Les médias s’essaient prudemment à l’intelligence artificielle

Les médias s’essaient prudemment à l’intelligence artificielle


S’ils sont nombreux à craindre que les technologies de l’intelligence artificielle (IA) générative ne fragilisent davantage le journalisme, certains médias souhaitent tout de même tester les possibilités qu’offre cette technologie. Chez Brut, on y voit même une chance. « C’est un formidable outil de création à condition qu’il soit au service de l’information », est persuadé Guillaume Lacroix, cofondateur du média 100 % vidéo. L’entreprise a chargé le journaliste Nicolas Nerrant de créer des contenus en s’appuyant sur plusieurs IA.

Pour se développer à l’étranger, Brut va expérimenter dès octobre la traduction par IA avec le logiciel de HeyGen, capable de « cloner les voix et de synchroniser les mouvements de lèvres de nos journalistes », précise M. Lacroix. « Ces contenus seront très clairement identifiés pour nos audiences et validés par nos soins », assure le cofondateur Laurent Lucas.

Cette position volontariste rappelle celle du média suisse Heidi.news, qui prône « un usage raisonné des algorithmes génératifs, qui peuvent aider à l’écriture, au tri, à l’organisation de l’information ».

Style maladroit

Les robots conversationnels comme ChatGPT ou Bard (Google) pourraient-ils écrire des articles comme les journalistes ? Pas encore complètement, pour le moment. Le site de divertissement BuzzFeed s’est lancé dès janvier dans la création de contenus par IA, mais s’est vite fait épingler car beaucoup contenaient des expressions similaires. Les tests du groupe américain d’info locale Gannett et du site sur la technologie CNet ont été raillés par les internautes pour leur style maladroit ou leurs erreurs, avant d’être interrompus.

« Nous avons fait des expériences d’écriture de contenus avec des chatbots, pour produire davantage, mais nous avons arrêté. Cela nous prenait au final plus de temps car l’IA disait souvent n’importe quoi », raconte Romain Vitt, rédacteur en chef du site Presse-Citron. L’ONG de lutte contre la désinformation NewsGuard a tout de même identifié des articles écrits par IA sur 475 sites dans le monde, toutefois jugés petits et « peu fiables ».

Côté audiovisuel, les usages réels sont aussi pour l’heure limités. Sur la chaîne suisse M Le Média, la météo est présentée par une présentatrice virtuelle, générée par un logiciel de la start-up HeyGen. Chez TF1, le PDG Rodolphe Belmer a envisagé, au Festival de la fiction de La Rochelle, des usages futurs d’IA qui pourraient aider à « produire des valeurs de spectacle » selon lui, comme des effets spéciaux à moindre coût.

Il vous reste 45.69% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.