L’ESA lance une opération de dégivrage du miroir d’Euclid à 1,5 million de kilomètres de distance

L'ESA lance une opération de dégivrage du miroir d'Euclid à 1,5 million de kilomètres de distance


Le givre des miroirs des télescopes est la bête noire des scientifiques, et c’est pour cela que, lors de la conception et l’assemblage des instruments en salle blanche, un soin tout particulier est mis à s’assurer de l’absence de toute particule d’eau, si infime soit-elle dans les différents compartiments des outils d’observation.

L’affaire n’a toutefois rien d’exceptionnel et cela arrive à nombre de télescopes. Mais lorsque ce dernier est situé sur un point d’orbite stable situé à 1,5 million de km de la Terre, la manutention s’avère bien plus compliquée.

Une couche minuscule s’est ainsi déposée sur le miroir principal d’Euclid, pas assez épaisse pour rendre le télescope inexploitable, mais assez pour fausser les mesures et les observations. L‘ESA a constaté cela en comparant la lumière reçue par le VIS du télescope lors des étapes d’étalonnage et celles prises par Euclid et le télescope Gaia. Puisque l’intensité des étoiles varie en permanence, il faut des points de référence et de comparaison pour valider le fait que le problème provient bien du télescope et qu’il ne s’agit pas d’un phénomène naturel.


La procédure s’annonce délicate : il faut envisager de réchauffer le télescope pour faire fondre cette couche de givre. Mais en parallèle, il ne faudrait pas réchauffer tout le télescope pour s’éviter de devoir repasser par un lourd et long processus de ré-étalonnage de l’ensemble des instruments à bord, ce qui entrainerait des mois de manipulations et mesures.

L’ESA va dont multiplier des cycles de chauffe ciblés sur les miroirs et tenter d’en mesure les effets jusqu’à amélioration de la situation.

En outre, la procédure ne parviendra pas à éliminer l’humidité présente dans l’appareil, il faudra donc s’attendre à multiplier ces procédures. Néanmoins, ce dégivrage pourrait n’être réalisé qu’en amont d’observation spécifique demandant les pleines capacités d’observation du télescope. Pour la majorité des observations scientifiques, le givre actuellement présent sur le miroir ne représente pas de problème particulier.



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