monde du jeu vidéo en ligne intensifie sa lutte contre la triche

Le monde du jeu vidéo en ligne intensifie sa lutte contre la triche


En l’espace de quelques semaines, plusieurs éditeurs de jeux vidéo en ligne ont intensifié leur stratégie de lutte contre la triche. En février, le studio français Ubisoft a dévoilé Mousetrap (piège à souris), un système qui pénalise, dans le jeu de tir Rainbow Six Siege, les joueurs utilisant des appareils frauduleux pour mieux viser. Un autre studio, Battlestate Games, a annoncé le bannissement de quatre mille comptes, tout en rendant publics les pseudonymes des fraudeurs, après un contrôle de grande ampleur sur son titre-phare, Escape from Tarkov. Une semaine auparavant, Bungie Studios obtenait la condamnation en justice du revendeur de logiciels de triche AimJunkies, dans le cadre d’un procès intenté en 2021.

Ces récentes actualités illustrent l’accélération de la lutte contre la triche, mais aussi la pluralité des méthodes désormais utilisées par les développeurs pour endiguer un phénomène omniprésent en ligne. Editeur de plusieurs jeux à succès, tels que League of Legends et Teamfight Tactics, Riot Games mise ainsi sur plusieurs couches de protection, dont la première est son logiciel maison Vanguard. Celui-ci fonctionne avec un « mode kernel », qui lui offre un accès constant au cœur de l’ordinateur des joueurs et permet de repérer et arrêter les programmes suspects, explique au Monde Matt Paoletti, directeur de la cellule antitriche de Valorant chez Riot Games :

« Vanguard a récemment ajouté des fonctionnalités qui bloquent même la méthode de triche la plus avant-gardiste, à savoir les attaques sur l’accès direct à la mémoire. C’est une méthode grâce à laquelle les tricheurs utilisent des cartes d’extension connectées à leur carte mère afin d’altérer l’état du jeu et le dispositif de mémoire, contournant ainsi les contrôles d’intégrité des suites de sécurité traditionnelles. »

Poursuites judiciaires

Bien que la plupart des studios de jeux compétitifs se soient dotés, au fil des années, de tels moyens logiciels, ces derniers ne sont pas infaillibles : en janvier, un cybercriminel a d’ailleurs mis en vente en ligne le code source de certains jeux de Riot Games et de son système antitriche. Le fleuron français Ubisoft, équipé quant à lui du très prisé BattlEye et de « solutions développées en interne par [ses] experts », collabore également avec « des hackeurs éthiques pour prévenir les risques », fait savoir Jérémy Marchadier, directeur de la section Player Safety de l’entreprise, à Montréal. Dans leur viseur : les créateurs de programmes de triche, que les studios n’hésitent pas à poursuivre en justice.

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