Marché noir sur Telegram et Snapchat : 354 millions d’euros d’amende douanière requise

Marché noir sur Telegram et Snapchat : 354 millions d


Le parquet a requis des peines de prison allant de 30 mois avec sursis à six ans de prison ferme pour les huit prévenus du procès des faussaires de La Geneverie, du nom de ce canal Telegram qui proposait de fausses montres de luxe à prix cassé.

Des réquisitions assorties pour les deux principaux mis en cause de fortes amendes pénales, de 150 000 et 750 000 euros. Et surtout d’une amende douanière de 354 millions d’euros – soit la valeur réelle des marchandises contrefaites – demandée par cette administration.

Ce procès, commencé lundi 4 mars, avait des airs d’inédit. “C’est le premier dossier relatif à la plateforme Telegram pour votre juridiction”, rappelle la substitut du procureur Sophie Gschwind aux juges de la 13e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Un marché noir d’ampleur qui avait été fermé par la police en juin 2022. “C’était l’un des plus gros shop francophone sur ce type de produits”, ajoute-t-elle.

Faussaire industriel 

Toutefois, comme l’indique la magistrate, le dossier jugé dépasse de loin les frontières de La Geneverie. Ce canal Telegram, doublé de comptes Instagram et Snapchat, administrés par Florian R. selon l’accusation, n’était que l’un des 38 canaux de revente de Julien V.

Un homme qui vivait en Thaïlande et qui est accusé d’avoir inondé le marché français de ces dizaines de milliers de contrefaçons fabriquées en Chine.


Cette activité de contrebande s’était également élargie aux fausses cartes d’identité et permis de conduire, ainsi qu’à la consultation de fichiers de police. Dans le premier cas, l’enquête a mis au jour les agissements d’un drôle de duo. “Volrys”, un ingénieur en informatique passé par Thales, était en effet assisté d’Aurélien C., un jeune boulanger à la rue pour sa fabrique de faux documents.

« Double face »

Un duo considéré par le ministère public comme l’un des plus importants en France, que ce soit en termes de ventes illégales et de qualité. Ce qui explique pourquoi une partie de leur production sera revendue via La Geneverie. Et ce qui explique ensuite les lourdes réquisitions contre Anthony P., six ans de prison, dont deux avec sursis. “Volrys” avait, signale le parquet, une “double face”. L’ingénieur “parfaitement inséré et très bien rémunéré” avait réussi à mettre sur pied un atelier de faussaire quasi automatisé.



Deux anciens policiers adjoints volontaires étaient enfin mis en cause pour le volet de la consultation des fichiers de police, ainsi que deux autres hommes poursuivis pour avoir joué les intermédiaires.

“Des agents de police corrompus” qui ont “causé un trouble majeur à l’ordre public”, tance Sophie Gschwind. Les plaidoiries de la défense devaient se terminer ce lundi soir.







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