Le onecoin, la « cryptoqueen » et l’arnaque à 4 milliards de dollars

Le onecoin, la « cryptoqueen » et l’arnaque à 4 milliards de dollars


La justice américaine a prononcé, mardi 12 sepembre, une nouvelle peine dans l’affaire onecoin, un vaste scandale financier considéré comme l’une des plus grandes arnaques de l’histoire. Karl Sebastian Greenwood, un Britannico-Suédois de 45 ans, a été condamné à vingt ans de prison pour avoir été l’un des principaux artisans de ce gigantesque montage pyramidal.

Cofondateur de l’écosystème entourant le onecoin, apparu en 2014, il avait plaidé coupable des faits de fraude et d’entente en vue de commettre du blanchiment d’argent. Selon le département de la justice américain, le onecoin aurait généré plus de 4 milliards de dollars de ventes entre 2014 et 2016, dont 2,7 milliards de dollars de bénéfice. Une arnaque dont la principale tête pensante, la fondatrice bulgare Ruja Ignatova, est l’une des personnes les plus traquées au monde : elle a été placée en 2022 sur la liste des fugitifs les plus recherchés par Europol, ainsi que sur le Top 10 des individus recherchés par le FBI.

Le onecoin était, à sa naissance, une supposée cryptomonnaie qui promettait de supplanter le bitcoin. Il s’agissait en réalité d’une escroquerie déployée dans un contexte d’emballement explosif autour de l’univers des cryptos. A l’époque, Karl Sebastian Greenwood et Ruja Ignatova organisaient un peu partout des conférences pour promouvoir la future monnaie révolutionnaire. « Depuis que nous avons miné [le minage désigne la validation d’une transaction réalisée en devise virtuelle] notre premier coin en janvier 2015, notre croissance a explosé », s’enorgueillissait Mme Ignatova devant une foule londonienne en 2016.

Cette dernière a pu compter sur son pedigree pour berner les millions d’utilisateurs du onecoin. Titulaire d’un doctorat en droit à l’université allemande de Constance, elle publie une thèse, fréquente Oxford avant de travailler pendant cinq ans pour le cabinet de conseil McKinsey. Puis elle se lance dans une carrière d’entrepreneuse et découvre, au début des années 2010, le monde des cryptomonnaies. Elle s’affiche notamment aux côtés du projet bigcoin, un prototype de cryptoactif dont M. Greenwood se fait le promoteur et qui a été accusé par la suite d’être une escroquerie. Ruja Ignatova n’y joue qu’un rôle mineur mais elle prend bonne note et les deux associés lancent ensuite leur propre « cryptomonnaie » : le onecoin.

L’avis de recherche diffusé par le FBI concernant la fondatrice du onecoin, Ruja Ignatova.

Une cryptomonnaie creuse

Surnommée la « cryptoqueen », Mme Ignatova en devient la figure de proue. Rapidement, d’autres profils rejoignent sa garde rapprochée : son frère, Konstantin Ignatov, l’entrepreneur Gilbert Armenta, l’avocat Mark Scott ou encore un ancien agent des services de renseignement, le Luxembourgeois Frank Schneider. En l’espace de quelques années, le onecoin explose : les documents promotionnels cités par la justice américaine font mention de près de plus de trois millions d’investisseurs. Mais leurs espoirs s’envolent quand, en octobre 2017, Ruja Ignatova disparaît soudainement des radars. Cette même année, plusieurs autorités financières viennent de publier des mises en garde à l’égard du onecoin, et des enquêtes visant le projet ont été ouvertes par les forces de l’ordre.

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